Pomme et cannelle

555 36 21
                                    

Le rouquin se trouvait à présent devant le plus grand qui le fixait de ses yeux bleu nuit, son expression était sereine et paraissait quelque peu soulagée. Un silence assez agréable s'était installé dans l'entrée, le grand garçon profita de ce moment pour replonger ses yeux doux sur le corps menu de son ami. Il était encore plus mince qu'avant, devenant presque maigre, ses yeux étaient légèrement gonflés et rouge, et son regard laissait transparaître toute la tristesse accumulée en deux jours. Il tendit sa main vers lui pour la lui serrer mais le rouquin le regarda étrangement juste avant de venir, lui aussi se jetait dans ses bras comme sa sœur l'avait fait auparavant. Shôyô se sentit rougir et commençait à regretter son geste, son ami trouverait surement ça bizarre mais il n'arrivait pas à desserrer son étreinte, il n'arrivait pas ou il ne voulait pas ? Cette révélation le fit sourire, en fait il attendait ça depuis longtemps, il avait besoin de lui, besoin que le grand reste près de lui, avec lui et seulement avec lui. La simple pensée que quelqu'un d'autre puisse un jour enlaçait Kageyama de la sorte le fit grimacer. Pendant son moment de réflexion, le petit n'avait pas remarqué qu'au lieu de le repousser, Tobio avait posé un de ses bras au niveau de sa taille; il était assez difficile pour lui de le prendre entièrement contre lui car Natsu bloquait son autre bras par son poids plume. Il rougit à son tour et quand Shôyô releva la tête et qu'il croisa à nouveau son regard étincelant, il sentit son cœur manquer un battement, ce petit lui faisait ressentir toutes sortes d'émotions très nouvelles. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et c'est alors que la mère des deux rouquins surgit à l'angle de la cuisine, elle fut d'abord très étonnée beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête mais elle les garda pour elle, et elle finit par esquisser un sourire doux avant de saluer Tobio à son tour. Lorsque ces paroles furent prononcées tout le monde se lâcha dans le couloir, à contre-cœur pour les adolescents surtout. Revenue au sol Natsu prit la main des deux garçons et les emmena dans la cuisine, où se trouvait sa maman. Celle-ci les dévisagea et invita les enfants à s'asseoir même Kageyama qui fut assez surprit sur le coup.

- Oh.. Euhh. Je ne veux pas vous déranger, je venais juste voir comment il allait, fit-il en pointant Shôyô du doigt
- Hors de question que tu repartes avant que ma casserole ne soit pas vide ! Et puis ça me fait plaisir que tu sois là.
- Bon bah t'as pas le choix.. Allez reste s'il te plait !!

Le rouquin le regardait avec ses yeux remplis d'étoiles et son air enfantin qui arrivait à faire craquer le plus grand. C'est sur il ne pouvait plus refuser, et puis personne ne l'attendait chez lui, il n'avait donc aucune bonne raison de ne pas rester. Il s'assit en face du rouquin signe qu'il acceptait leur invitation, faisant sourire tout le monde. Leur mère posa les plats au centre de la table et les rejoints rapidement suivie de la petite rousse. Le garçon prit la grande cuillère dans ses mains et se concentra pour ne pas renverser quelque chose tout en servant tout le monde. Il sentit le regard légèrement pesant du grand sur lui mais n'osait pas y faire face, tremblant de peur et d'excitation. Il se trouvait être dans le rôle du dominé, soumit par l'apparence de Tobio qui lui valait une certaine puissance, ou simplement un effet qui le rendait séduisant et charmant. Ces mots lui convenaient vraiment, tel était l'état d'esprit du roux qui continuait à servir se sentant encore plus frissonner sous ses yeux de charmeur qui analysaient chacun des traits de son visage. Et il se demanda alors qu'elle pouvait être les pensées du garçon aux cheveux corbeaux qui ne cessait de le regarder. En effet les pensées du grand ressemblait un peu aux siennes, cette même façon de le décrire, les mêmes mots quoique un peu moins catholique.. Rien qu'en sachant que l'autre "connard" l'avait touché avant lui l'enrageait au plus haut point, il avait envie de sauter sur son rouquin pour prouver à Oikawa qu'il savait lui aussi le faire gémir mais en ayant son accord. Il se rendit compte que tout ceci ne convenait pas vraiment à la situation dans laquelle il se trouvait, entouré de la famille de Shôyô il ne fallait pas qu'il fasse mauvaise impression. Il arrêta de fixer le roux voyant qu'il était gêné et commença à manger. Le repas se déroula dans le silence malgré toutes les questions qui s'entassaient dans l'esprit de la jeune femme. Elle pria les enfants de monter dans leur chambres, et elle retint Kageyama en bas des marches pour lui murmurer :

Fiction KageHina, Haikyuu -- La vérité est sous nos yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant