Victimes

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"Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tiens l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle des trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France"
     "Ma France" Jean Ferrat

C'était enfin le moment du concert,mes copines étaient si contentes de pouvoir enfin l'écouter en vraie, mais moi,j'étais perturbée.
Pas que je ne voulais pas assister à sa représentation, mais je le redoutais,comme on peut redouter les déclarations d'impôt. On a toujours peur du bilan final ,de nos dépenses pas souvent judicieux.
Mon doute était encore plus prononcé,plus fort que sentais mes entrailles se tordre comme un vers .

Je me souviens que quand la musique était à son apothéose, quand tout le monde dansait à l'unisson avec la même intensité que l'artiste, je ressentais une forte chaleur en provenance de l'allée principale.
Bizarrement, je savais que quelques chose clochait malgré le fait que le public croyait que c'était dans le spectacle. Suite à ce son ,mon instinct me soufflait de sombre pensées, trop inhumaines pour être réelles ,du moins ,dans ce pays . Ce sentiment ne semblait pas vouloir me quitter, pas maintenant, il voulait que je vois ce qui se passe,si c'est réellement dans le show où si c'était plus grave encore que Charlie hebdo.

Alors ,pour satisfaire cette curiosité mêlée d'une crainte ,je sortis de l'aire de concert entre les mouvements du public.
Puis ,je me dirige entre les personnes vers le lieu où a retentit ce bruit.

Sur place ,ce que je vis me dis remonter un haut-le-cœur que je parvins tant bien que mal de garder au fond de mes tripes.
Devant moi, ou plutôt autour, des corps éparpillés sous les décombres, des tâches rougeâtres salissaient le tapis d'herbe,et les quelques survivants ,trop peu nombreux face au nombre important d'inconscient, tentaient de comprendre ce qui s'est passé, où sont leurs proches ,et ressassaient ,avec beaucoup de terreur,le film de leur dernier souvenir.
Ce tableau était plus celui d'une guerre que celui d'un grand festival.

Je m'approche d'une des victime pour lui demander ce qui s'est passé, et me répondit d'une voix chevrolante:
"Je ne sais pas !j'étais avec mon frère acheter un boisson rafraîchissante quand j'entends quelqu'un hurler une phrase étrangère, puis ,...puis il y a eu cette explosion... C'était tellement rapide... Mon frère ...où est mon frère ? Ne me dites pas qu'il est mort... Allah ,pas ça !...rend le moi s'il te plaît."
"C'est pas possible, alors ce cauchemar est réel ?Il faut que je prévienne mes amies " pensais-je avant de me précipiter vers la zone que j'ai quitter.

Et ce n'était que le début d'une descente en enfer. Le début d'une fin.

Des larmes et des voixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant