Moyen-âge : vue d'un Seigneur

8 1 2
                                    

Ces souvenirs, biens qu'on pourrait les croire enfouis me sont toujours perceptibles. Beaucoup pensent de moi, de ma famille, de l'ensemble auquel je faisais et fais encore partie que nous sommes "démoniaques".
Une âme sensible, autrement dit fragile, s'inquièterai de ce que pensent ceux qui louent nos tenures, mais pour ma part il n'en est rien.
Certes, la vie nous accorde bien des privilèges au vu de notre rang, mais ses privilèges sont, à vrai dire, accompagnés de fardeaux.
Je me souviens de ma cérémonie d'adoubement, le moment auquel moi, jeune homme il fut un temps, devint chevalier.
Pour cette occasion nous eûmes organisé une fête, ou plutôt un banquet, y figuraient les membres de l'aristocratie actuelle et bien évidemment ceux destinés à nous divertir, j'entends par là jongleurs et troubadours, dés lors ils nous citèrent leurs répertoires ce qui ne manqua pas de nous rappeler l'esprit chevaleresque ou encore l'art de courtiser une dame. A ces banquets se présentaient ceux devant nous servir, qui je dois l'admettre furent d'une aide considérable, mais après tout, pouvoir servir ceux qui forment l'élite de la société est un privilège. La nourriture y fit bien évidemment succulente et souvent issue de la chasse su jour, ainsi après un passage dans l'écumoire on nous servit la viande souvent de cerfs ou de faisans. Nous, aristocrates, étions friands de danse, art appris des l'adolescence, que ce soit les rondes, les caroles les dites sages ou encore les mauresques, celles pour lesquelles nous nous déguisions comme ce fut la mode en orient. Ces banquets étaient quasiment quotidiens et ce dû au fait qu'il en avait en diverses occasions, que ce soit pour des événements particuliers telles que les fêtes religieuses, à titre d'exemple, la nativité ou encore l'Épiphanie puis pour des événements occasionnels les enterrements, les mariages ou encore les adoubements. Chacun de ces événement m'arrivèrent avec une fatalité que je ne saurais décrire. Évidemment, la mort de mon père m'affecta, je dû endosser le rôle pour lequel j'avais été élevé toutes ces années, ma promise, quant à elle fut mienne sans que j'ai mot à dire, mais il importait peu, je devais concevoir un héritier afin d'assurer suprématie à ma famille.
Ainsi, comme vous l'eûtes constaté, ma vie est des plus luxueuses de mon époque. La vie dans le donjon, évidemment en pierre, n'est point désagréable, de cet endroit j'eus d'ailleurs vue sur tout le château ce qui fut impératif. Ce dernier était enclavé par le chemin de ronde lui même l'étant de la muraille. J'y vivais avec ma famille, et ce au deuxième étage où se trouvait également une église où ma femme et moi même eurent a nous recueillir chaque matinée si ce n'est davantage. Si on venait à en demander davantage, sachez qu'au rez-de-chaussée se trouvaient fours et moulins mais également les reserves de nourriture. Plus haut, à l'étage au dessus, demeurait la grande salle, dans laquelle en tant que seigneur je recevais amis et vassaux. Et enfin, au troisième étage, étaient entreposées  les armes, les soldats y montaient la garde. En parlant de ces soldats, nul ignore l'existence de "la salle", suggérée la salle des gardes, laquelle était révélatrice de notre hégémonie mais aussi de notre grandeur, cette salle, à décoration plus sobre que les autres pièces du château, pouvait servir en occasion de fêtes de par sa grandeur.
La menace de guerre était constante, en époque de conquêtes étrangers comme voisins voulaient s'emparaient de notre château, ce dernier constituant une réelle forteresse a l'abri des sièges. Que ce soit par les mâchicoulis, les meurtrières, on eut recours a diverses méthodes afin d'empêcher la pénétration de l'ennemi au sein du coeur du domaine seigneurial. Le château etait pratiquement dépourvu de fenêtres, ou du moins en possédaient de très petites afin d'éviter les tirs ennemis. Les douves, fossés souvent rempli d'eau, se voyaient, quant à elles, être un frein a la prise d'assaut de nos plus perfides ennemis. D'ailleurs, n'est pas a occulté le fait que nous laissions les paysans et leurs animaux loger la bassecour en cas d'attaque ennemie. Les attaques internes constituaient également un vrai fléau dont je ne comprends pas la motivation. En tant que Seigneur, je fus un grand propriétaire terrien, mes terres, en échanges de redevances étaient louées à ceux appelé serfs, ces derniers devant d'ailleurs s'estimer heureux que de pouvoir y vivre.
Cette prétendue vie de luxe est néanmoins accompagnée de responsabilités, engendrées entre autre par le droit de ban. Mais que stipule ce dernier ? Un pouvoir judiciaire me permettant d'arrêter et de juger les coupables, un pouvoir économique qui m'imposa de gérer l'économie de ma seigneurie, entre autre la construction de routes ou bien de ponts, et bien sur le pouvoir militaire qui me conférer le devoir de protéger ma population en cas d'attaque au sein du château.
Enfin, je me rappelle de deux plaisirs, mais non des moindres, le premier étant la chasse, en pleine forêt, elle rendait mon esprit plus vif mais me permettait aussi d'avoir de la viande de qualité pour mes banquets, quel plaisir furent ces grandes bouffées d'air frais réelles distractions. Et enfin les tournois, l'annonceur nous informait de la date de ces derniers puis nous nous rendîmes hors de la ville. Ces derniers pouvaient s'avéraient pari risqué pour les moins habiles, en effet, le vainqueur remportait armes et monture du vaincu. Néanmoins, ils consistent un exercice non négligeable quant au maintien de notre forme mais aussi de nos capacités. Nous n'avions pas a nous embarrasser de notre équipement, nos écuyers s'en chargeait. Je me souviens hélas d'un écuyer sot comme il n'y en aurait pas deux, à un tel poste les postulants viennent a foison, il ne fut point difficile d'en changer.
Nous, seigneurs, bénéficions de la meilleure éducation possible, en tant que nobles nous étions alphabétisés, ce qui n'était pas le cas des neuf autres dixièmes de la population. Nos bibliothèques regorgeaient d'ouvrages.

Mais en tant que seigneurs, nous sommes conditionnés à endosser des responsabilités, que nous n'avons pas nécessairement choisies, nous octroyant tout de même des bénéfices et privilèges considérables. Néanmoins, mon parcours est calculé, tel est la volonté de ce système où un être, par hérédité se voit conférer telles ou telles missions. Je ne sais quelle conclusion donner à ma vie, peut être ne vaut il mieux pas en donner.

ShunJiHee

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Oct 19, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

DgdkzoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant