50 Nuances de Grey PARODIE (terminée)

Chapitre 3 : au viol !

Malgré mes efforts pour oublier, le nom et le visage de Christian Grey continuent de me hanter, que ce soit la nuit, pendant le travail, ou même sur le trône des chiottes. Je n'arrivais pas à couper les ponts malgré la façon déplorable avec laquelle il m'a traité : il m'a payé un muffin alors que je suis allergique, m'a sauvé d'une mort certaine alors que je n'avais rien demandé et m'a recalé avec classe et gentillesse, non mais oh ! C'est vraiment un con ! Ceci-dit je devrais le détester mais il n'en est rien.

Même en passant le dernier examen de la session, sa beauté prenait forme dans mes fantasmes, j'avais beau supplié mon cerveau de se concentrer sur ce qui était réellement important : cette putain de dissertation, il ne cessait de me tourmenter. Mon stylo glisse sur ma copie sans que je ne sois vraiment concentrée, je me surprends même à écrire son nom sur mon brouillon, un cœur par ci, un cœur par là. Mon dieu, je suis vraiment une gamine !

Au moment même où la cloche retentit, les trois dernières années d'études prennent fin en l'espace d'une seconde. Voilà c'est terminé, je n'ai plus qu'à attendre mes notes. Comme ces autres tocards d'élèves, je devrais sauter de joie mais je continue à visualiser mes derniers instants avec Christian Grey. C'est Katherine Kavanagh qui me sauve de ma rêverie mièvre :

- Alors t'as réussi ? demande-t-elle en me rejoignant à ma table. Moi je me suis plantée mort de rire !

Comme trop souvent, je me retiens de répliquer, elle est tellement agaçante. Je suis déjà en pétard contre elle puisqu'elle m'oblige à sortir le soir même pour fêter le dernier examen. J'avais bien entendu refusé mais cette godiche m'avait menacé de beaucoup de choses si je ne la suivais pas en soirée, des menaces qu'elle exécuterait sans hésiter. J'ai été forcée d'accepter mais au moins, José Rodriguez De La Merguez sera de la partie, je pouvais rassurer mon compte en banque car je comptais bien sur lui pour me payer tous mes verres.

Le soir arrive bien vite et je n'arrive plus à maîtriser Kate qui est euphorique en vue de la nuit à venir, je ne parviens pas à la retenir de me filer des vêtements.

- Je ne vois pas en quoi m'habiller comme une trainée me fera passer une meilleure soirée.

- Doucement tu parles de mes fringues.

Elle n'arrive pas à cacher son amusement face à ma remarque et elle continue de me tartiner la tronche de son maquillage. Habillée, coiffée et maquillée par Katherine Kavanagh, inutile de préciser qu'à la fin de sa petite transformation, je ressemble à Grippe-Sou le clown. Au moins j'avoue que sur le moment, j'avais oublié Christian Grey, je lui dois au moins ça.

- Ana tu as reçu un colis !

Je la rejoins au salon après avoir vainement tenté d'effacer de mes lèvres le rose vulgaire qu'elle m'avait affublé mais rien n'avait pu m'aider. C'est quel genre de sorcellerie son maquillage ? Aucune idée mais la sorcière Kate a plus d'un tour dans son sac...

Mes yeux se posent sur le paquet qu'elle tient dans sa main. C'est étrange je ne reçois jamais rien à part le journal, j'espère qu'il ne s'agit pas d'une blague de cette garce. J'arrache le papier de mes ongles fraîchement vernis. Très vite, mon sourire se fige.

- Oh putain, dis-je dans un souffle.

- Quoi ? C est quoi cette merde ?

- Ça vient de Christian Grey... c'est un collector complet des films Disney de la dernière décennie, c'est hyper rare, ça vaut ultra cher ! Je ne peux pas accepter.

- C'est un enfoiré.

- Pourquoi ? je demande en réprimant un sourire.

- Je ne sais pas, je ne le sens pas cet enfoiré.