Les "personnes" que j'aime

25 4 2
                                    

Me voila de retour à mon point de départ. De nouveau enchaînée sur cette chaise lisse, avec les trois mêmes scientifiques.
-Qui êtes vous? M'exclamais-je
-Nous sommes des scientifiques et tu es notre plus belle trouvaille. Me dit l'air de rien scientifique numéro 2.
Je m'énerve, la façon dont il me parle de quelque chose d'aussi important, j'ai le droit de savoir ce qu'ils me veulent.
-Non mais c'est quoi cet histoire? Je ne vous connais pas. Je ne vous appartiens pas, arrêtez de parler de moi comme si j'etais votre objet! Et répondez à mes questions! Qu'est-ce que je fais ici? M'exclamais-je
-Notre creation n'a pas à savoir cela! Il ne doit pas non plus nous manquer de respect! S'emporte le premier scientifique. Son visage est effrayant, déformé par la rage. J'essaye de reculer dans mon siège, tandis qu'il avance vers moi, comme un prédateur qui aime voir le peur sur le visage de ses proies. Je tire sur les sangles qui me retiennent, elles me coupent et rentrent lentement dans ma peau, elles entaillent mes bras, mes jambes, mes chevilles et mon ventre. J'arrête, cela ne sert à rien. Je regarde cette personne arriver sur moi. Je le vois avec effroi prendre son élan, il s' apprète à se jeter sur moi. Soudain je vois, avec soulagement, deux paires de bras l'empoigner et le retenir. Ses deux collègues m'ont sauvé la vie. Ils sortent de la salle, entraînant avec eux leur collègue encore fou de rage. Choquée et seule je reprends lentement mes esprits. Je me calme. Après cinq minutes l'angoisse et la terreur laisse place au désarroi. "Comment allez vous? Mes amis aidez moi. Ne m'oubliez pas". Le bruit de la porte qui se réouvre me tire de mes funestes pensées. Ils reviennent, le premier n'est pas là, je suis soulagée. Les deux autres me regardent gravement.
-Tu l'as bien mis en colère. Me disent-ils sur un ton de reproche.
-Je ne vois pas en quoi je suis fautive, vous m'avez kidnappée je vous rappelle. Rétorquais-je
-Bon puisque tu y tiens tant je vais te raconter. Me dis le deuxième scientifique.
-C'etait il y a longtemps, vingt ans je crois, oui c'est ça vingt ans. Un projet scientifique a été mis en place pour comprendre, modifier ou du moins influencer sur les émotions humaines. A force de guerres le monde se dirigeait à sa perte. Lentement mais inexorablement l'air et la terre se degradaient, des épidémies incurables sont apparues et les inégalités sociales se sont creusées. Ce projet avait pour but d'arrêter les querelles ethniques qui faisaient rage à l'époque et qui continuent encore aujourd'hui. Il consistait à enlever des enfants que l'on trouvait dans la rue. On faisait certains tests sur eux, puis on les mettait dans un monde holographique, créé de toutes pièces, unique en fonction du sujet test.
-Oui et moi je suis quoi dans l'histoire? M'exclamais-je, je ne voulais pas croire à l' idée qui commençait à se développer dans ma tête. Je commence à me douter de ce qui suivrait, je ne veux pas entendre ce qui, je sens, me détruirait, mais je dois l'entendre je ne veux pas y croire c'est impossible.
-Laisse moi finir! Crie-t-il, il doit être à bout de nerfs. Tu voulais savoir, je te le dis! Mais n'ai pas l'audace de me couper encore une fois? C'est bien compris?
Il m'effraie, je hoche la tête et me reprends moralement, je le sais, j'ai toujours été trop impulsive. Le deuxième scientifique souffle et se recoiffe. Juste comme ça, c'est bien le moment?
-Bon je continue. Repris-il. Un jour, il y a 16 ans exactement, nous avons trouvé notre quinzième et dernier cobay, c'était un nourrisson abandonné dans la rue. Nous l'avons pris et nous avons fait les tests habituels. Ce nourrisson était très étrange, généralement il fallait toujours un paysage similaire, un pays un peu futuriste en paix. Mais ce bébé lui avait besoin d'un tout autre paysage, nous le lui avons alors fabriqué. C'était un espace très antique, oú les armes à feu n'existaient pas. Nous l'avons enfermé dans cet espace durant seize ans. Seize années à vive dans son mode utopique, où nous avons étudié ses émotions et ses reactions, puis à ses seize ans nous l'avons rappelé, mais un disfonctionnement à entravé le système et notre sujet n'est pas revenu, nous l'avons donc enlevée de force et ramené ici. Nous l'avons attaché et laissé affronter le cauchemar spécifique aux sujets, revenant de seize ans de vie holographique. Le problème c'est que tu es la première personne à connaître cette vérité car aucun des sujets n'a survécu à ce cauchemar.
Et tu étais sensée mourir.

Le chant du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant