Je vais bien.

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Il a fallut d'une fraction de seconde pour que tout change. Un appel, une nouvelle et tout mon monde s'est écroulé. Les souvenirs de cette journée sont encore ancrés dans ma mémoire. Je ne cesse de les ressasser, encore et encore. Je me souviens d'avoir pris le téléphone et de l'avoir porté à l'oreille. Puis j'ai parlé, j'ai écouté, et j'ai raccroché. Tremblante. Puis j'ai pleuré. Les larmes ont dévalé mes joues sans que je puisse les contrôler. Mon corps a été parcouru de soubresauts. Je me suis laissée tomber sur le sol, prenant ma tête entre mes mains. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi. Des minutes ou peut être même des heures. Puis une longue plainte, un cri, déchirant le silence, est sortit de ma gorge. Un cri de douleur, de désespoir. J'étais comme fracturée, mon coeur était broyait en milles morceaux. J'avais l'impression qu'on avait arraché une partie de moi, ma moitié. Mais le pire, c'est que ce n'était pas une impression, oh non. On avait réellement prit ma moitié. Cette putain de faucheuse avait pris ma moitié. Mais pourtant, les jours suivants, j'ai espéré. J'ai espéré recevoir un message, un appel. J'ai espéré recevoir son beau visage sortir du train. J'ai espéré juste entendre encore une fois sa voix. Juste une fois. Et les jours suivants, cette espérance ne s'est pas tarie. Elle était de plus en plus forte, de plus en plus présente. Les mois passés, et la douleur restait. J'avais mal. J'ai mal. Dans un mois, ça fera un an. Un an que tu n'es plus la. Un an que la douleur, elle, est toujours la. Un an que j'espère que ce soit une mauvais plaisanterie. Je vais bien ? Bien sur. Si tu estimes qu'aller bien, c'est pleurer presque tous les soirs. Si aller bien, c'est ne faire que penser à ce coup de téléphoner. Dans ce cas, oui, je vais bien.

J'écris pour survivre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant