4h45 Guillaume est réveillé par le froid, sa source de chaleur n'est à ses côtés. Il lève la tête difficilement, déjà il sens cet étau qui lui serre la tête, il a une belle gueule de bois. Il constate cependant rapidement la raison de la fraîcheur du lit, Antoine n'est plus là, à coté de lui. A contre cœur, Guillaume se lève, et par à la recherche de son meilleur ami. En bas, une partie du groupe est toujours debout, en pleine partie de picolo. Guillaume trouve vite Antoine, le visage posé sur la lunette des toilettes, l'air d'attendre sa mort.
" Ca va ?" Question idiote, Guillaume le sait mais que dire d'autre?
" non pas vraiment vraiment" il tourne légèrement la tête pour déverser un liquide malodorant charger d'alcool que contenait son estomac.
Guillaume grimace, il n'aime pas voir son ami aussi mal, mais une part de lui est presque heureuse qu'il soit malade, peut être que ca lui servira de leçon.
"Tu veux que je te laisse tranquille ?" Demande Guillaume, personnellement dans un moment comme ça, il préférerait être seul, par fierté, sûrement.
Pour seul réponse, Antoine secoue la tête. Alors parce qu'il a froid et qu'il est fatigué, Guillaume s'éclipse dans la chambre un moment et revient, avec deux oreillers et deux duvets. Il pose d'abord une couverture sur les épaules de son ami, prenant garde couvrir chaque espace susceptible de laisser un courant d'air s'infiltrer sur la peau déjà glacée d'Antoine. Puis il enjambe la baignoire, se couche dedans, se recouvre avec le duvet, et garde un œil sur son ami qui est dos à lui, la tête toujours posée sur la lunette des chiottes.
" tu dors ?" Antoine secoue encore une fois la tête pour toute réponse.
" pourquoi tu t'es rendu malade comme ca Antoine?" Il hausse simplement les épaules, faisant un peu tomber la couverture de son dos.
" qu'est ce qui va pas Antoine?" pas de réponse.
" dis moi, parles moi, je suis là pour toi, j'ai toujours étais là pour toi... bon d'accord sauf la fois à la cantine en 4eme où tu avais malencontreusement envoyé une cuillère de purée dans la tronche de ce con de surveillant... jean marc ! C'est ça il s'appelait jean marc. Pour ma défense, je t'avais donné un coup de pied sous la table pour te dire qu'il arrivait dans ton dos mais ... " Guillaume voulais faire rire son ami, mais au contraire sans prévenir, Antoine éclate en sanglot. Guillaume sort de sa baignoire et s'assoit à coté de lui.
"Hey, qu'est ce qui va pas? " et comme il ne repond toujours pas, il le saisit par les épaules pour le ramener contre lui, l'obligeant à se séparer de la lunette des wc. Doucement, il le berce, il embrasse ses cheveux de temps en temps l'air de dire "je suis là et je n'irai nul part", il attend qu'il se calme, que ca passe, que faire d'autre dans ces moments.
Guillaume n'avait jamais été doué avec les mots, il ne savait pas faire de belles phrases, comme dans les films, et dans ce genre de situation il se sent tellement impuissant car il ne sais pas quoi dire.Au bout de ce qui lui semble une éternité, Antoine se calme, et il semble tellement épuisé que c'est chancelant qu'ils rejoignent la chambre et le matelas gonflable. Guillaume attend qu'Antoine se rendorme, ce qui est rapide, puis quitte la chambre.
Il va prendre l'air, il fume en regardant le feu d'artifice que font des gamins pas loin. Ils sont dans la campagne profonde, il fait tellement froid que l'herbe craque sous ses pieds, et mal grès le fait qu'ils aient 1h de route pour rentrer le lendemain, il en vient à espérer qu'il neige.
"Qu'est ce que tu fais là ?" Il sursaute,
Mehdi derrière lui vient lui faire peur sans vraiment le vouloir.
"Je prend l'air, et je fume."
" Ca va pas? "
" si, si ça va, Antoine est malade, mais ca va." Il dit sans trop d'entrain.
" avec tout ce qu'il a fumé et bu ! Tu m'étonnes qu'il soit malade! Il y est allé un peut fort ce soir"
" j'aime pas quand il se la met mauvaise comme ça, mais j'ai l'impression qu'en ce moment plus il se détruit, plus il est satisfait. Et j'aime pas ca"
Mehdi hoche la tête et confirme.
"Il va pas bien, il t'as raconté ?"
" de quoi ?" Guillaume fronce les sourcils.
" il a retrouvé ses parents biologiques, sauf que bien sûr, ils l'ont envoyé chier quand il a essayé de prendre contact avec eux..."
" quoi ? Mais il ne m'a rien dit !" Guillaume se sent triste et trahi.
" tu connais Antoine, mieux que n'importe qui, tu sais qu'il garde tout pour lui, et si je n'habitais pas en colloc avec lui, je ne l'aurais pas découvert."
" mais... mais, je suis en contact permanent avec lui, on parle toute la journée par SMS, on s'appelle au moins une fois par semaine, et quand on peut on fait des face Time. Et il ne m'a rien dit, j'ai même pas vu que ca n'allait pas... oh putain je suis vraiment un ami en carton !"
" dis pas ça Guillaume, si toi tu es un ami en carton, alors j'ose même pas imaginer nous qu'est ce qu'on est. Et tu le sais au fond de toi qu'Antoine n'est pas un ami, pas seulement du moins... il a besoin de toi ne le laisse pas tomber."
" jamais, je ne le laisserai jamais tomber."6h, après 1G de doliprane, Guillaume va rejoindre Antoine dans le "lit".
Il le retrouve en position fœtale, il a la sensation désagréable, de se trouver devant un être blessé et détruit. Il s'allonge, et sans même s'en rendre compte, ses mains se mettent à ce balader dans les cheveux noirs corbeau d'Antoine et sur sa joue.10h c'est l'agitation et le bruit des autres en bas qui réveil Guillaume. Il est seul dans le lit.
Il se lève péniblement. Quatre heures de sommeil c'est peu... même du haut de ses 22 ans il a l'impression que ce genre de soirée ne sont plus de son âge. Mais en réfléchissant bien, il était chouette ce nouvel an. Cependant il fallait vraiment qui parle avec Antoine.

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Une nuit pour s'aimer
RomanceGuillaume et Antoine se connaisent depuis leur onze ans, ils ont grandi ensemble, se connaissent par coeur. La frontière entre l'amitié et l'amoure est si fine que l'un comme l'autre la traversent petit à petit sans s'en rendre compte. Cependant qu...