4. Débat intérieur

2.4K 287 55
                                    




Il lâcha un gémissement de douleur. Le poing avait frappé en plein ventre. Son père lui lâcha la mâchoire et, après un sourire satisfait, quitta la maison en prenant soin de claquer la porte derrière lui. Jimin se laissa glisser jusqu'à ce que son corps heurte violement le sol. Il porta une main à son abdomen et grimaça. Il ne l'avait pas loupé. Ne pouvant se retenir plus longtemps, il éclata en sanglots. La scène tournait en boucle dans sa tête telle une torture violente et ingérable. La bile lui monta à la gorge. Il se leva avec difficulté et se précipita vers la salle de bain, s'appuyant sur les murs pour empêcher ses jambes de se dérober sous lui. Il s'accroupit  devant les toilettes et rendit son déjeuner. Une fois l'estomac vide, il s'essuya la bouche à l'aide de sa manche et tira la chasse. Il se laissa tomber au sol, son dos reposant contre la baignoire. Les larmes continuaient de couler mais il n'y prêtait plus attention. Ses yeux étaient perdus dans le vide, cherchant des réponses aux questions qui tourbillonnaient dans sa tête.

Il s'endormit là, à même le sol glacé tandis que ses idées noires laissaient place à des cauchemars plus sombres encore.

***

Il fut réveillé en sursaut par la sonnerie de son téléphone. Il grogna lorsqu'il reconnut la mélodie. Pourquoi Taehyung l'appelait-il à cette heure-ci ? Il jura avant d'attraper l'appareil et de décrocher.

‒Quoi ? cracha-t-il de sa voix enrouée par le sommeil.

‒Bonjour à toi aussi Jiminie, répondit l'autre, je vais bien merci de demander.

‒Qu'est ce que tu veux Taehyung ?

‒Oh, je sais pas... Peut-être que je me demandais pourquoi mon imbécile de meilleur ami n'est toujours pas en cours alors qu'il est dix heures passé. Tiens d'ailleurs, je t'ai pas raconté...

Jimin avait arrêté d'écouter son ami à l'entente de l'heure. Il décolla son portable de son oreille et vérifia. 10h12.

‒Putain de merde ! hurla-t-il.

‒Ouais je sais moi non plus je m'y attendais pas mais après...

‒Tae, ferme-la deux secondes. Je suis super au retard.

‒Non sans blague ? C'est pas comme si je t'avais appelé exprès pour ça. De toute façon tu m'écoutes jamais...

Le brun raccrocha avant de prendre sa tête entre ses mains. Il n'avait jamais été au retard de toute sa scolarité. Certes sa ponctualité n'avait aucun effet sur ses notes catastrophiques mais ce n'était pas une raison. Il détestait être au retard. Il se leva rapidement, oubliant presque les événements de la veille jusqu'à ce qu'une violente douleur envahisse son abdomen. Il s'avança jusqu'au lavabo et leva son t-shirt pour observer les dégâts dans le miroir. Il retint un hoquet de surprise. « Bordel il y est pas allé de main morte. » songea-t-il. Un énorme hématome violacé s'était formé. Il appuya légèrement dessus pour jauger le degré de douleur et poussa un faible gémissement. C'était douloureux mais cela restait hautement supportable. Il se débarrassa de ses vêtements et monta dans la baignoire qui lui avait servi d'oreiller lors de sa nuit mouvementée. Il ne prit même pas le temps de régler la température de l'eau et se lava en un temps record. Il se sécha et noua une serviette autour de sa taille. Il se brossa les dents, se coiffa et monta en vitesse dans sa chambre où il enfila des vêtements pris au hasard dans son armoire. Il attrapa son sac et redescendit les escaliers à toute vitesse, ignorant la douleur que lui infligeait son ventre. Il enfila son manteau, ses chaussures, attrapa ses clés et quitta la maison sans pendre le temps de manger quelque chose.

Il regarda l'heure. 10h23. Onze minutes. Il avait été plutôt rapide. Il allait se remettre à courir avant de se rendre compte d'une chose : il n'était qu'à dix minutes à pieds de son lycée et ce dernier n'ouvrait ses portes qu'aux heures pleines. Il ne servait donc strictement à rien de se dépêcher de la sorte, il avait le temps. Il mit ses écouteurs et reprit sa route d'un pas lent. Il arriva devant l'établissement au bout d'une quinzaine de minutes et, ne sachant pas quoi faire en attendant l'ouverture, il se prit à songer aux évènements de la veille. «Il s'en veut sûrement à l'heure qu'il est. Faut pas lui en vouloir.  C'est juste le temps qu'il s'y fasse. Ensuite tout ira mieux, y'a pas à s'en faire pour si peu. » songea-t-il.

Help me -y.minOù les histoires vivent. Découvrez maintenant