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Chapitre 1 (Version 2.0)

Alice n'est pas venue à l'école depuis trois jours.

Le léger vent d'avril soufflait entre les branches des marronniers, et l'esprit d'Heather virevoltait autour de cette pensée.

Son regard, plongé dans l'étude de l'extérieur, fixait le vide. Elle était hypnotisée par la danse des feuilles dans la bise. Ces petites plumes vertes se laissaient malmener, caresser, guider par le vent, s'offrant ainsi à une force invisible.

C'était comme si chacune d'elles avait...

« Mademoiselle Sunrise ! Si mon cours vous intéresse si peu, vous pouvez sortir ! »

Heather sursauta, les yeux écarquillés. Son professeur de mathématiques, les mains sur les hanches, la foudroyait de ses yeux de rat.

Très drôle, monsieur ! Si je pouvais vraiment sortir, ça ferait longtemps que je l'aurais fait !

Les élèves lui lançaient des regards tantôt affligés, tantôt remplis de pitié. Quelle chance elle avait eu, de tomber sur une classe vide de tout sens de l'humour !

Heather se força malgré tout à marmonner une vague excuse devant son professeur, ignorant superbement ses camarades. Qu'ils grognent, si le veulent ; ils n'en restent pas moins de vulgaires vermisseaux.

M. Oliver, avec sa voix nasillarde, soupira longuement. Il s'assit lourdement sur sa chaise, puis s'éclaircit la voix. Alors il commença un long monologue, expliquant l'importance des mathématiques dans le futur, de l'avenir qu'elle risquait de ficher en l'air...

Bah merci monsieur ! Dîtes tout de suite que je suis un cas désespéré !

Heather n'écoutait que d'une oreille. Elle les connaissait par cœur, les grands discours de ses enseignants. Son esprit vagabondait de nouveau vers son sujet d'inquiétude principal : sa meilleure amie, Alice Newton, ne s'était pas présentée en cours depuis trois jours. Or, pour une élève studieuse comme Alice, disparaître ainsi sans donner de nouvelles était absolument impensable. Elle ne répondait même plus au téléphone. Alice était une orpheline ; ses parents adoptifs faisaient souvent des longs voyages aux quatre coins du globe, et elle vivait seule chez elle pendant leur absence.

D'ordinaire, Heather l'appelait souvent ou passait devant chez elle pour prendre de ses nouvelles, surtout lorsque les parents de son amie s'absentaient. Cette semaine, elle n'avait cependant pas eu le temps de rendre visite à son amie. Entre les devoirs et les contrôles, sa vie de collégienne était bien remplie.

Il faudrait que j'aille la voir. Elle m'inquiète vraiment à ne pas répondre au téléphone...

« Mademoiselle Sunrise, vous ne m'écoutez toujours pas ! Voulez-vous je vous prie porter un peu d'attention à ce théorème, qui sera très important pour la suite de vos études, et qui consiste... »

Heather se retourna de nouveau vers son professeur. Elle soupira mentalement. Était-ce réellement de sa faute si l'inquiétude pour son amie prenait le dessus sur sa volonté d'apprendre ce passionnant théorème ?

Elle repoussa une mèche de ses cheveux châtains et tâcha de fixer son attention. Chose difficile, sachant qu'un certain crétin faisait tout pour attirer ses regards. Elle tourna légèrement la tête vers l'idiot qui lui servait de voisin de derrière, la mâchoire serrée.

« Boone, le concept de silence t'échappe-t-il à ce point, ou es-tu simplement stupide ? Maugréa-t-elle.

- Mais c'est quoi la réponse à la question B ? gémit-il.