Chapitre 9 : Harry

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Liam's POV

Je tenais fermement la main de Niall alors que je m'éloignais de Zayn, les sourcils froncés et le cœur battant à toute allure. Alors que j'étais une fois de plus en train de me questionner sur les raisons qui poussaient Zayn à agir ainsi, je sentis Niall s'arrêter et me tirer vers lui de manière à ce que je lui fasse face. Le blondinet avait gardé son sourire, comme d'habitude, c'est comme si, peu importe la situation il continuait d'être heureux et c'est ce qui me rendait si dingue de lui. Dingue dans le sens ami bien sûr...

- Je pense que tu devrais rentrer chez toi et je devrais sûrement faire de même, commença-t-il. Tu as l'air en colère et je ne veux pas me mêler de tout ça, enfin, de tout ce qui se passe avec Zayn...

Niall était plus semblable à un enfant qu'à un adolescent puisqu'il baissa les yeux en mordillant sa lèvre inférieure. Il avait toujours un côté timide qui le rendait véritablement craquant. Je prenais quelques secondes pour observer son visage avant de lui répondre :

- Oui, tu as sûrement raison. Je suis désolé que tu ai dû « participer » à ça... Zayn est complètement... Sûrement complètement con en fait.

Je le vis nettement éclater de rire à mes mots et je haussais un sourcil, il secoua la tête et puis plus rien. Le simple silence. Nos regards étaient complètement plongés l'un dans l'autre et nous étions en train de sourire comme deux imbéciles. Nous nous trouvions à présent devant chez lui et je lâchais sa dextre. Je mis fin à notre échange de regard en observant le bâtiment. Niall baissa la tête un moment, les joues rouges puis lorsqu'il me regarda une nouvelle fois, il bégaya :

- A-Alors, j-je vais y aller... 

Je hochais la tête et ces simples bégaiements le rendaient vraiment mignon. Tellement mignon que je commençais à penser à des choses... étranges... Entre lui et moi... Je chassais cette idée de ma tête puis puisqu'il ne bougeait pas et qu'il continuait de me fixer, je commençais à me remettre en marche en lui faisant signe.

- A demain blondinet !

Je le vis rougir une fois de plus au surnom puis il rentra chez lui après m'avoir fait signe.

Alors que j'étais sur le chemin du retour, je vis Harry devant chez lui, assis sur les marches, une cigarette entre les lèvres, je détournais le regard en me rendant subitement compte que je devais lui rendre le devoir de maths et que je ne l'avais toujours pas fait. Je me mettais à accélérer le pas mais bien vite, je fus stoppé par une main qui agrippa mon poignet.

- Tu compte aller où comme ça Payne ? Je te rappelle que tu n'as toujours pas rendu mon devoir de maths, bordel.

- Je... Ah oui...

Il me tourna face à lui et je reçu un coup de poing en plein visage. Je tombais à terre sous le coup alors qu'une véritable lutte débutait. Je me relevais et lui rendais un coup bien plus fort qui le fit vaciller mais il ne s'arrêta pas là et nous échangions des coups jusqu'à ce que le père de Harry débarque, les sourcils froncés pour nous stopper. Il se retrouvait à présent éloigné de moi et Harry continuait de me foudroyer du regard, je ne bougeais plus. Ma lèvre était fendue et je sentais de véritables douleurs dans le crâne. Je continuais de scruter Harry qui avait les dents serrées mais toute sa colère s'évanouit lorsque son père le frappa au visage. Il lui donna une claque monumentale et je cru bien pendant un instant que ma mâchoire allait se décrocher de mon visage. Depuis que je connaissais Harry, je l'avais toujours vu sourire et il n'avait jamais de problèmes avec sa famille et je n'avais sûrement jamais vu un membre de sa famille lever la main sur lui. Harry avait été un enfant modèle mais depuis notre séparation et celle de ses parents, Harry avait complètement changé et le pire, c'est que je ne l'avais jamais remarqué. Bien que je le voyais souvent marcher dans les couloirs du lycée, la tête baissée, je ne m'étais jamais attardé sur les problèmes qu'il avait pu engendrer. Mais Harry avait été mon ami et j'aurais dû faire plus attention à lui, être moins idiot et me dire que depuis que ses parents n'étaient plus ensemble, Harry était en perpétuelle souffrance bien qu'il essaye de cacher ses émotions.

Je fus interrompu dans mes reproches contre moi-même lorsque son père me jeta un mauvais regard et tira son fils à l'intérieur de la maison. Je dois bien avouer que le regard de son père m'avait donné des frissons dans le dos. Je tournais les talons, les larmes aux yeux et pénétrais chez moi puis je m'empressais de monter dans ma chambre. En entendant les talons claquer le bois derrière moi, je savais parfaitement que ma mère me suivait et qu'elle devait être morte d'inquiétude puisqu'elle commença :

- Liam, mon chéri ! Qu'est ce qui est arrivé à ton visage ?!

J'entrais dans la salle de bain et claquais avec toute ma force la porte avant de la verrouiller. J'entendais ma mère crier mon prénom en frappant à la porte mais je restais à contempler mon visage gonflé dans le miroir. Mon nez saignait, ma lèvre aussi et elle était complètement fendue sur le côté. Mon œil était gonflé et je voyais déjà des bleus se former sur mon visage. Mes yeux étaient rouges et les larmes coulaient le long de mon visage, me faisant sursauter lorsqu'une d'entre elles glissait sur la commissure de mes lèvres. Soudain, j'entendis une seconde main rejoindre celle de ma mère et crier mon prénom avant de continuer :

- Liam ! Sors d'ici ! Qui t'as frappé ?! Ton visage est plein de sang ! Sors tout de suite d'ici !

Sans répondre, j'essuyais rapidement mes larmes puis j'allais déverrouiller la porte. Je les regardais, l'un après l'autre, fronçant les sourcils même si ce geste était rendu douloureux par mon arcade en sang. Ma mère posa une main sur sa bouche pour étouffer un cri tandis que mon père avait les lèvres entrouvertes, les sourcils froncés et sa colère se transforma en accablement. Ma mère s'approcha lentement de moi et glissa une main sur ma joue qui, heureusement, n'avait pas trop pris.

- Qui t'as fais ça mon chéri ? questionna-t-elle.

Je restais silencieux et continuais de les observer. Mon père posa sa main sur mon épaule avec douceur avant de répéter à la place de ma mère :

- Qui t'as fais ça, Liam ?

- C'est un type du lycée que je ne connais pas. Il devait sûrement être énervé et avait besoin d'un défouloir.

J'étais un merveilleux acteur et un merveilleux menteur c'est pourquoi mes parents me crurent directement.

- Tu ne sais absolument pas qui cela pourrait être ? Parce que si tu sais quelque chose, on pourrait aller en parler à sa famille.

- Ce n'est pas nécessaire, ça ne recommencera pas. Maintenant, je suis fatigué alors je vais aller me coucher. Demain j'irai chez les Malik vers neuf heures. Ça vous va ? 

Mon père acquiesça, l'air grave tandis que ma mère continuait de me regarder en sanglotant. J'entrais dans ma chambre et refermais la porte avant de fondre en larmes sur mon lit en serrant mon coussin contre moi. Mais le simple fait de pleurer ravivait la douleur si bien que je dus m'obliger à ravaler mes larmes. La seule chose à laquelle je pensais à présent était le regard noir de Harry suivit de celui de son père. Harry avait été l'un de mes meilleurs amis à l'époque avec Zayn et nous avions l'habitude de passer énormément de temps ensemble si bien que le voisinage nous considérait comme le merveilleux trio. Même si l'amitié entre Zayn et moi était bien plus forte que celle avec Harry, ce dernier n'avait jamais fait preuve de jalousie. Le regard de Harry, tout à l'heure, était tellement noir et colérique que j'ai vraiment cru que j'allais mourir sur place. S'il avait pu me tuer à cet instant, Harry l'aurait déjà fait. Et son père... J'avais eu l'habitude de voir un Mr Styles souriant et prêt à tout pour s'amuser avec ses enfants mais là, son image était complètement anéanti par son regard aussi sombre que celui de son fils. Et ces cernes sous ses yeux, ce visage bouffis qui auparavant aurait fait fantasmer n'importe quelle femme mais qui maintenant se rapprochait plus de celui d'un alcoolique qui aurait sombré dans la dépression. Mais Harry me revenait toujours en tête ainsi que tous ces souvenirs qui, maintenant, n'étaient plus qu'un passé qu'il fallait enterrer.

Childhood Memories ZiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant