After Work (sous contrat d'édition)

Chapitre 2. Le contrat

Nous avalons rapidement notre déjeuner et Emma m'accompagne ensuite aux toilettes afin de parfaire ma tenue. Je suis bien moins jolie qu'elle avec mes cheveux châtains qui n'ont aucune tenue au naturel. J'ai un physique plutôt banal, hormis peut-être mes yeux marron en forme d'amende que je prends plaisir à mettre en valeur avec de l'eye-liner et du mascara.

Je m'observe dans le miroir et le résultat me convient parfaitement. J'ai presque l'air d'une working-girl sexy avec le chemisier d'un satin rosé dévoilant la naissance de ma poitrine et une jupe crayon gris pâle tombant au-dessus du genou. Ouais, c'est vraiment pas mal. Il ne manque plus que la présence de mon précieux allié – mon indéfectible rouge à lèvres – pour être regonflée à bloc, prête à esquiver toute éventuelle attaque.

Je croise Monsieur Morand dans le couloir après lui avoir déposé sa boisson chaude. Son regard m'inspecte, et je crois y percevoir de l'appréciation. Il me remercie puis s'enferme. Il fait une apparition à 15 heures, où il me demande de lui préparer une simulation complète pour un dossier en cours. « À me remettre à 17 heures précises ! »

Oui, chef !

Sans cligner d'un cil, il se remet au travail et j'active l'option « vitesse supersonique », afin de relever le défi. Je suis certaine qu'il a fait exprès de me laisser si peu de temps. À moi de lui prouver que je suis une femme dévouée professionnellement, mais surtout très compétente. Il m'attend au tournant, j'en suis persuadée. Et bah, il va pas être déçu !

Voilà deux heures bien chargées à prendre contact directement avec les entrepreneurs afin que les prix proposés soient bien réels. Je m'aide d'une précédente simulation pour n'oublier aucune rubrique. Il me manque l'étude environnementale, qui ne peut se réaliser qu'une fois sur le terrain. J'inclus alors la mention « sous réserve de l'étude environnementale », puis complète la rubrique avec les recherches effectuées, en essayant d'être la plus précise possible.

Je suis assise dans le bureau de mon supérieur à l'heure indiquée et attends son verdict.

— Il faudrait revoir la répartition du temps de travail, ce sera l'un des derniers éléments à ajuster. Autrement, cette simulation me semble réaliste. Vous avez fait du bon travail, je suis agréablement surpris. Croyez-moi, vous pouvez le prendre comme un compliment, insiste-t-il.

— Je vous remercie.

— J'aimerais maintenant que nous discutions de mes exigences relatives à l'exécution de votre poste. Je souhaite que vous soyez flexible et disponible pour cet emploi. Ce que j'entends par là, c'est un dévouement total.

Il m'observe, mais je ne bronche pas. Aussi il poursuit.

— Je veux que vous soyez au bureau avant mon arrivée le matin, et que vous ne repartiez pas avant moi le soir. Est-ce que cela vous pose problème ?

— Non Monsieur, c'est entendu.

— Bien. Vous devez savoir que je suis très exigeant. Il pourra m'arriver de vous en faire la démonstration à tout moment, et sur n'importe quel sujet. J'attends de vous que vous acceptiez ces incursions et que vous vous appliquiez à les satisfaire du mieux que possible. Est-ce que c'est clair ?

— Oui, tout à fait.

Son visage se détend dans un magnifique sourire, que je prends plaisir à contempler. La beauté sauvage de cet homme me subjugue. À cet instant, je pourrais accepter toutes les requêtes provenant de cette bouche tentatrice. Mon esprit divague et je me prends à imaginer que j'escalade son bureau pour m'asseoir entre ses jambes et passer mes mains dans ses cheveux bruns. J'attrape sa cravate et tire dessus pour le rapprocher de moi. Je la desserre, en profite pour passer mon nez et ma bouche sous son oreille, puis lui dépose un premier baiser. Je descends plus bas pour en offrir un second et humer son parfum. Je remonte vers l'arête de sa mâchoire et la râpe avec mes dents jusqu'à me retrouver en dessous de sa bouche. Je relève les yeux vers lui et c'est alors qu'il prend mon visage en coupe pour approcher ses lèvres des miennes dans un baiser vorace et violent.