Epilogue : 10 ans plus tard

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Hinata

Il m'avait fallu pas mal d'année pour l'admettre. A cet âge-là, quand tu ne connais rien de l'amour, il est encore plus dur d'imaginer pouvoir le découvrir avec l'un de ses amis. Surtout quelqu'un comme Kageyama, aussi difficile à comprendre. Il était mon partenaire de jeu, à présent, il est aussi celui de ma vie. Le temps que je réalise les sentiments qui m'habitaient, nous avions quasiment terminer le lycée. Chose idiote me direz-vous, étant donné que tous les signes extérieurs montraient que Kageyama n'était pas lui aussi insensible. Mais que voulez-vous, il est comme ça, toujours aussi fier. Au final, j'ai dû faire moi-même le premier pas. Non pas que c'était plus simple pour moi, mais entre-temps, Tsukki avait finalement assumé sa relation. Enfin, je pense plutôt que Kuroo a fait énormément pression, n'aimant pas devoir autant se cacher, notamment lors de nos camps d'entrainements où nous nous retrouvions tous ensemble. L'équipe l'avait plus ou moins bien pris, et nous nous amusions même de nos futures rencontres avec Nekoma, ne serait-ce que pour voir les deux se confronter. Du moins durant ma première année de lycée, vu qu'après ça, nous avions dû dire au revoir aux terminales, et changer de capitaine. Les nouveaux premières années étaient venus nous rejoindre face au succès croissant de Karasuno qui retrouvait petit à petit de sa superbe. Nous n'en étions pas encore au point de gagner contre Shiratorizawa, mais notre combinaison, à Kageyama et moi, marchait de mieux en mieux. Notre alchimie était plus qu'évidente, et c'était lors de la remise des diplômes que j'avais finalement oser me déclarer. Cela peut sembler cliché, mais s'il y a bien un jour où le faire sans regret, c'est celui-ci. Grisé par la fin du lycée, et anxieux pour le début d'autre chose, je savais, je sentais, que c'était le moment. Si j'essuyais un refus, je pourrais toujours m'enfoncer dans mes études. J'avais choisi une université où le volley-ball pouvait se pratiquer à haut niveau, peut-être même dans l'espoir d'être remarqué. Néanmoins, Kageyama avait choisi la même université, surement aspirait-il au même chose que moi ? Mais une université, c'est grand, après tout, si on ne voulait pas se croiser, on ne se serait pas croisé. C'est d'ailleurs ce qui s'était passé, quand, après mon discours embarrassé, il s'était tout bonnement enfuit en me jetant un regard effaré. Il y a quelques mois j'aurai payé pour voir ça, mais à cet instant, mon cœur s'était détruit. J'avais au moins la réponse que je voulais. Honteux, j'avais préféré oublié ça et partir à l'université. Heureusement que mon niveau en volley m'avait d'ailleurs offert les portes de celle-ci, car ce n'était pas mes notes resplendissantes qui auraient pu le faire.

A présent, je ne me rappelle plus bien, mais il avait fallu plusieurs semaines à Kageyama pour me reparler. Chose assez délicate, puisque nous étions tous les deux dans l'équipe de volley de l'université. A ce moment-là, je n'avais même pas pensé à cette éventualité, et j'avais cru défaillir en le trouvant dans le gymnase d'entrainement. Je me revoyais, des années auparavant, en première année, quand notre relation était plus que tendue, et qu'un rien pouvait embraser l'air. Après tout, j'étais le seul responsable de cette ambiance. Perturbé, blessé, mon entrée dans cette nouvelle équipe se faisait bien remarquée, étant donné que je n'arrivais quasiment jamais à rattraper les balles de mon partenaire. J'avais même dû me retrouver en binôme avec quelqu'un d'autre, pour essayer de ne pas me faire déconcentrer par ma défaite amoureuse. Quelle panique j'avais eu quand Kageyama avait tenu à me raccompagner à l'appartement que j'occupais à ce moment-là, près de l'université. Instinctivement, je m'étais dit qu'il voudrait me tabasser dans un coin pour me faire regretter mes précédentes paroles, lors de la remise des diplômes. Lui qui semblait si aigri et en colère depuis. Quand il avait attrapé ma nuque, je pensais encore naïvement qu'il voulait me la briser. C'était tellement ridicule que j'ai manqué de paniquer quand il s'est penché sur moi pour m'embrasser, soudainement plus doux. Bien plus agréable que tout ce que je n'aurai pu imaginer. A présent, quand j'y repense, je rigole, et Kageyama est toujours aussi embarrassé que cette fois-ci où il avait ensuite fui à moitié en courant. J'avais fait le premier pas, mais il était ensuite venu jusqu'à moi.

Forever and EverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant