Chapitre 16

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Mardi 3 octobre,six heures du matin, appartement 2A.

La sonnerie stridente de son téléphone démolit le tympan de Malia en la tirant d'un sommeil profond. Elle faillit hurler de mécontentement, retenant son cri de justesse à la vue d'un numéro inconnu. Surement le médecin se dit-elle, les lèvres serrées.

-Bonjour Malia. Votre mère va bien, elle avait juste une déshydratation. Elle nous la fait savoir en se réveillant. Les examens n'ont rien donné, vous pouvez donc être rassurée.

Son ton direct et froid avait fait fondre l'inquiétude de Malia en un instant.

-Puis-je lui parler? demanda t'elle, anxieuse.

Il hésita, mais lui passa tout de même sa mère.

-¿estás loco? (Tu es folle?)

-Malia...mi niña, je voulais pas te faire peur.

Malia retint un sanglot.

-J'ai eu tellement peur!

Sa mère toussa un peu, et Malia rigola.

-Tu as encore attrapé un rhume?

-Avec toute la pluie qui se déverse ici, c'est pas étonnant!

Elles rigolèrent, et le médecin coupa court à la conversation.

-Votre mère doit dormir, maintenant. Au revoir.

Malia sortit de sa chambre, et rédigea un message à Liam.

"Elle va bien...Merci beaucoup pour hier, on va tout déchirer aujourd'hui !"

Quand elle arriva à la cuisine, Louisa était installée sur le canapé, ses cheveux roux rassemblés en chignon sur sa tête et un livre dans sa main droite. Son T-shirt "Planet Hollywood" était rentré dans son short de pyjama, et elle tenait une pomme dans sa main gauche. Malia tenta d'oublier les paroles qu'elle avait entendue la veille, et s'assit à ses côtés. Un café et une tartine plus tard, les deux filles se tordaient devant une vidéo de Tom en train de faire la poule. Il ressemblait beaucoup à Louisa, a exception que ses cheveux étaient bruns.

Quand les deux filles se séparèrent, Malia était d'excellente humeur, et se sentait prête pour affronter Cornélia. Cette bonne humeur s'envola quand la vieille mégère(comme Malia avait pris l'habitude de surnommer la pianiste)lui lança un regard perçant.

-Tu as réussi à composer?

Le silence de Malia fit rougir Garnier, qui perdit son ton aimable.

-Je vois. On va reprendre là on en était hier, sur le si bémol.

Malia hocha la tête. Elle posa ses mains sur le clavier, mais même la musique n'arrivait pas à enlever l'horrible poids sur ses épaules. L'évanouissement de sa mère l'avait ébranlée plus qu'elle ne l'aurait cru, et cette histoire de composition la stressait de plus en plus.

J'aurais du annuler le rendez-vous d'Hugo.

-Malia, concentre toi. Ta main gauche est beaucoup trop agressive! Adoucit ton poignet, enfin! On aurait dit une débutante!

Malia encaissa la remarque, forçant ses épaules crispées à se détendre. Ses poignet se courbèrent, et ses doigts attaquèrent le clavier. A peine avait elle finit la deuxième portée que la pianiste l'interrompit. Malia retint un soupir d'exaspération.

My life in musicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant