Chapitre 5

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Louisa en média



Mercredi 7 septembre

Malia émergea doucement de son sommeil profond, et observa la pièce d'un regard engourdi. Louisa avait disparu du canapé, et un petit papier blanc traînait sur la table à manger. Elle s'emmitoufla dans sa couette, et se leva avec effort. Elle s'emmêla les pieds, et tomba comme une masse sur le sol.

"Aie" grogna t'elle en se relevant. Cela lui apprendra! Sa mère lui disait toujours qu'elle devait arrêter de descendre avec sa couette, sinon elle se casserait la figure.

Leçon du jour: Maman a toujours raison. Elle soupira et saisit le mot, écrit à la va-vite dans une écriture brouillonne et rondelette.

"Suis aller chercher des croissants

A tout à l'heure la marmotte!

LOUISA "

Le mot était assorti d'un smiley qui tirait la langue.

Malia sourit et se dirigea vers la salle de bain pour se rafraîchir. Elle rinça son visage, coiffa ses longs cheveux bruns qui étaient tout emmêlés, et enfila un jean, des baskets, et un pull beige à col V. Elle revenait dans le salon quand Louisa fit irruption dans la pièce,les joues rougies, et les cheveux en pétard.

-LES CROISSANTS SONT LAAAAA! hurla t'elle.

Malia lança à sa nouvelle amie un commentaire sarcastique sur la beauté de ses cheveux(Louisa y répondit en grimaçant) et s'installa à la table, son estomac gargouillant déjà. Louisa s'assit, et sortit un pot de chocolat de son sac. Malia l'attrapa d'un geste vif, et mordait déjà dans son croissant deux secondes plus tard. Louisa rigola, et elles parlèrent de Julliard.

-Tu sais quand les cours commencent? demanda Malia.

-Oui(Louisa prit un bout de croissant, laissant une miette sur son menton). Il y'a un panneau qui indique que les cours commencent le 12 septembre dans le hall.

-C'est bizarre que ça commence seulement dans 5 jours!

-T'as raison. Mais ça nous laisse le temps de visiter. Il y'a trop de trucs à voir. Je te dis pas! Je suis passée par Central Park pour aller à la boulangerie, histoire d'avoir de la verdure, tu vois? D'ailleurs, j'aurais pas dû, j'ai fait un énorme détour...Enfin bref! Je me suis perdue genre...5 fois ! Les New-Yorkais, c'est des fous!

Malia ne voyait pas vraiment ce que Central Park avait à voir avec la folie des New-Yorkais, mais elle préféra ne rien dire, se contentant de sourire.

Et j'ai même pu voir l'Empire State Building je me suis dit qu'on pourrait le visiter pour faire une photo de New York!

-Mais tu as été à l'autre bout du monde pour aller chercher des croissants, ou quoi? se moqua Malia. Tu sais qu'il y'a une boulangerie au rond point, au coin de Central Park, à 5 minutes d'ici?

-Ah bon?

-Mais oui! C'est la "Francois Payard Bakery". Je crois que c'est une chaîne...

Louisa fronça les sourcils, et répondit:

-Non, mais on m'a parlé du excellente boulangerie française à l'Upper East Side, la" Maison Kayser".Je me suis dit: c'est l'occasion de faire une balade!

Malia secoua la tête, amusée,et réprima un sourire. Elle mordit dans son croissant et elle aperçut un deuxième paquet blanc.

-Qu'est fe que f'est? fit elle, la bouche pleine.

-Des cookies! On m'a dit que ce sont les meilleurs de tout New York! s'exclama Louisa avec enthousiasme.

-T'es pas croyable!

Louisa fit un sourire en coin, et après avoir fini son croissant et mordu dans un cookie, Louisa proposa à Malia d'aller faire un tour en ville.

-Oui, pourquoi pas. (Elle réfléchit un instant, les yeux dans le vague.) On peut aller voir la Gare centrale? J'ai toujours rêvé de la voir...

Louisa la regarda avec étonnement.

-On est à New York! On peut aller voir le Rockefeller center, la statue de la Liberté, l'Empire State Building, Le "Metropolitan Museum of Art",... Bref, tous les monuments que les touristes vont voir!

-Justement! On vit à New York, maintenant! On est plus des touristes! dit Malia en se levant pour se laver les dents.

Louisa la suivit en grommelant un "oui" peu enthousiaste.

***

Malia sortit et inspira à fond. Elle jubilait.Elle se mit à marcher, racontant quelques anecdotes à Louisa concernant son enfance. Son amie trouva particulièrement amusante la fois où Malia avait fait une crise à Thanksgiving quand elle avait 6 ans parce que  elle était triste que la dinde avait été tuée. Son amie rigolait comme une folle quand elles empruntèrent la 5ème Avenue. Elles la longèrent pendant un très long moment, durant lequel Malia apprit tout sur l'Ohio. Elle commençait à saturer du surplus d'informations, quand elles tournèrent dans la rue E 43rdSt. (Malia se demandait comment les New-Yorkais s'en sortaient. Tous ses numéros lui donnait un mal de crane incroyable.)Elle soupira de soulagement quand elle vit le bâtiment se dresser devant elle. Elle avait l'impression qu'elle avait marché des heures, et Louisa ne semblait même pas fatiguée!

Malia reporta son attention sur la Gare.C'était grisant de se retrouver là, devant un bâtiment si grandiose. Elle entraina Louisa vers l'entrée, le sourire aux lèvres.
Elles pénètrent bras dessus-bras dessous dans le vaste hall. Malia étouffa une exclamation.
Le hall était gigantesque et bondé. Des centaines de gens se bousculaient, marchait, des attachés case à la main, les bras chargés de classeurs ou de sacs de courses. On entendait des murmures de centaines de conversation. Un rire tonitruant retentit dans l'air. Des pleurs se firent entendre. Et dans ce brouhaha , se firent soudain entendre des notes de musique douces et envoûtantes. Malia, intriguée par cet élément intrus, se dirigea vers l'origine du bruit, Louisa sur les talons. La foule se sépara un instant, et Malia put apercevoir un jeune homme aux cheveux bruns assis face à un piano. Malia fut époustouflée  par sa virtuosité. On avait l'impression qu'il exprimait ses émotions en bougeant ses poignets lentement, et en déplaçant son corps d'avant en arrière. Il fermait de temps en temps les yeux, puis les rouvraient ensuite.Un sourire éclaira son visage un instant. De par ses doigts, le jeune homme exprimait tant de passion, de douceur et de tendresse que Malia en fut émue aux larmes.
Quand il termina son morceau, Malia se sentit redescendre sur terre.
Il se leva et salua dans toutes les directions. Un tonnerre d'applaudissements rententit.
Le jeune homme souriait jusqu'aux oreilles.
Malia croisa son regard un instant.
Dans ses yeux bruns se reflétaient les rayons du soleil. Ils dégageaient quelque chose de rassurant, et Malia eut soudain envie de se blottir dans ses bras.
Aussitôt cette pensée formulée, elle secoua la tête.
C'est un inconnu!
Elle se tourna vers Louisa.
- Tu viens ? On a encore des tas de monuments à voir! Fit elle d'une voix dans laquelle on décelait une note d'empressement.
-Tu as raison. Attends! Les tickets, c'est à gauche!
Elles changèrent de direction, Malia se retourna.
Le jeune homme se tenait debout , immobile dans la foule.
Il la regardait,elle.
Quand elle se remit à marcher, elle sentit son regard lui brûler le dos.

My life in musicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant