Je parle de ces fausses peurs qui nous pourrissent l'existence. La peur de ne pas être à la hauteur, la peur d'échouer, la peur de ne pas être aimé, la peur de rater un truc, la peur de décevoir, la peur de passer à côté de sa vie, la peur d'une situation nouvelle, la peur du changement, la peur de tout.
Il y a des jours, ou rien de va plus, comme celui-ci par exemple. Je me réveille en sursaut, moi qui croyais m'être débarrassée de ces cauchemars, je me suis bien trompée. Il est à peine cinq heure, impossible de me rendormir je sais ce qui me reste à faire. Déambuler dans les rues de la ville lumière qui par ailleurs n'est toujours pas éclairée.
La ville est éteinte comme mon esprit, tout les mauvais souvenirs resurgissent de nul part pendant une période j'avais réussi à les garder au plus profond de moi, même de les oublier.
Mais non. Il a fallut qu'ils refassent surface au moment où ma vie commençait à être stable, je me sentais bien, bien entourée.
Un bon quart d'heure, s'est écoulé, je rebrousse chemin afin d'avoir le temps de prendre soin de moi. La tâche va être rude vu les grosses cernes qui ornent mes yeux.
Mes cernes sont à peu près cachées, ça fera l'affaire.
Je reste planter devant mon placard ne sachant toujours pas quoi me mettre.
J'enfile un jean, un sweat rouge et des baskets.
J'aime avoir le temps le matin, je peux admirer le lever du soleil, ainsi que regarder la télé, sans être pressée par le temps, qui lui, passe à une vitesse folle.
C'est bien ce que je disais, le temps passe beaucoup trop vite, je suis en retard. Je sors en trombe de chez moi en prenant la direction de la fac.
Maintenant que je connais mon chemin, je me dirige vers la porte indiquant l'amphithéâtre.
Je toque timidement et ouvre la porte.
- Excusez moi du retard dis-je hésitante
Le prof me fait un signe de main incompréhensible me disant sûrement de prendre place.
J'aperçois au loin Timéo, je prend place à ses côtés.
- Tu t'es encore perdue ? Dit-il en rigolant
- Non, le temps passe beaucoup trop vite, je pensais avoir le temps mais faut croire que non je soupire.
- Je vois, tu t'es dit, je me lève tôt afin de pouvoir faire un maximum de choses. Mais le temps t'as rattrapé.
- Tu as parfaitement résumé ma matinée, aha
***
La journée a été épuisante, je n'étais plus du tout habituée à avoir autant de travail, mais ça ne me déplaît pas. Les cours enrichissent ma culture général artistique.
Je m'apprêtais à rentrer quand une voix familière m'interpelle.
- Et Ali ?
Je me retourne, Timéo.
- Oui ?
- Tu veux pas rester ?
- Je sais pas je suis fatiguée
- Allez reste, pas longtemps
- C'est pas contre toi, mais je me sens un peu de trop avec tes potes. Je préfère rentrer
- Alors on reste rien que tout les deux, je vais leur dire
- Ne te force pas, reste avec eux
- Non, je reste avec toi, attend moi là je vais les prévenir
Je lui adresse un léger sourire. Et je sors mon téléphone en l'attendant. J'ai plusieurs messages.
De sneaz :
On te voit plus, ta petite tête nous manque
À sneaz :
Vous me manquez aussi, à la prochaine soirée je serai présente promis.
Il répond instantanément :
