Hannibal Fanfiction - Bloody Love

1. En eau douce

Les vagues étaient déferlantes, comme furieuses. Elles se fracassaient contre les roches de la falaise, les érodant au fil des ans. Au milieu de cette tempête, Will et Hannibal. L'onde bousculait sans aucune pitié leurs deux corps enlacés. Elle finit par les séparer, les envoyant dans des directions opposées. Tandis que Will se laissait bercer par les vagues, Hannibal luttait pour nager. Le sel dévorait ses plaies, s'insinuant entre ses chairs.

Chaque mouvement pour survivre était d'une atroce douleur.

- Will !

Hannibal hurlait à s'en déchirer les poumons. Il ne le voyait pas. Où était-il ? Il avançait dans l'étendue salée en continuant de l'appeler. Il savait qu'il s'éloignait de plus en plus de la berge. De l'endroit qui le mènerait à son salut, à sa survie. Mais qu'était-ce sa vie sans Will à ses côtés ? Il avait prouvé maintes et maintes fois qu'il n'arrivait plus à se passer de lui. Il s'était même rendu au FBI pour que le profiler sache où le trouver.

Alors, il continuait à nager, sans savoir où il allait. La mer était dangereuse et perfide. Il ne devait pas s'éloigner. Le psychiatre le savait mais... Il effectuait de grands mouvements de bras de plus en plus puissants. Lorsque soudain, le corps de Will apparut dans son champ de vision. Il flottait doucement, et, autour de lui, la mer devenu écarlate. Son visage était ensanglanté et paisible. Et Will était dangereusement inconscient.

Hannibal l'attrapa sous l'aisselle et le guida vers la rive. Le voyage jusqu'à celle-ci fut éprouvant. La mer n'était point clémente. Hannibal s'était vu plusieurs fois mourir quand des vagues un peu trop violentes les avaient secoués. Ses muscles se faisaient endoloris et éreintés, et porter un autre corps était un effort effroyable. Il respirait vite, la bouche ouverte, le nez dilaté et les yeux plissés à cause du sel et du vent.

Lorsqu'enfin, ils arrivèrent sur le rivage, Hannibal était à bout de souffle. Il posa le corps inanimé de Will près de lui, sur le sable. L'eau venait s'échouer sur eux, montante et descendante. Hannibal n'eut pas le temps de se reposer, Will passait avant tout. Il se baissa vers lui pour écouter sa respiration.

Rien.

Aucun souffle, aucun soulèvement de sa poitrine. Hannibal plaqua ses mains sur son torse et démarra les compressions thoraciques. Ensuite, il se pencha et plaqua ses lèvres contre les siennes. Dans d'autres circonstances, Hannibal aurait apprécié ce moment. Il aurait embrassé fougueusement le profiler en mêlant sa langue avec celle de Will. Il aurait respiré son affreuse odeur d'aftershave en souriant. Il insuffla du souffle entre ses lèvres pour que Will reste en vie. Il se devait de le sauver. Sinon, Hannibal ne se le pardonnerai pas.

Après une énième insufflation, Will se tordit et toussa longuement de l'eau. Hannibal se dégagea prestement, mit Will en position assise et lui caressa doucement le dos pour l'aider. Chaque toussotement était douloureux pour Will : sa blessure à la joue le brûlait, étiré par les mouvements de son visage et du sel. Enfin calmé et tiré d'affaire, Will cligna des yeux. Il observait autour de lui, afin de savoir où il était et avec qui. Il prenait petit à petit conscience de son geste, celui de les avoir jetés du haut de la falaise. Il regarda Hannibal longuement, perdu. Soudain, il grimaça. Sa blessure sur l'épaule saignait abondamment, tout comme celle sur sa joue. Peu habitué à tant de douleur, Will n'arrivait plus à suivre. Il semblait sur le point de défaillir.

- Will, nous devons nous lever. Nous soigner est primordial. Veux-tu que je t'aide ?

Hannibal darda ses yeux couleur havane, reflet sang, dans ceux, bleus glacials de Will pour y obtenir un consentement – qu'il trouva. Il empoigna Will pour le remettre sur pieds et posa son bras sur ses propres épaules. La maison d'Hannibal était trop loin, ils se videraient de leur sang avant de l'avoir atteinte.