Chapitre 1

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Son uniforme bleu n'était plus maintenant que du tissu imbibé de sang au niveau de sa manche gauche, déchirée par la morsure. Les épaules retombées. La bouche ouverte, laissant couler un filet de bave ensanglanté. La tête penchée sur la droite, et les yeux levés vers le plafond. Le regard vide. Il fixait les impactes de balles qui avaient transpercés les dalles du faux plafond. Et faisant sortir de sa bouche une sorte de raclement de gorge propre à tous les zombies.

Soudain, un bruit de verre brisé résonna dans les couloirs du bâtiment. Un homme d'une vingtaine d'année venait d'entrer par la fenêtre de l'un des bureaux. Et avant de laisser le temps au zombie de se retourner, il lui enfonça sa batte de baseball au milieu du visage. Le zombie s'écroula. La bâte s'était suffisamment enfoncée dans son crâne et avait touché le cerveau.

Cédric était habillé d'une chemise en jean, ouverte. Pour laisser apparaitre son T-shirt. Rasé, des yeux marrons clair et des cheveux courts bruns. Il était suivi d'Alexis, un jeune homme de seize ans, cheveux noirs, grand, des baskets blanches, un jean délavé bleu clair, et un sweat-shirt blanc. Il était armé d'un simple couteau de cuisine encore propre. Et suffisamment tranchant pour transpercer le crâne d'un zombie. Puis Sébastien entra à son tour. Brun, Habillé d'un jean simple et d'un gilet rouge fermé. Il jeta un rapide coup œil sur les murs de la pièce. Quelques photos d'enfants avec une femme y étaient accrochées. La famille de l'ancien propriétaire du bureau se dit-il dans sa tête. Puis il rejoignit ses deux coéquipiers dans le couloir. Cédric venait de s'emparer du pistolet et des munitions accrochées à la ceinture de l'ancien gendarme mort. Il garda l'arme sur lui et mit les deux cartouches de munitions dans son sac à dos. Puis il continua dans le couloir. A l'affut du moindre bruit suspect. Sébastien récupéra ensuite la bâte de baseball qu'il avait posé contre le mur. Il repartit ensuite à son tour avec Alexis vers l'accueil de la gendarmerie.

Après un bref tour des lieux, Cédric trouva enfin ce qu'ils étaient venus chercher. Il fit signe de venir à Alexis et Sébastien qui revenaient avec un sac rempli. Ils arrivèrent à leur tour devant la porte de l'armoire forte où étaient rangées les armes de la gendarmerie. Sébastien posa le sac dans lequel ils venaient de mettre la station de radio et les talkies-walkies de la gendarmerie. Puis ils en ouvrirent un autre. Celui-ci cette fois pour ranger les armes. Par chance, l'armoire forte était ouverte. Pistolets, fusils à pompe, munitions, matraques, menottes... tout y était.

Personne n'avait pensé à piller le commissariat. A l'époque, les gens étaient trop occupés à se cacher des zombies pour prendre le risque de sortir de chez eux.

Et par chance, même l'escadron de militaire qui venait de débarquer en ville n'avaient pas encore visité la gendarmerie. c'est d'ailleurs leur arrivée qui avait convaincu le groupe de Cédric d'aller chercher de quoi se défendre, au cas où. Les militaires étaient déjà armés. Et avaient donc préférés piller le stock de nourriture de la cantine du collège. Avant d'y placer leur camp et de s'y installer.

Les militaires avaient déjà tués une famille qui vivait à proximité du collège. Elle leur avait demandé de l'aide. Mais au lieu de cela, ils s'étaient contentés de tuer les adultes et le petit garçon. En gardant la jeune fille de 18 ans pour la violer, puis la tuer. C'est après cet événement que le groupe de Cédric avait décidé de quitter la ville. Mais pour cela, il leur fallait des armes, des provisions, de l'essence, le nécessaire pour voyager pendant plusieurs jours.

Après avoir chargé toutes les armes dans les deux grands sacs de sport, les trois hommes sortirent dans la cour de la gendarmerie, là où étaient garés leur voiture. Au milieu des autres véhicules bleus des forces de l'ordre.

Joe, un ancien garagiste, inspectait la batterie du fourgon de la gendarmerie mobile de la cour. Il avait les cheveux courts grisonnants. Une boucle d'oreille. Mal rasé. Joe était passionné de moto et de tout ce qui touchait à la mécanique en général. Il rendait service aux autres quand ils en avaient besoin. Peu bavard, il n'avait fait part à personne de sa vie avant la grande contagion. Comme tout le monde dans le groupe d'ailleurs.

Il se rendit sur le coté du véhicule et vida la moitié de son jerrican dans le réservoir à essence. Puis il s'installa sur la place conducteur, et chercha les clefs pour démarrer le véhicule.

C'est à ce moment là que Fannie arriva de l'interieur de la gendarmerie par une autre porte. Jeune femme de vingt-quatre ans. Longs cheveux châtain clair – et attachés. De beaux yeux marrons clair. Ancienne infirmière, et petite amie de Cédric depuis le lycée. Elle portait dans sa main gauche plusieurs trousseaux de clés, ainsi qu'une ceinture de gendarme qu'elle tenait sur son épaule. Et dans sa main droite, un marteau propre qu'elle n'avait pas eu besoin d'utiliser. Elle passa les clés du fourgon à Joe. Et posa la ceinture à l'arrière du camion de gendarme. Cédric, Alexis et Sébastien amenèrent à leur tour les trois gros sacs remplis, avec leurs sacs à dos. Il était dix huit heures quarante-cinq. Et la nuit allait bientôt tomber. Les jours rétrécissaient de plus en plus à mesure que l'hiver se rapprochait.

Soudain, le groupe se figea. Ils venaient d'entendre un bruit. Un bruit singulier. Un bruit qu'ils connaissaient bien. Un infecté arrivait. Joe sortit de son véhicule et saisie sa hache de pompier posée sur le siège passager. Fannie tenait fermement son marteau. Sa main tremblant légèrement. Sébastien n'avait pas lâché sa bâte de baseball. Alexis quant à lui recula avec Cédric. Ils ne sortirent pas d'armes à feu. Ils n'en avaient pas besoin. Pas contre un seul zombie. De plus, une détonation attirerait tous les autres morts-vivants du quartier. Et peut-être même l'attention des militaires.

L'infecté sortait des bureaux. Il aurait pu surprendre et mordre n'importe qui à l'intérieur. Tous restèrent calmes. Regardant le mort boitant avec une certaine pitié. Joe, voyant que personne autour de lui ne s'avancerait pour le tuer, s'approcha du zombie. Il éleva sa hache au dessus de la tête et attendit que le mort-vivant soit assez près de lui pour laisser tomber son arme sur son crane. Il lui fendit le crâne en deux dans un coup parfaitement horizontal avant qu'il ne s'écroule. La tête du mort se vidait du sang qu'il contenait. Sébastien tourna la sienne. Il ne pouvait pas voir ça. Il s'installa à la place passager du fourgon, en attendant que Cédric monte et démarre le véhicule. Il alluma la radio du véhicule pour se changer les idées. Gardant l'espoir que quelqu'un pouvait encore transmettre un quelconque message. Mais toutes les fréquences qu'il essayait n'étaient comme d'habitude que de la friture. Cependant, la radio pouvait encore servir à autre chose : Alexis et Sébastien avaient chargés le sac avec la radio et les talkies-walkies dans le camion. Joe leur avait demandé d'en prendre s'ils en trouvaient. Il se sentait capable de les réparer. Car si personne ne transmettait, lui essayerait de le faire pour les autres. Fannie vida la fin du jerrican dans le Renault Trafic de la gendarmerie à l'autre bout de la cour. Joe monta dedans et le démarra. Fannie et Alexis montèrent dans le monospace avec lequel ils étaient arrivés. Ils quittèrent la gendarmerie chacun leur tour. Le fourgon fermant le petit convoi.

Quelques minutes après leur départ, deux véhicules blindés militaire entrèrent dans la cour vide de la gendarmerie. Une dizaine d'hommes armés jusqu'aux dents en sortirent. L'un d'entre eux, un homme fort, au regard plus noir que les autres, examina le cadavre qui gisait dans la mare de sang de sa propre cervelle. La flaque était encore liquide. Il en déduit que le zombie avait été tué peu de temps avant leur arrivée. Un léger sourire pervers se dessina sur un coin de sa lèvre... les militaires tenaient leurs nouvelles proies...

Survive in a deadly worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant