Party

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L'esprit embrumé, j'errais dans la maison. Tout était calme dans le noir de la nuit. Mes pas me faisais découvrir petit à petit la bâtisse et je tournais alors sur ma gauche attirée par une lueur.
La pièce était plongée dans l'obscurité. La source de la lumière était faible, presque fantomatique. Je m'en approchais lentement, comme dans un rêve, quand il commença.
C'était doux, entêtant, étrange. Je reconnaissais, cela faisait écho à quelques souvenirs de visages et de paroles bien enfouis. Plus proche encore, je voyais maintenant l'enchaînement du noir et du blanc qui s'affaissaient tour à tour. La lumière semblait leur donner vie et, hypnotisée, je ne pouvais décoller mes yeux de ce spectacle. Le noir luisant brillait comme s'il fut liquide, comme du sang qu'on aurait privé de couleur. Le blanc paraissait laiteux, pareil à une peau diaphane oubliée par le soleil.
Le tout se mit à tourner dans ce flou déjà présent, les couleurs, les sons et les images se mélangeant dans une oppressante atmosphère, comme si l'ombre tout autour se refermait sur moi. Je sentis soudain des présences à mes côtés, quelque part dans l'obscurité. Frissons.
C'était étouffant au possible, je suffoquais, quand la lumière s'éteignit. Terreur. Je fis quelques pas en arrière avant de trébucher lourdement, attrapant dans ma chute ce qui vint à moi. Je me saisi de quelque chose de mou et moite... une main ! Je tenais une main ! Ballante, sans force... Sans vie ? Je la lâchai dans un grand cris.
Alors la lumière fut allumée. A était debout à côté du piano, M que j'avais réveillé me repris par la main le regard interrogatif et C, le doigt sur l'interrupteur, me dévisageait ahurie. La bouteille par terre et le cendrier en disaient long.

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