Le chasseur de cauchemars

Espoir

Une petite lueur brille dans son esprit, une étincelle crépite dans son corps.
Liberté.
Un semblant de sourire étire à moitié son visage, elle se sent un peu revigorée.

Elle s'enfonce prudemment dans les bois sombres. Les feuilles mortes bruissent sur son passage, doux chuchotement dans le silence. Le vent souffle et agite les arbres imposants qui semblent la toiser de toute leur hauteur. Ils tendent leurs bras décharnés et nus vers les étoiles qui tentent difficilement de percer, de déchirer le voile d'encre de la nuit. Seule la Lune bien ronde arrive à briller fièrement, éclairant la Terre de ses rayons argentés, projetant une pâle lumière sur le chemin.
Elle se recroqueville un peu sur elle-même, impressionnée par la forêt qui devient de plus en plus lugubre à ses yeux.
La lueur vacille mais brille toujours.
La forêt devient de plus en plus épaisse et profonde, le chemin devient un fin sentier tortueux. Ses petits pieds s'enfoncent de plus en plus dans la terre humide, un bruit spongieux retentit dans le silence à chacun de ses pas mal assuré.
Les branches touchent sa tête, griffent sa peau, se prennent dans ses cheveux fins, les feuilles caressent son visage en laissant des traînées glacées.
L'étincelle faiblit, n'est plus aussi vive.
Ses pas deviennent hésitants.
Était-ce une bonne idée ? la seule solution ?
Elle n'aurait sûrement pas dû fuir, quitter la maison. Va-t-elle seulement réussir à le retrouver ? Elle n'en est plus aussi sûre qu'avant. Le doute s'installe dans son esprit, il essaye d'étouffer la lueur.
Soudain un bruit. Elle se fige et retient son souffle, inquiète. Son pied encore en suspens au-dessus du sol, tout son corps est crispé. Le bruit semble se transformer en chuchotement, elle tend l'oreille pour mieux capter ce son étrange et particulier. Le chuchotement se fait appel, prononcé d'une voix faible, éraillée...
Paul ! Ça ne peut être que lui ! Il est sûrement là, tout près d'elle, à croire qu'elle avait failli retourner sur ses pas, dans la maison. Alors qu'il était juste là.

Elle se met alors à courir, d'une façon plutôt désordonnée, elle glisse à plusieurs reprises dans la boue, salissant ses vêtements.« Paul, j'arrive ! » crie-t-elle d'une petite voix.