Fiction KageHina, Haikyuu -- La vérité est sous nos yeux

Des bisous et des larmes..

Shôyô courut jusqu'à chez lui : il était resté plus d'un quart d'heure devant le gymnase à regarder Kageyama qui s'en aller. Il pensait toujours à lui, en se remémorant ces mots qu'il lui avait dit avant de disparaître dans la pénombre, le laissant là seul. Ces paroles résonnaient dans sa tête et le roux ne savait pas vraiment quoi en penser, il ne s'excusait jamais et Hinata avait commencé à s'habituer à son caractère si colérique et distant. Mais pourquoi avait-il choisi aujourd'hui de lui dire qu'il était désolé, surtout que s'était le petit qui lui avait fait raté la moitié de son entraînement, il n'avait rien à se reprocher de son côté. Pourtant, le grand l'avait bien prononcé : " ..j'étais pas énervé contre toi ", mais alors qui pouvait plus le mettre en colère qu'Hinata, il lui en faisait déjà voir de toutes les couleurs ? Il n'en savait rien et n'allait pas arrêter d'y penser. À quelques mètres de lui sa mère sortait de sa petite voiture d'une couleur grise argentée, elle portait des cartons enroulés de scotch dans ses bras, il accourut près d'elle pour l'aider. Après avoir déchargé la voiture, ils rentrèrent à l'intèrieur où Natsu les attendait déjà, la petite fille portait des chaussures noires..à talons.

-  Où tu as pris ça Natsu, je t'ai déjà dit de ne pas fouiller dans les affaires de maman !!

Derrière elle, Hinata rigolait et la petite fut alors prise dans un fou rire ce qui faisait perdre toute sa crédibilité à leur mère qui essayait, tant bien que mal de disputait sa fille. Elle abandonna très vite car Natsu se jeta bientôt dans les bras du roux qui la serrait de plus en plus fort. Puis elle mit sa main devant sa bouche et se glissa jusqu'à l'oreille de son frère pour lui murmurer quelques mots.

- Kage-chan a appelé il voulait te parler, j'ai dis à ton copain que tu lui faisais des bisous et aussi...

- QUOI !?? Des bisous, mais on n'est pas en couple !??

- En clouple ? Maman !!! Shôyo est en clouple avec Kageyama !

- Mais nan !! Arrête de dire des bêtises !!

Le rouquin se sentait rougir de plus en plus il avait très chaud et s'imaginait maintenant en couple avec le grand. Non ce n'était pas possible, pas avec lui, il ne devait pas y penser, il se mit quelques claques mentalement pour arrêter de rêvasser. Puis lâcha rapidement Natsu et monta les premières marches des escaliers avant que sa mère ne l'interpelle.

- Tu sais... Je ne te le reprocherais jamais... 

- Que voulait-elle dire par là, non je ne suis pas gai, ou alors je ne le sais pas moi même... pensa Shôyô

Il repris sa route vers sa chambre et se rappela les paroles que sa petite sœur lui avait chuchoté, "..des bisous ". Kageyama allait encore le prendre pour un crétin, qu'allait-il penser de lui ? Ne voudrait-il plus jamais lui parler ? Quand le roux y pensa sa mine si joyeuse disparu rapidement de son visage, c'est vrai malgré toutes les disputes qu'ils y avaient entres les deux équipiers, cela tuait Hinata de se dire que leur amitié pourrait se briser en milles morceaux d'un seul coup, de même pour son cœur... Kageyama, à sa seule présence apaisé la conscience du roux, sans le savoir. Il ne pouvait décidément pas vivre sans lui, ce n'était vraiment pas possible. Il se retenait de lâcher quelques larmes car cette seule pensée le rendait extrêmement triste.

"BOUM !!! "

Le rouquin venait de se prendre la porte de sa chambre en pleine face, la douleur le ramena à la réalité. Quelques gouttes d'eau dévalèrent sur ses joues roses, il avait mal, mal au cœur. Il courut dans la salle de bain et s'y enferma, il prit une petite serviette, qu'il passa sous l'eau froide de ses mains tremblantes. Il vint la poser sur son front et essuya ses larmes avec son autre main, il avait les yeux un peu gonflés et son visage avait tourné au rouge. Il respirait fort par la bouche pour se calmer.

- Inspirer, expirer, inspirer, exp...

- Shôyô, mon poussin, tout va bien ?? Tu t'es fait mal ?

Elle essayait d'ouvrir la porte de l'extèrieur, mais le garçon n'avait aucune envie qu'elle le voit dans cet état. Il pouvait toujours dire qu'il avait pleuré car il avait eu mal ? Non, sa mère n'était pas si dupe, elle se douterait de quelque chose et elle finirait bien par trouver ce qui n'allait pas dans sa tête. Mais pour l'instant, il fit semblant de ne pas avoir entendue et continuait de murmurer :

- Calmes-toi, Hinata ressaisis-toi, c'est pas la fin du monde non plus...

Après quelques minutes, il se décida enfin à ouvrir la porte, car sa mère tapait de plus en plus fort sur celle-ci. Sa mère arrêta ses enchaînements de coups quand elle entendit la clé tournait dans la serrure de l'autre côté. Le petit apparut au seuil, il tentait tant bien que mal de cachait son visage avec le bout de sa chemise, ne voulant pas qu'elle voit ses yeux encore rouges. Il la dépassa pour rejoindre sa chambre, mais sa mère lui attrapa le menton, l'obligeant à relever la tête. Elle vit alors son visage triste et mouillé par les larmes, elle le prit dans ses bras et lui susurra quelques mots :

 - Ne t'inquiètes pas pour ça mon chat, ta sœur n'a pas fait exprès tu sais...

- Moui...

Elle finit par le lâcher en voyant qu'il n'était pas très à l'aise. Hinata partit dans sa chambre en traînant des pieds, toujours sous le regard inquiet de sa mère, il ferma la porte derrière lui et s'assit sur son lit. Il prit le cadre en bois qui était posé sur sa table de nuit,
la première photo qu'ils avaient pris en tant qu'équipe de volley de Karasuno. Un petit sourire se dessinait sur sa bouche quand il vit sa tête et celle de Kageyama, le grand lui tirait quelques mèches de cheveux tout en esquissant un sourire narcissique et le roux lui tirait les bras pour qu'il s'arrête. Ils avaient gâchés la photo de groupe à eux deux, ce qui fit rire le petit quand il y repensait. Il s'allongea toute habillé dans le lit en enlevant les couvertures et les reposaient sur son corps mince, Shôyô ramena le cadre près de son cœur et serra son emprise sur celui-ci. Il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir. Sa mère attendit qu'il dorme pour rentrer dans sa chambre, elle ferma tout d'abord le volet de la pièce, et vint ensuite s'asseoir au bord du lit à côté de son fils. Elle lui caressait les cheveux lentement de ses mains douces, elle lui caressa le visage du bout de ses doigts fins qui firent frémir le garçon. Elle resta là, pendant au moins cinq minutes à contempler son visage, puis redescendit dans le salon, le laissant seul, dans l'obscurité..