Je me retourne doucement. Celui qui etait venu achever les blessés est derrière moi, et pointe son arme sur ma tête.
Contre toutes attentes, il baisse son pistolet vers ma poitrine et me dit :
- Lève toi et va rejoindre les autres.
Je m'exécute et m'assoie à côté des autres otages. Le second homme m'attache les mains dans le dos et me pousse violemment contre le mur. Je m'écrase le crâne contre le ciment et tombe sur les genoux de la dame assise à côté de moi. Des points lumineux dansent sous mes paupières fermées. Je me redresse tant bien que mal. La femme sur laquelle je me suis effondrée me chuchote:
- Courage mademoiselle
Du courage... Est ce suffisant lorsqu'on est sur le point de mourir ? Devant moi, les deux hommes discutent fébrilement. Soudain, l'un d'eux se lève et viens vers moi. Je me raidis, m'a.ttendant au pire. Il me relève la tête d'un coup sec :
- J'vais aller voir si y a d autres "morts vivant" comme toi. Tu vas rester bien sage ici avec tes petits copains. Eux ils savent ce que ça fait de se rebeller, dit il en désignant la morte étendue sur le sol. Et fais attention, les gens comme toi sont souvent les plus stupides.
- Eh ben dis donc, vous devez être vraiment pire que moi alors.
Les mots se sont échappés tous seul de ma bouche. L'homme me regarde attentivement et esquisse un sourire derrière sa cagoule.
- Courageuse la p'tite. Surveille la bien, dit il à son comparse. Puis il s'éloigne, le fusil à la main.
Du courage ? Il voit ma réaction totalement stupide et suicidaire comme un acte de courage ? Moi, je me qualifierai plutôt d'imbécile. Je repense à la petite. J'ai horriblement peur qu'il la trouve.
Je ne peux pas attendre qu'ils nous tuent. Car même si la police abat les deux hommes, il y a de grande chance pour qu'ils nous aient tous descendu avant.
Les cordes qui m'enserrent les poignets sont un peu lâches. Le plus discrètement possible, je détache les noeuds. J'ai des poignets très fins, et l'homme qui m'a attachée ne semble pas très expérimenté. Il nous tient en joue en essayant de paraître ferme mais chaque otage peut voir que sa main tremble.
À côté de moi, un vieillard se laisse tomber sur sa droite, épuisé. Notre surveillant panique et hurle:
- Tu te relèves le vieux ou j'te bute !
L'homme se redresse avec difficulté en poussant un long gémissement. La colère me fait voir rouge, je serre les dents pour ne pas hurler.
Le calme revient partiellement sur le petit supermarché, quand tout d'un coup, un bruit me fait sursauter. La petite fille est debout au milieu d'une allée. Elle gémit:
- J'ai perdu ma maman...
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42 kilomètres pour survivre
Não FicçãoZoey a 17 ans. Une jeune fille normale, sans histoire. Mais un jour sa vie est bouleversée par un attentat. Son héroïsme la sauve, mais oublier est impossible. Alors elle court. Elle court pour survivre.