I.

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Au même moment où j'ai écris ce chapitre, vendredi soir, celle que je pense pouvoir considérer comme ma meilleure amie a eu un accident de voiture. Je voulais qu'elle sache que même à distance, je pense fort à elle et que je lui souhaite de très rapidement ce rétablir. Parce que merde quoi, il nous reste encore un tas de conneries à faire. Et surtout, pour tout ceux qui vont prendre la route, n'oubliez pas que même si on ne le voit pas à l'œil nu, le sol est encore gelé. Alors soyez prudent ou abstenez-vous de prendre le volant. (& arrêtez de prendre des snaps quand vous conduisez putin)

*


Froid. Ou chaud. Doux. Oui, très doux. Et piquants, un peu aussi. Mais surtout, lumineux. Plus aveuglant que de l'or. Je me sens bien. Incroyablement bien... Je suis légère. Autant par le corps que par l'esprit. Comment puis-je être aussi légère ? Mais surtout... Qu'est-ce que je fou dans un champ de blé, bon dieu ?

Quels sont les probabilités pour que je me retrouve dans un champ de blé ? Quels sont même les raisons pour que je me retrouve dans un champ de blé ? Et qu'est-ce que fou du beau blé, bien mur et encore enraciné pendant le mois de janvier ?

Janvier...

Voilà, j'ai compris. J'ai trop bu. Le nouvel an chez Nicolas. Qu'est-ce que j'ai pu boire... Je ne me souviens même plus enfaite. Lui qui était si impatient de me faire gouter son premier vin. J'en ai aucun souvenir. Mais combien de verres j'ai bu ? Sans doute plusieurs bouteilles... Pitié, dites-moi que je ne me suis pas attaqué aux tonneaux. Papa va me tuer. Comment lui expliquer que pour son premier nouvel an entre pote, sa gentille fille a fini totalement bourré ? Mais je ne devrais pas avoir mal à la tête ? La gueule de bois, c'est quand on a mal à la tête... Quand on n'est pas bien, quand on est fatigué. Je ne devrais pas me sentir aussi bien.

Je dois rêver. Si ça se trouve, j'ai tellement bu que ma gueule de bois apparaît même dans mon sommeille. Le réveil n'annonce rien de bon... Autant que je reste endormit encore un peu. Après tout, on est bien ici. Le blé à perte de vue fait un peu flipper, mais on s'sent vraiment très, très bien. Peut-être que si on plantait du blé dans le jardin, j'me sentirais aussi bien à la maison ?

- C'est la première fois que je vois un endroit comme ça.

Bon dieu mais c'est quoi cette voix de film d'horreur ? Même dans mes rêves, je ne suis pas foutue de me retrouver seul. Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour décuver tranquille ? J'dois vraiment être sacrément bou...

- Aaaaarh ! Vous êtes qui ?!

Une ombre. Rien qu'une ténébreuse ombre qui pourrit le blé qui l'encercle. Une ombre des plus lugubres avec ce visage... Aaaah, mais qu'est-ce qui m'arrive ! C'est pas possible que l'impétueuse Charlie est peur d'un truc aussi ridicule ! Ressaisis-toi ma vieille. Il suffit de faire comme d'habitude, faire abstraction. Et puis j'suis dans un rêve après tout. Mon rêve qui plus est alors c'est pas un masque qui va me faire du mal. C'est juste une ombre. N'importe quel studio de cinéma pourrait produire un effet spécial comme celui-là pour transformer un drap noir en une créature surnaturel. Alors voilà. C'est juste un drap noir qui semble être fait de vapeur et qui flotte dans les airs. Voilà, ça n'a soudainement rien de bien effrayant. Par-contre... Je ne peux pas dire la même chose du masque. Respire Charlie. Ne te concentre pas dessus et tout ira bien. C'est ton rêve, alors c'est toi qui décide. Tu n'as cas enlever le masque si il est si effrayant. Ou mieux ! Enlève cette chose tout entière et rappelle-toi de ne plus jamais boire !

- Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à te faire disparaître ! C'est mon rêve, on est dans ma tête et je devrais être capable de faire ce que je veux avec !

Charlie & CharlyWhere stories live. Discover now