Bienvenue à l'Asile

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Un air de violon sinistre, non, triste: il retentissait et résonnait dans ces pièces vides, claires, aveuglantes, abrutissantes, sans âmes...

Êtes-vous déjà allés chercher la définition d'asile ? Rassurez-vous, il ne vous arrivera rien de bien méchant....Pas à vous: vous qui êtes hors de cet enfer blanc.

Il est écrit dans les recherches qu'un asile est un lieu de refuge où l'ont trouve sureté et protection. Cela nous semble une mauvaise définition. Une cage qui recueille des malades, oui, mais pas n'importe lesquels. Des malades comme Yvann: mentaux, des dérangés, des psychologiquement détraqués. Ils vivent entre eux en sécurité ? Vraiment ?

Certes, beaucoup de questions se posent, les réponses se trouvent avec son histoire. Quelle est cette personne qui vient d'ouvrir une page d'une aventure complètement décalée ? C'est vous.

Bienvenue à l'Asile.

Bienvenue dans ce torrent de folie: pure, belle, vraie, mais apaisez-vous, avant la folie il y a la raison. Il n'y aurait pas de folie sans raison. N'est-ce pas ?

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Un coussin blanc à la main, une envie me prend d'étouffer quelqu'un, ardemment, méchamment, de façon assassine et assumée. J'en tremble, qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pas de pitié chez moi, aucune, jamais je ne voudrais changer, je ne souffre plus tel que je suis maintenant. Moi, Yvann, je me regarde dans la glace et je n'ai plus de famille. Tu n'as pas honte ?

Non ce n'est pas moi qui les ais tués... C'est pas moi !!! Mes phalanges me font mal, je viens de taper comme une bourrique dans cette glace qui reflète l'homme que je suis. J'ai du sang sur les doigts, j'ai du sang sur les mains, il y a du sang sur ce miroir, il y en aura sur les murs, du moins, il y en avait.

Je suis perdu ? Non, je suis dans un endroit assez chaleureux, c'est vrai, tout est blanc, tout est vide, tout est presque propre et fou. Quel chaleur, j'en ai froid dans le dos.

Yvann ne va pas faire ami-ami avec les autres patients, il n'apprécie plus ce rapport-là avec autrui. Une image de ma chère mère me vient tout à coup à l'esprit, elle est aussi tarée que moi celle-là.. Oh oui, c'est elle qui m'as tout enseigner.

Autant vous dire que mon histoire telle que je la vis maintenant est pourrie, tout comme je suis pourri de l'intérieur. Elle est soporifique et chiante... Pourtant, avant, cette vie était passionnante, déstabilisante, rafraichissante. J'en ris encore. Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres, mes dents apparentes, viscérales.

Qui a dit que j'étais fou ? Je ne le suis pas, non. Je suis juste: particulier.

"Monsieur, votre mère vous à écrit une lettre"

Un homme avec une blouse. Mon regard mauvais perce le sien, je sens une défaillance: c'est une cible bien trop facile à maltraiter et bien peu amusante. Je ris, il a peur... Je ne prend pas cette lettre, je ne veux pas la lire, mais il juge bon de la poser sur ma table de chevet. Je m'allonge sur le lit, et je regarde ce papier, lui aussi, il est blanc comme neige.

"A mon fils"

Alors comme ça, tu me considères toujours comme ton fils ? Garce, pourquoi m'as-tu élevé de cette façon ?

Ma dichotomie revenait à ce moment-là, j'hésitais entre ma part affectée par ma mère ou ma part affectée par mon orgueil. Mon orgueil ou ma mère ?

Ma folie ou ma raison ?(minime, qui essaie de survivre dans mon esprit tordu.)

J'aimerais voir cette lettre noircie, cramée par la danse envoutante et sublime des flammes.
Je n'en peux plus du blanc. Je souffre... Je ne veux pas être soigné, aidez-moi. Laissez-moi. Je me crispe et prend cette lettre, je l'ouvre et je m'arrête.

Un roman. Elle m'a écrit un roman de six pages.

"Hahahaha.... Je rêve, si elle croit que je vais lire ça."

De colère et poussant un rire psychotique voire stressé, je jetais la lettre dans un espèce de sceau merdique qui me sers de poubelle.

J'en peux plus, ne soyez pas gentil... Bordel.

Les mains sur la tête, je pressais mes doigts sur mes tympans pour les exploser. Je veux crever, je suis enfermé.

Si j'ai conscience de ma folie, ça veut peut-être dire que je ne suis pas fou, finalement. Le bête ignore qu'il est bête, le fou, c'est sans doute pareil...

Alors je peux sortir d'ici. N'est-ce pas ?

Qu'en penses-tu maman ? Qu'en penses-tu Yvann ?

Je ramasse la lettre, elle est lourde, lourde, lourde... Je sens que que je n'ai pas le droit de prendre autant de bonnes attentions entre mes mains, je le sais. Je t'ai traiter de folle un millième de fois, et toi, tu m'écris ?

"Mon fils,

Mon enfant, je t'en prie, pardonne moi. Si tu lis cette lettre c'est parce qu'au fond, tu ne m'en veux peut-être plus ? Mon cœur me fait mal; si tu savais combien je suis malheureuse de te savoir ici, de me remémorer tout ce que tu as vécu, ce que tu as vu, constater ce que tu es devenu. La dernière image que j'ai de toi, c'est le monstre que tu montres, mais ce n'est pas toi mon fils. Le monstre qui te possède n'est seulement que mon reflet, c'est moi la bête. C'est ta mère.

Je veux que tu t'en sortes mon bébé, s'il te plait, laisse moi ma folie, elle est à moi, ne te l'accapares plus, sois libre. Libère toi mon chéri.

Ta vieille mère à cru bon de t'écrire ta vie sur papier.

Je suis sure que tu as voulu brûler cette lettre, et je ris à cette idée. Mon fils, tu pourras brûler cette lettre après l'avoir lue. Car je pense que tu ne voudras plus le faire ensuite. Je n'ai jamais agis comme une mère digne de ce nom, tu ne le sais que trop bien mais, maintenant, je vais te raconter les moments de ta vie que tu as oublié. Tu étais si petit, un vrai garçonnet potelé, mais heureux. Oui... Tu étais heureux. Mon enfant, il faut que tu retraces ta vie en entier et regarde toi ensuite.

Je sais que tu te trouves bien comme tu es maintenant, sinon tu aurais terminer ce déséquilibre il y a un moment. Mais je t'en prie, lis cette lettre jusqu'au bout. C'est là  ton défi. Cela sera surement la chose la plus éprouvante émotionnellement.

Mais il FAUT que tu vois ton évolution. Ta régression... Lis ta vie, mais construit en une nouvelle après ça. Je pense, j'ose espérer, que tout est rattrapable. "

J'en ai assez lu.

"MERDE!!!!!"

Je prenais la poubelle entre mes mains et je la balançais sur la porte. Porte verrouillée. Vie gâchée. Bonheur perdu.

Je suis malade.

"JE SUIS MALADE !!!! Vous m'entendez ?? Je suis un putain de malade, rien ne pourra changer, RIEN !!!! Ecoutez quand je vous parle..."

Je serrais les poings, j'ai envie de tuer.

Un coussin blanc à la main, une envie me prend d'étouffer quelqu'un, ardemment, méchamment, de façon assassine et assumé.







Du sang sur les mursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant