Chapitre 2 : Un jour de plus au paradis

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L'accueil était bien calme ce matin là. Si le panneaux et la porte annonçaient un hôtel miteux, l'intérieur était en fait très douillet. Les murs étaient peints d'une couleur chaude et agréable à voir. L'accueil en face de la porte était propre. La déco n'était pas très moderne, surtout avec tous ces éléments en bois, mais ça renforçait la chaleur du lieu. A gauche, le vieil escalier, en bois lui aussi. Vieux mais solide. A droite, une grande table, sur laquelle plusieurs bols et couverts étaient posés. À chacun sa petite habitude. Pour certains c'était un simple café, pour d'autres c'était l'ensemble complet : jus d'orange, chocolat chaud, viennoiseries...

Il y avait déjà quelques personnes à table. Le Tom, qui faisait la pêche aux céréales, juste à côté de Riley qui lui savourait son café en regardant d'un il bienveillant ce que faisait le petit. On pouvait voir par le passe plats le professeur Uto qui préparait le reste. Oui, tout était calme.... Trop calme. Riley se demanda si c'était juste parce-que la veille avait été éprouvante ou si c'était le calme avant la tempête. Quand soudain, il eut sa réponse.

Un énorme boucan dans l'escalier. Et apparurent les fautifs. Vincent et Kimiko avaient encore trouvé le moyen de se casser la gueule dans les escaliers.... Bah voyons. La tornade rose et le colosse émeraude, ça faisait toujours des étincelles. Il donna une tape gentille sur l'épaule d'un Tom qui se marrait comme le gosse qu'il était.

Allez, dépêche toi, on va finir par être en retard.

Il prit sa tasse et traversa l'entrée pour aller voir les ados.

Alors quoi ? Si contents de vous retrouver ?

Bah ouais, et alors, jaloux ?

Riley sourit. Kimiko et sa répartie légendaire, évidement.

Tant que vous ne vous bécotez pas dans l'escalier, ça me va.

Elle riait, Vincent pas. Ah ? Encore mal dormi ? À force, il le connaissait. Riley lui fit un sourire désolé, lui donnant sa main pour l'aider à se relever. Il la refusa. Donc ouais, il était énervé. Même pas lavé en plus.

Bon, par contre va te changer Vin's s'i-

Ça va, tu va pas remplacer Johnson, non ? Je vais y aller, j'ai largement le temps.

Il n'insista pas. Comme dit, ce n'était pas son rôle, et il savait que, ces jours là, il n'y avait rien à tirer de lui... Il finit sa tasse et retourna à la table, constatant que Tom finissait son bol. Il lui ébouriffa les cheveux en souriant. Il était mignon, il allait falloir attendre avant qu'il devienne un ado casse couilles.

Mais le temps rattrapant la douceur de l'instant, Riley s'enfila son fond de tasse et débarrassa sa vaisselle et celle du petit. Alors qu'il amenait le tout au passe plats, le prof Uto le saisit par la manche (sans violence, cet homme en aurait été tout simplement incapable).

Tu es sûr que tu veux l'utiliser ?

Le jeune homme sourit, attendri par cette sollicitude. Il était toujours étonnant de voir que ses dents blanches mettaient merveilleusement bien en valeur ses cheveux argentés.

Ne vous inquiétez pas comme ça. Et de toute façon, c'est pas comme si on avait le choix. Vous direz bonjour de ma part à Kelvin et Johnson.

Ça va de soi... Bonne journée.

Et sur ce, Riley se saisit de sa sacoche et du cartable de Tom qui mettait déjà sa veste, tout content qu'il était. Riley fit un dernier signe aux deux puis il sortit.

La rue était calme, il était encore tôt. Le grand sortit alors des clés, et la pression d'un bouton fit gémir la voiture. Il posa les sacs à l'arrière, aida le petit à monter puis il se saisit du volant. Et enfin, ils partirent, s'insérant dans la circulation parmi les dociles et innombrables voitures sans pilotes dont les passagers dévisageraient les frères de Coeur.

[réécrit] Les déprogrammeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant