Chapitre 3

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Mon coeur rate quelques battements. Je bloque ma respiration. Ne plus bouger. Instinctivement, je sais que celui qui s'avance vers moi est venu avec un seul but: achever les blessés. Or,je suis blessée.
Il se rapproche, pas à pas.
"Ne plus respirer, ne plus respirer"
Il se penche sur moi, essayant de voir si je suis morte.
"Ne plus respirer, ne plus respirer"
J'étouffe, il me faut de l'air.
"Ne plus... respirer, ne plus..." Je vais craquer. "Plus respirer..."
Il se penche sur moi, et tend sa main vers mon cou. Il va prendre mon poul et inévitablement, se rendre compte que mon coeur continue de battre. C'est la fin. J'ai survécu à l'explosion, mais je vais me faire abattre à bout portant, comme un chien. J'enrage. Je me prépare à bondir, prête à défendre ma vie jusqu'au bout.
Sa main est à quelques millimètre de ma peau. "Hé viens m'aider je n'arrive pas à l'attacher! "
Un miracle.
L'homme s'éloigne précipitamment. J'avale une grande bouffée d'air tout en réfléchissant. Je ne peux pas rester là ou ils reviendront et je ne peux pas espérer un second miracle. Et il y a la petite fille. Je me lève et m'accroupis à côté d'elle. Elle me regarde et je lui fais signe de se mettre debout. Puis je me rend compte qu' elle ne peut pas. Elle est coincée sous les décombres. Je la dégage le plus silencieusement possible et l'aide à se relever. Je jette un coup d'oeil autour de moi et repère une porte menant aux toilettes. Je m'apprête à la prendre par la main pour l'entraîner là bas quand une forte détonation retentit. Un cri déchire le silence, suivit du bruit caractéristique d'un corps tombant sur le sol. Il y a des gens là bas. Je ne peux pas les abandonner. Je me tourne vers l'enfant, qui semble au bord de la crise de panique:
- Écoute moi bien d'accord? Tu vous cette porte là? Tu vas la franchir et te cacher là bas d accord ? Surtout ne fais aucun bruit et tout ira bien.
Elle acquiesce. Une larme coule sur sa joue. Je la récupère avec mon doigt et pousse doucement la petite vers la porte. Elle suit mes instructions et disparaît dans les toilettes.
"Par pitié faites qu'il ne lui arrive rien"
Je ne sais pas à qui s adresse ma prière. Mais j aimerai tant que quelques l entende.
Je me dirige vers l endroit où j ai entendu le cri. En me rapprochant, j entends des voix qui parlent. Arrivée au centre du magasin dévasté, je m accroupis derrière un morceau de plâtre et jette un coup d oeil par dessus.
Un homme cagoulé habillé en noir menace de son pistolet trois hommes dont un vieillard et deux femmes. Ces derniers sont attachés sont adossés au mur, les mains attachées dans le dos. Sur le sol, une femme est allongée sur le ventre, au milieu d une flaque de sang.
Absorbée par les observations, je n entends pas le cliquetis derrière moi. Mais je sens le canon froid d une arme qui se pose sur l arrière de mon  crâne:
- Je te croyais morte petite.

42 kilomètres pour survivre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant