OS n°1 - Wheesa - Jeunesse

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La voir si souriante et heureuse me retourne l'estomac. Si nous étions dans un film, je pourrais certainement voir un arc en ciel et des bisounours flotter au dessus de nos têtes ...


Regardez là.
Ses longs cheveux blonds cascadant sur ses épaules, ses mains posées sur les épaules de cet enfant qui la regarde avec une admiration sans limite...

Je soupire. Je soupire de bonheur car à chaque fois que je pense avoir atteint le summum de mon amour pour elle, les barrières s'effondrent, et alors s'ouvre à moi un monde nouveau de sentiments et ressentis qui me bouleversent de par leur intensité ...

Flashback

10 ans.
Cela fait 10 ans que j'ai la chance de la côtoyer au quotidien. Que nous avons passé chaque étape de la vie ensemble : l'accès au collège, puis au lycée. Les moqueries des camarades quand nous disions vouloir devenir des stars. Les insultes face à notre « physique ingrat », nos « rêves de petites filles ».


L'examen de fin du secondaire.

Nous avons toujours tout pris avec le sourire, laissant parler des gens qui, au final, nous demandent des autographes aujourd'hui.
Parce que ça n'a toujours été que nous.
Elle, et moi.
Contre tous.

Je l'ai vu grandir, s'affirmer, gagner en charisme et en confiance en elle. Je l'ai vu travailler d'arrache pied pour atteindre ses objectifs, sculpter son corps, repousser les limites de sa voix.


Je sais tout l'envers du décor. Les heures d'entrainement interminables dans les studios de danse de Séoul. Les pleurs qui résonnaient à mes oreilles lorsqu'elle rentrait d'une nuit entière à chanter sous l'autorité d'un coach qui lui répétait à tout bout de champ qu'elle n'arriverait jamais à rien.
Les régimes d'une autre planète qu'elle essayait, tentant par tous les moyens de perdre ses formes qui, au final, sont aujourd'hui sa marque de fabrique et sa fierté.

J'ai encouragé le moindre de ses progrès, entretenu du mieux que je pouvais l'envie qu'elle avait de faire ce métier. Nous nous sommes hissées toutes les deux jusqu'au sommet, l'atteignant ensemble, et travaillant ensemble aujourd'hui.

Car au final, nous n'aurions jamais pu faire autrement. Je ne supporte pas l'éloignement. Je pense d'ailleurs ne m'être jamais séparée d'elle plus de quelques jours.
Plus jeunes, nos familles respectives s'arrangeaient pour que l'on puisse partir en vacances ensembles, car nos parents en avaient assez de devoir nous prêter leurs téléphones pour que l'on se parle durant des heures.

Nous sommes dépendantes l'une de l'autre, et nous en sommes terriblement conscientes.

Lorsque nous étions encore à l'école, nous mettions ça sur le compte de l'amitié.
Ma « meilleure amie Hyejin for ever ».

Nous avons longtemps cru à cela dur comme fer. Tout le monde nous appelait les « sœurs siamoises ». Toujours fourrées ensemble, à faire les 400 coups.
Nous nous sommes longtemps contentées de cette image, ne voulant de toute manière, pas chercher plus loin.
Pourtant ... au fil du temps, nous avons commencé à changer.
Devenir plus ... possessives.

Irritables.

Jalouses.

Et nous ne voulions toujours rien voir. Continuant à sourire faussement l'une en face de l'autre, voulant tout sauf admettre que nos comportements respectifs changeaient jour après jour, devenant... bizarres.

Nos vieilles habitudes devenaient dérangeantes, en grandissant. Comme une prise de conscience que nos comportements n'étaient pas ceux que devaient avoir deux amies.
La façon que l'on avait de se préoccuper l'une de l'autre. Le besoin vital de savoir avec qui l'autre était, ce qu'elle faisait.
Nous essayions de cacher ce malaise en rigolant, comme toujours, passant outre certaines phrases ou attitudes dérangeantes.
Mais pourtant ... au plus le temps passait, au plus je prenais conscience que je ne voyais plus Hyejin comme ma meilleure amie ...

... Mais pour bien plus que cela.

J'ai eu un mal fou à m'en convaincre. J'ai tenté par tous les moyens de faire taire cette petite voix qui me disait « Tu le sais. N'essaie pas de le nier ».
Je ne la touchais plus, ne la serrait plus dans mes bras, ne voulant plus ressentir les décharges électriques qui accompagnaient désormais chaque contact avec son corps.
Je me dégoutais de ressentir cela pour elle.


Cela a duré de longs mois, durant la période du lycée. Une lutte intérieure sans merci qui alternait entre « Calme toi, c'est passager, tout vas bien » et « T'es grave dans la merde, Whee In. Tout le monde vas le voir, et tu vas la perdre »

La perdre.

Ma plus grosse angoisse. J'étais partie pour ne jamais rien lui dire. Etouffer tout ce que je ressentais et le garder pour moi pour toujours. J'avais fait une croix sur mes désirs, sur mon envie incontrôlable qu'elle soit mienne, juste pour pouvoir être à ses côtés jusqu'à la fin.
Car je suis simplement incapable de vivre sans elle.

C'était sans compter sur son attitude, à elle aussi. Un mois avant la fin du lycée, j'ai vu un changement dans son comportement. Elle était plus ... attentionnée avec moi. Plus prévenante, cherchant à nouveau ma compagnie au lieu d'essayer de l'esquiver comme c'était le cas les mois précédents.
Nous avons appris à nous maitriser toutes les deux, à calmer nos crises de jalousies, à arrêter de se faire la gueule pour un oui ou pour un non. A tenter de comprendre ce qu'il nous arrivait, au lieu de fermer les yeux.
Et petit à petit, nous avons démêlé tout ça.
Ensemble.

Nous avons passé l'audition pour la RBW Entertainment en même temps, le même jour, l'une à la suite de l'autre.
Nous promettant de faire notre maximum pour que l'on soit prises toutes les deux. A défaut de ne pas débuter dans le même groupe, autant être dans la même agence ...

Nos efforts ont été récompensés le lendemain de l'obtention de notre diplôme. Encore euphoriques après avoir travaillé si dur pour notre réussite scolaire, nous avons pris cette deuxième nouvelle comme une bénédiction.
Prises toutes les deux dans la même agence !
Nous n'en sommes pas revenues, et nos parents non plus.

Le soir même nous sommes tous sortis au restaurant pour fêter cela tous ensembles. On s'est placées au milieu de tout le monde, assises l'une à côté de l'autre.
Nous avons passé l'une des meilleures soirées de notre vie, entourés des gens que l'on aime, et prêtes pour démarrer une nouvelle aventure toutes les deux.

J'ai tourné la tête vers toi ce soir-là.

Nos yeux se sont croisés, et ton sourire magnifique m'a fait fondre. J'en ai été étourdie.
Je t'ai rendu ton sourire, et inconsciemment, j'ai posé ma main sur ta cuisse.
Ton regard m'a troublé.

C'était un mélange de questions, d'acceptation, et de charme.

Tu m'as envoyé un regard charmeur ce soir-là.

Et c'est là, sous le choc, que j'ai compris.

Nous étions devenues trop grandes pour vivre sans se soucier du lendemain. 

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Alors, votre avis ? 
J'aime beaucoup cet OS, pour ma part. C'était mon premier Wheesa , et , sorti du Moonsun, je suis un peu perdue :P
Le prochain OS est un Moonsun , et s'appelle "Hésitation" :)


Recueil d'OS - Mamamoo's LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant