Chapitre 1 : Coffee Shop

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J'y suis. J'ai eu un peu de mal à le retrouver, mais ça y est, après une petite demi-heure de marche dans les rues commerçantes, j'y suis enfin parvenue. Devant moi se dresse la devanture d'un charmant café qui m'avait tapé dans l'oeil la dernière fois que j'étais passée par là. D'apparence plutôt sobre, il arbore néanmoins d'une jolie calligraphie le nom de l'enseigne.
Je me décide alors à en pousser le battant.

Le son joyeux d'une clochette retentit, annonçant l'arrivée d'une cliente, tandis que je me mets à embrasser d'une vue d'ensemble l'intérieur. De petites tables rondes sont disposées un peu partout dans la pièce et de nombreuses fenêtres permettent une luminosité suffisante pour plonger le lieu dans une clarté bienvenue. Un bar occupe une bonne partie du coffee shop avec, derrière le comptoir, deux jeunes filles qui doivent faire partie du personnel. Le tout s'agence dans des tons taupe, crème, et vert ardoise.

Je prends place près d'une vitre donnant sur le dehors et commence, la carte en mains, à consulter les différentes boissons proposées. Étant en plein automne, j'opte pour quelque chose de chaud plutôt. Avec un supplément chantilly. Parce que j'adore ça.
En attendant que quelqu'un vienne prendre ma commande, je sors de ma sacoche mon ordi portable et l'allume.

Je suis (t/p), une française de pure souche. En troisième année de licence, j'ai décidé de partir un temps à l'étranger pour parfaire mes études ( ce qui est grandement conseillé par l'Université ). Je ne vous le cache pas, pour moi, le pays dans lequel je voulais passer une année entière à bûcher s'est imposé de lui-même. Un seul mot s'est alors imprimé sur ma pellicule rétinienne :
Japon.

Je me suis donc rendu dans un établissement jumelé au mien à l'extrême Est de mon lieu natal, remplie d'espoirs et d'ambitions.

Je n'y suis pas allé juste pour les manga, soyez rassurées ( bien que je leur voue, il est vrai, un certain culte...).
C'est à partir de l'adolescence que je me suis peu à peu profondément attachée à la culture japonaise, et tout particulièrement à la langue, que je maîtrise assez bien grâce aux cours. Je peux donc converser à peu près normalement avec un vrai japonais. Et baragouiner un peu d'anglais si il ne me comprend vraiment pas, dans le pire des cas, bien que je préférerais ne pas avoir recours à ça...

J'ai alors emménagé dans un petit studio à moindres frais (les logements coûtant assez cher ici) et me suis installée du mieux que j'ai pu. J'ai débuté mon premier trimestre en septembre comme tous les étudiants de mon pays, l'établissement ayant calqué son rythme d'études sur celui de France. Car oui, les Japonais commencent leur année au printemps. Et ça me fait toujours tout drôle.

Et devinez quoi ? Les profs sont cool, les locaux sont grands et bien entrenus et les camarades, pour la plupart, civilisés... Génial quoi.
Seul petit bémol : les devoirs pleuvent. Littéralement.
Moi qui avais pour habitude de procrastiner avant, je suis en train de me mordre les doigts pour rendre les travaux rédigés en temps et en heure.

Je ne vous l'ai pas encore précisé peut-être, mais je mène des études de journalisme. J'ai conjugué ici mes deux passions : écrire et voyager. Il y a de cela quelques années, j'étais un peu dans le flou, mais il se trouve qu'un certain évènement de ma vie m'a permis de trouver ma voie.
À 20 ans, il était temps.

Bref. Je suis ici en ce moment pour une raison bien spéciale (autre que de prendre quelques kilos en plus...). Il y a quelques jours, une de mes profs nous a demandé de rédiger un article sur un endroit de notre choix. Et de préférence, que l'on ne connaissait pas.

Me voilà du coup dans ce petit café qui m'intriguait. Il sera l'objet principal de mon devoir. Enfin, encore faut-il que j'obtienne l'accord du patron...

ReaderXOsomatsu : Ready for a new life ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant