Mon coeur

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Il vivait,
Il vivait tandis que l'autre le visait.
Il se sentait lui-même
Et ne suivait le théorème.
Après l'anéantissement du chagrin
Et des blasphèmes,
Il voyait au lointain
L'air heureux des apôtres
Et il existait à nouveau
Dans les bras de l'autre,
Sans penser à l'échange d'anneaux
Avec les pensées obscures.
Il vivait d'amour
Et le partageait avec l'écriture
Pendant l'apogée du jour,
Sans se méfier des vautours inquiétants.
Il guérissait grâce aux douces paroles
Et se sentait tout drôle
Et quittait le rang
Et se reposait dans la poésie,
Sans s'inquiéter des secrets.

Mais arriva le jour gris
Et éclata la vérité.
Il se sentit détruit et mort,
Il laissa fuir la vie
Mais ne cessait d'y croire encore.
Le vent balayait ses débris
Mais il ne cessait d'y croire encore.
Il se détruisait,
Et préparait sa mise à mort
Et l'autre regardait.
L'autre en riait.

Mais arriva la nuit noir
Et il dû y renoncer,
L'autre se faisait voir
Au bras d'autres
Et il se sentait défaillir.
La noirceur revint
Le sang se mit à jaillir,
Ses plaies couleur vin
Se dessinèrent
Et son souffle se fit court.
Les ratures s'insérèrent sur ses feuilles,
Et il ne vit plus se lever le jour.
L'autre était parti
Et la triste histoire se finit ainsi.

Philosophie PoétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant