CHAPITRE 3: A new dawn, a new day, a new life

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Le claquement de la porte d'entrée m'arrache brusquementde mon sommeil. Je lâche un puissant juron, le visage écrasé dansl'oreiller qui a une fragrance douce de sueur accumulée au fil del'existence d'un ancien locataire. Je me couche sur le dos afinde me rincer les narines. Un léger mal de tête ose se pointer lebout du nez. Je soupire. Génial. J'en ai déjà très trèsmarre et la journée est à peine entamée. Je serre les paupièresavant de me retourner face au mur de béton grisâtre. Je peux ydéceler des coulisses d'humidité et des taches suspectes. Dégoûté,je détourne le regard. Mais dans quel trou à rats j'ai bien putomber?

J'entends soudainement un soupir suivi d'un grondementprovenant de l'atroce mioche.

– Qu'est-ce qu'y a, mon chou? demande Rob avec unevoix exagérément, voire dangereusement douce.

– Y aurait pas une prise pour que j'puisse rechargerma 3DS? pousse le sale petit morveux qu'est Kévin en longeant lesmurs, à la recherche d'une prise électrique.

– On en a pas, mon chou, on en a pas acheté.

Je fronce les sourcils.

– Tu veux dire quoi par « on en a pas acheté » Rob?je lance, perplexe.

– Bah tu vois une putain de prise dans c'te taudis? ilrépond en me jetant un regard presque haineux.

– Je pense pas en avoir vu une.

– Bah c'est qu'on en a pas acheté.

Je lève les yeux au ciel avant de me redresser sur monlit. Il est sérieux, ce gougnafier? Qu'il aille crouler sous sesbourrelets et sa graisse, vieux con. Assis en tailleur, je me frotteles yeux et baille.

– Et ça coûte combien, une prise? demande Kévin, sa3DS rouge ouverte sur ce que je crois être un jeu Lego.

– Mon chou, c'est bien trop cher pour qu'on puisse sele permettre.

– Combien? que je répète, irrité par son manque deprécisions à ce sujet.

– Quatre-vingts heures.

– Mec, tu pourrais pas être un peu plus clair? Oncomprend pas ce que tu dis, là.

– Tu fais des heures commu et tu t'achètes des trucs,c'est pas compliqué, merde.

Agacé, Robert se plonge dans son magazine de concoursde beauté d'enfants de neuf piges.

– J'me casse.

D'un bond, ma foi en toute allégresse, je saute hors demon lit et fous le camp en tâchant de laisser la porte grandeouverte. Ça ne fera de mal à personne de faire aérer ce trou àmerde. Je fonce d'un pas décidé dans le long couloir, puis jefreine mon élan. Je fais demi tour et reviens dans le cadre de laporte.

– Attends, tu l'as dénichée où, ta 3DS? je lance endirection du mioche.

– Bah dans ma poche. Je l'ai toujours avec moi, jesors jamais sans.

Avant de crever, mon téléphone était dans ma poche depantalon. Les écouteurs étaient même branchés. Je plonge ma maindans ma poche. J'y crois pas. Mon téléphone pleinement chargé etmes écouteurs s'y trouvent. Comment ai-je fait pour ne pas lesremarquer plus tôt?

Je tourne les talons et je fous vraiment le camp, cettefois. J'enfile mes écouteurs desquels jaillit ma chanson préféréedu groupe Muse. Je traverse l'interminable couloir, enivré par lamusique. Je passe devant une porte ouverte. Je regarde à l'intérieuret je retrouve le mec qui lit un bouquin et l'autre qui est en trainde faire l'amour à une femme rousse. Il a eu plus de chance qu'hier,visiblement. N'empêche, il ne faut pas être pudique pour baiser àla vue de tous. C'est peut-être son fétiche, n'empêche. Levoyeurisme inversé est sûrement à l'origine de sa spectaculairegaule.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 03, 2017 ⏰

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