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Aller simple pour Tokyo

"- Mesdames et messieurs bienvenue sur le vol 7147, vous voyagez avec la  compagnie..."

-soupire- blablabla, ce discours de sécurité je le connaissais comme ma poche. Cette fois je me rendais à Tokyo, et franchement j'étais pressé d'arriver. Douze heure de vol, cloîtré dans un petit appareil qui risquait à tous moment de chuter et de disparaître des écrans radar. Mourir dans l'anonymat? Non merci.

Bref, un voyage ennuyeux, tout à fait similaires aux précédents et sans doute aux futurs, si ce n'est la magnifique femme qui se trouvait à  la place voisine de la mienne.

Elle était belle, vraiment très belle. Des courbes voluptueuses, un visage angélique, encadré par des lunettes à monture rectangulaire, lui donnant un air stricte. Pourtant quelque chose manquait, ses yeux, je n'avais pas eu l'occasion de croiser son regard puisque celui-ci était continuellement posé sur un carnet de croquis. Elle s'acharnait, inlassablement, dessinant puis effaçant, un trait puis un autre. Sa concentration semblait sans faille.

Je voulais regarder un film histoire de  m'occuper, mais j'avais bien trop peur de la perturber. Du coup je restais là, alternant entre l'observation de son profil droit et les nuages vues du dessus. -soupire-

- Vous comptez m'observer encore longtemps ? Elle dit sans même lever le regard.
- Excusez-moi, j'avais peur de vous déconcentrer, je suis du genre excessif.

Mais elle était déjà repartie dans son monde, oubliant totalement ma présence. Elle semblait sûr d'elle, voir même quelque peut arrogante, à vrai dire, l'idée qu'elle soit une femme de caractère me plaisait bien, imissant  un semblant de sourire sur mon visage.

-soupire- ce voyage n'en finirait jamais si ma voisine était aussi peu bavarde.

- Arrêtez de souffler.
- Je m'ennui,.. que dessinez vous ?

Je soupirais une fois de plus pensant que la jeune femme ne me répondrais pas et me reconcentrais sur les nuages.

- Des paysages, des personnes, parfois des souvenirs, celui-ci est le dernier souvenir que je possède de mon père.

Malgré sa déclaration, elle ne semblait pas triste ou alors elle le cachait très bien, après tout, pour elle je n'étais qu'un inconnu. Pourtant, j'étais heureux, c'était tout de même ça plus longue phrase depuis près de ...Quoi ? Onze heures déjà, le temps était finalement passé bien trop vite. Sa compagnie me plaisait, elle n'était peut être pas très bavarde mais ses émotions, je les voyais à travers ses dessins.

Je passais la fin du voyage à espérer reentendre sa voix mais je fus bien déçu, la voix du pilote annonçait notre descente et toujours aucun battements de lèvres à l'horizon.

Elle se levait, récupéra sa valise afin de s'en aller. Je devais savoir.

-Heiiy, comment vous appeler vous ?

Elle restait planté au beau milieu du couloir central, me fixant, comme pesant le pour et le contre. Puis, elle repris sa marche, lâchant un audible:

- Hailey Johnson

Et je me chuchotais à moi même, encore et encore, ce prénom qui lui correspondait si bien, magnifique.