C'est toi que je veux (BoyxBoy Evak)

Chapitre 4 : Mauvais garçon

"Tu n'aurai pas du venir."

En un temps record, il se trouve en face de moi avec son sourire. Je ne m'attendais pas à un rapprochement si soudain, je sursaute donc par sa faute. Pourquoi il me dit ça ? Je n'ai pourtant rien fait durant la soirée qui aurait pu déranger quelqu'un,je ne suis pas du genre à chercher la merde. D'ailleurs si il y a un malentendu entre moi et une autre personne, je fais en sorte de baisser la tension  pour ne pas qu'une dispute éclate. J'ai toujours étais ainsi.

"Tu veux dire quoi par là?"

Il me regarde un long moment, comme s'il analyse mon visage et tous les défauts qui vont avec. Quand quelqu'un me regarde j'ai toujours cette impression qu'il regarde mes imperfections. J'essaye de détourner mon regard mais je n'y arrive pas, ses yeux sont d'un bleu tellement clair mais profond à la fois que j'arrive à m'y perdre. Il a l'air tellement fatigué, le regard qu'il a est vide, comme s'il a déjà tout vu dans sa vie.

"Tu ne devrai pas me parler, ni m'approcher."

Douche froide. Mon sang se glace juste après ces mots. Je le derange tant que ça ? Je ne sais pas pourquoi ses paroles me rendent triste, je ne devrai pas m'en préoccuper, il n'est qu'un gars de l'école parmi tant d'autre, sauf qu'il m'intrigue pour une raison inconnue.

"Pourquoi tu me dis ça? C'est pas comme si je faisais tout pour te parler."

J'essaye de paraitre détaché.

Bon j'avoue, des fois je me retrouve dans un bâtiment où je en suis pas sensé être et lui s'y trouve, mais ça ne veut pas dire que je le suis ou quoi que ce soit, c'est juste que parfois je suis dans les vapes et je sais pas ce que je fais... Bon pourquoi est-ce que je me justifie?

Even sourit et relève sa tête, ce qui agrandit l'écart entre nous, je peux enfin respirer correctement.

"Laisse moi en douter."

Mais il se prend pour qui lui? Bien sûr que je me fou de sa vie, le fait qu'il me parle ou pas ça ne change rien à la mienne!

"Je vais rentrer, Chris me cherche surement."

Je vois quelque chose dans son regard mais ça disparait très rapidement, sans que je sache de quoi il s'agit. Son visage se referme et il se remet à sa place, loin de moi.

Quand je franchis le seuil, j'entends sa dernière phrase.

"Oublie pas, ne m'approche plus."

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Je suis enfin rentré à la maison, il est 2h du matin et mes pensées sont encore dirigés vers ce Even. C'est un garçon très bizarre, il vient me parler et ose dire que je ne dois pas l'approcher. Je crois qu'il a des problèmes dans sa tête, je ne vois pas d'autres possibilités. Et je compte bien lui parler! 

Je n'aime pas qu'on m'ordonne des choses. Il aurait pu dire gentiment que je le dérange dans sa petite vie, même si je ne vois pas pourquoi. Peut être que je le regarde trop.

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On est lundi, et je ne veux pas me lever de mon lit, il est si doux et confortable, je pourrai passer ma vie ici.

"Bébé."

Je ressens des lèvres pulpeuses sur la joue droite, ce qui me fait ouvrir les yeux, Mathilde.

"Comment t'es entré?"

Elle se redresse et croise les bras sous sa poitrine.

"Dis que je derange aussi."

"Un peu oui."

Je me recouche, prêt à me rendormir. Mais Mathilde n'abandonne pas.

"Non non non, on va à l'école, tu as oublié ou quoi? Aller hop hop hop."

Elle tire ma couette et ouvre les rideaux, je vais la tuer un jour.

Après m'être préparé et avoir manger une pomme, ma mère nous dépose à l'école.

Mathilde entre en première, je la suis d'un pas lent, elle est très énergétique pour un lundi matin à mon goût. Un bruit de moteur arrive dans mes oreilles, je me retourne et vois que c'est Even. Il gare sa moto et retire son casque, il passe une main dans ses cheveux pour se recoiffer. Je reste comme un poteau devant le grillage, près du parking. J'arrive à reprendre mes esprits et respire un grand coup pour me donner du courage. Il est seul, c'est le bon moment. J'avance vers lui rapidement, mais ralenti quand je croise son regard. Enfaite je sais pas quoi lui dire, je veux juste lui parler parce qu'il m'a dit de pas le faire. Il fronce les sourcils et met son casque sous son bras tatoué, il ressemble fortement à un mannequin. Quand j'arrive à son niveau je m'encourage mentalement.

"Tu ... euh je veux dire, je dois te parler."

Bravo, franchement bravo Isak, crédibilité : zéro. Il fait son fameux sourire et relève un sourcil.

"Tu m'as dit de ne pas t'approcher, ni te parler, mais le truc c'est que ... c'est toi qui est venu me parler, et c'est aussi toi qui t'es approché de moi."

"Tu me deranges pour me dire ça?"

Pardon? Juste au moment où j'allais lui répondre il me coupe la parole.

"Ta soeur nous regarde depuis tout à l'heure, tu devrai aller la voir."

Ma soeur? Je dirige pour regarder vers la personne qu'il fixe et vois Mathilde nous regarder les sourcils froncés.

"C'est pas ma soeur c'est ma copine."

Il a l'air choqué par mes paroles et ensuite il éclate de rire, j'ai raté quelque chose? Il n'y a rien de marrant il me semble.

"C'est pas Chris ton copain?"

"Quoi? Bien sûr que non je suis pas gay! C'est mon meilleur ami je te l'ai déjà dit!"

Il rigole encore plus fort, ce qui attire beaucoup de regard. Il se calme enfin et son sourire réapparait sur ses lèvres.

"Crois moi que je reconnais quand je vois un gay, et toi, tu l'es."