Le mariage

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Les jours passèrent à une vitesse incroyable. Je passais de plus en plus de temps avec Gabriel, au point de délaisser Noah. Nous ne nous parlons quasiment plus, et je crois qu'il en souffre... Mais il est tellement parano avec sa fixette sur la soit disant "drogue" de Gabriel. Hélène me dit qu'il est jaloux, je ne sais pas quoi en penser. Le jour de nos fiançailles avec Gabriel (en public, évidemment) il a invité une autre fille. Je ne la connaissais que de vue, mais je ne l'aimais pas. C'était une blonde décolorée, grande, et très provocante qui s'accrochait à lui comme une sangsue. Sa robe rose, décolletée jusqu'au nombril et fendue jusqu'aux fesses faisait pute. Vraiment. Non, je ne suis pas jalouse. C'est faux! Je suis bien plus belle qu'elle, et sans avoir l'air d'une prostituée du Bois de Boulogne. Ma robe bleue saphir brodée d'argent était nettement plus classe. Sexy par un bustier mais dont la jupe tombait jusqu'à mes pieds, j'était parfaite.

La déclaration était digne d'un conte de fée. Il était beau à tomber et nous formions un superbe couple. La bague était en platine incrustée de rubis et il avait fait graver nos noms à l'intérieur.

Bien vite les préparatifs commencèrent. La date était fixée au 10 juin, et le mois passa rapidement.

Le dix juin, notre mariage est en passe d'être le plus beau depuis mille ans. Il a lieu dans un de nos hôtels particuliers dans le sud de la France. Tout est parfait: la piscine, le cadre... Un orchestre joue une musique entraînante, accompagné par le chant des cigales. Sur la terrasse sont disposées des tables et un buffet. Des enfants jouent dans le parc et les adultes déambulent, un verre de sang alcoolisé à la main. Quand à moi, je suis éblouissante. Les manches de ma robe sont brodées de dentelles et le décolleté descend jusqu'à la naissance de ma poitrine. Mon dos est nu, et le haut de la robe se finit en corset jusqu'à la jupe. La jupe de la robe est de soie satinée jusqu'à mi-cuisses, et finit en un dégradé de tulle blanc et transparent à mes pieds. Ma coiffure est faite de mèches bouclées et laquées et de tresses savamment entrelacées. Le tout forme un chignon lâche parsemé de fleurs et de diamants.

Gabriel fut ébahit en me voyant. Il n'est pas mal non plus avec son costume noir et sa cravate ivoire assortie à ma tenue. Il reste néanmoins très classique.

La cérémonie est simple, sans fioritures. Je ne voulais pas d'une cérémonie longue et ennuyeuse. Nous prononçons nos vœux et nous mordons. C'est quelque chose de très sérieux. Quand on s'uni par le sang, l'union est indestructible, sauf si l'un d'entre nous meurt. Nous sortons, mariés, et je ris, je bois...

Je bois une flûte de sang, puis deux, puis trois... J'ai arrêté de compter à cinq. Je n'y peut rien, je suis petite, je ne tient pas l'alcool!

Je vais faire un tour dans le parc pour dessoûler quand je vois Noah, une bouteille à la main, dans un coin sans enfants.

-Elle est passée où ta pute?

C'est bizarre, dans ma tête j'avais dit; "elle est passée où ta copine?"

-Chuis bourré.

-Ouais, moi aussi.

Il s'approche de moi et m'embrasse. Ce n'est pas doux comme la première fois, c'est bestial. Il me fait tomber dans l'herbe et alors que ses mains devienne plus baladeuses, je vois Gabriel.

Nous devons avoir l'air bête, à mon mariage, dans l'herbe, avec les mains de Noah sous ma robe; mais c'est drôle.

Gabriel se jette sur Noah et l'envoi valser à plusieurs mètres. Celui ci se redresse et jette Gabriel dans la piscine. Les invités, croyant qu'on va jouer à la bataille navale viennent dans la piscine et se mettent à faire une grande bataille d'eau. La soirée se passe bien. Je danse jusqu'au matin, sans Gabriel ni Noah.

Le matin, dans la chambre nuptiale, Gabriel se glisse à côté de moi dans le lit et me demande en grondant:

- C'était quoi au mariage avec Noah?

-J'était bourré... Je dors. Bonne nuit.

J'espère qu'il ne pensait pas coucher avec moi ce matin parce que dans mon état, ce n'est même pas la peine!

Vers midi, je suis réveillée par une main entre mes cuisses. Je me laisse faire, tout en me demandant si ce n'est pas un rêve. Le visage net de Gabriel me prouve que non et je lui souris. Nous n'avons jamais fait l'amour, et j'ai l'impression qu'il veut y remédier. Je me laisse faire et doucement, il me prend.

Une semaine après le mariage, il faut déjà partir. Direction New York, enfin Manhattan pour rencontrer ma belle famille!


LydiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant