Dare or not? - Larry Stylinson

Chapitre II

Chapitre 2 : Don’t leave me.

- Hein ? , fit-il en inclinant la tête.

Bon sang ce qu’il était adorable. Je serrai les poings pour ne pas me jeter sur lui, puis je continue à marcher sans lui adresser le moindre regard.

- Styles ! , cria-t-il derrière moi.

- Quoi ?!

Il tendit un bras et indiqua une allée de son index. Il m’envoya un message télépathique, comme si je n’avais pas compris. « C’est par ici ». Je le rejoignis, nerveux, tremblant, frissonnant. Aucun mot existant ne peut décrire à quel point j’étais crispé. Je marchai lentement derrière lui, quand il s’arrêta brusquement. Je me suis arrêté de justesse, manquant de lui rentrer dedans. Mon regard s’illumina lorsque je reconnus l’endroit où il m’avait emmené. Les larmes ne demandaient qu’à déborder, mais ma fierté m’obligea à les retenir par tous les moyens. Un petit fleuve roulait le long d’un long parc dénué de toute forme de vie, où seule la Nature étendait son manteau dans toute sa majesté. Puis au milieu de ce paysage, près du fleuve, toute mon enfance se tenait dans un seul et même chêne, se dressant en faisant frissonner ses magnifiques feuilles. Je m’écroulai à genoux, ne croyant pas que j’étais de nouveau ici, avec Louis qui plus est. La nostalgie m’enveloppa, et il me sembla revoir tous nos moments. Une sorte de replay, de plusieurs vidéos en même temps. C’était comme animer des personnages, qui grandissaient avec le temps mais dont le paysage ne changeait pas. Louis tenta de me résonner, mais je restai immobile.

- ça te choque tant que ça de revenir ici après tant d’années ? , demanda-t-il.

- Non, moi je suis revenu pendant des années ici.

- Et qu’est-ce que t’as foutu ici tout seul ?

- Je t’ai attendu.

Je l’ai contemplé avec un regard insistant. Il me sembla l’apercevoir rougir. J’étais dévoré par une putain d’envie de le plaquer au sol et de l’embrasser fougueusement, mais je décidai de chasser cette idée de mon esprit. Louis retira ses baskets, puis ses courtes chaussettes et se dirigea vers l’eau claire du fleuve. Je le suivis, ne comprenant pas ses agissements. Son jean était déjà retroussé jusqu’au tibia, lui offrant une liberté totale de patauger dans la clarté de la petite rivière. Cependant il ne pataugea pas, il plongea ses mains dans l’eau, semblant y rechercher quelque chose. Je m’apprêtais à parler, lorsque la voix douce de Louis me devança.

- Tu te souviens, lorsque je retroussais toujours mes jeans pour pouvoir rentrer dans le fleuve chaque soir que je venais avec toi ici ? Et que j’ai fini par découper tous mes jeans jusqu’au tibia parce que j’avais la flemme de les retrousser à chaque fois ?

- Ouais.

- Depuis qu’on s’est séparés j’ai toujours retroussé mes jeans, pour me souvenir. Maintenant tu sais ce que je cherche ?

- Non.

- C’est à cause d’elle que tout a été brisé entre nous. A la base j’espérais ne plus jamais la revoir, mais l’enterrer ne suffira pas pour qu’on oublie tout ça.

Je l’ai longtemps fixé sans comprendre. Ce n’est que quand il sortit une petite boîte de la terre sous l’eau du fleuve que tout se replaça dans ma tête, tel un puzzle de souvenirs se reconstituant d’un coup. Je me souvins de cette nuit. Cette nuit, tandis qu’adossés à notre chêne, quand la boîte jouait une douce musique. Cette nuit, lorsque nous n’étions plus ces gosses qui s’enlaçaient et se tenaient la main sans problème. Cette nuit, où j’ai fait la plus grosse connerie de ma vie. Une mélodie tranchante m’arracha à mes pensées. C’est comme si soudainement, une hystérie me gagnait. Je ne supportais plus cette chanson, elle me mettait hors de moi. Louis n’arrangea rien, lorsqu’il prononça les mots que je ne voulais plus jamais entendre.