J'ouvris la porte et ferma les yeux pour garder ce suspense qui avait pourtant duré tant d'année.
J'étais plongé dans le noir depuis peut-être dix secondes, elles me parurent années mais je n'ouvri pas les yeux immédiatement, suis-je réellement prêt ? Dois-je vraiment sortir m'aventurer tête baissée au coeur de l'insécurité, de l'inconnu ?
Suis-je en train de quitter mon père souffrant pour chercher un oncle qui m'était jusque là inconnu ? Dois-je refermer cette porte et veiller sur mon père mettant ainsi fin à cette aventure avant même qu'elle n'ait commencer ? Des questions stupides, inutiles, je suis dans l'attente depuis trop longtemps, l'impatience me brûle plus encore que le soleil intense que je devine présent sans avoir ouvert mes paupières.
Il est temps, mes questions, mes demandes, pire, mes désirs, mieux, mes rêves trouveront réponse bientôt
" Je suis prêt, je pense."
Lentement, je laissais la lumière du soleil m'aveugler et je vis enfin le monde, il n'était pas comme je l'imaginais, il était différent.
Un tas de bâtiment collés les uns contre les autres, les ruelles sales malgré la présence de poubelles en ruine et inutilisées, la végétation dépassant des pavés craquelés, les quelques voitures mal garées et surtout le plus perturbant, l'absence total de population marchant sur les trottoirs, roulant sur les routes.
La joie laissa vite place à la déception sur mon visage, je vis mon reflet dans la vitrine cassée d'une Renault, j'avais l'air perdu, tant d'année d'attente intense pour rien.
Je ne pus m'empêcher de fermer mes yeux à nouveau retrouvant le noir ni de serrer les dents montrant ainsi ma rage liée à la déception.
C'était ridicule, pourquoi m'empêcher de sortir tant de temps ? Était-ce pour me protéger d'une ruelle vide ?
Je frappa contre cette vitre pour me défouler, déformant mon reflet.
J'ai songé à rentrer m'expliquer avec mon père mais quelqu'un avait fermer la porte derrière moi, nourrissant les flammes de ma colère.
En me retournant, j'aperçus au loin une ombre venant vers moi, une ombre se déplaçant lentement, trop même.
La simple vue d'une personne dans ce désert suffit à me calmer, aussi, je décida de l'attendre sur les marches menant à la maison du voisin.
Elle se rapprochait à basse vitesse me laissant seul avec mes pensées.
Je pourrais me contenter de me renseigner auprès de mon mystérieux voisin me laissant l'occasion unique de le rencontrer ou chercher un moyen de me déplacer plus vite dans cette ville fantôme ou même demander à cette homme si il sait m'y conduire.
Il arrive, c'était un vieille homme ayant la cinquantaine, une moustache grise tombant sur son menton, un chapeau sur la tête ainsi qu'un large manteau brun compensant son physique peu imposant.
C'était ma première interaction avec quelqu'un hors de ma maison.
"Bonjour monsieur"
Il me regarda un instant ses yeux grand ouvert, un moment de malaise se fit sentir.
Suite à quoi il répondit enfin.
"Bonjour monsieur"
Je lui sourit alors
"J'aimerais savoir si vous connaissez un certain Vlad dans les environs"
"Attendez que je réfléchisse mon garçon"
Sa bouche s'ouvrit laissant paraître ses dents jaunis par le café et ses réserve de salive, il semblait perdu dans ses réflexions lorsque je décida de l'aider.
"Monsieur, ça va ? Vous ne vous en souvenez pas ?"
Il ne faut pas presser une personne âgée mais l'aider semblait la meilleure solution.
"Ça va ?"
Je lui ai poser une question et lui me demande si je vais bien après presque une minute de réflexion.
Je vais réessayer
"Oui je vais bien et vous ?"
"Ma foi, fort bien jeune homme"
"Pourriez-vous m'aider ? Je suis à la recherche d'un homme nommé Vlad"
"Aider. Vlad. Ce nom me dit quelque chose"
"Bonne nouvelle, pouvez-vous me renseigner ?"
...
Il eut un moment d'égarement
"Pourriez-vous me renseigner ?"
Je n'ai pas tout de suite compris.
"D'après ce que je sais il habite en ville"
Il répéta
" Je sais il habite en ville"
Pourquoi cette homme fait-il ça
"Je connais bien un Vlad, j'ignore si c'est celui que vous cherchez mais il habite au sud de la ville si cela peux vous aider"
Enfin une phrase qui fait avancer la conversation
"Je vous remercie mon bon monsieur"
"Jeune homme ... Vous pouvez peut-être m'être utile à votre tour"
Il semblait bizarre depuis tout à l'heure mais autant lui rendre son service en l'aidant à son tour.
"Je serai ravi de vous aider "
"Ravi de vous aider"
Il me perturbait beaucoup
"Ravi de vous aider ... ravi de vous aider "
J'avais peur
"Que puis-je faire pour vous"
"Vous êtes bien aimable, auriez-vous l'heure par hasard ?"
Ma montre indiquait 13h24
"Il est 13h24 monsieur"
"Il est 13h24 ... 13h24 ... 13h24"
Il commença à trembler intensément.
"Monsieur, tout va bien?"
Sa voix pris un ton fragile
"Va bien ... Monsieur ... bien ... tout va .. Monsieur ?"
Cela suffit pour me décider à m'éloigner
"Aurevoir"
Il était effrayant mais aussi effrayé, je suppose
Je continua mon chemin toujours choqué par ma rencontre troublante.
VOUS LISEZ
Madness is a Sweet agony
AventureDepuis toujours, les auteurs écrivent des romans racontant l'histoire d'un fou libre en un milieu urbain Mais que se passe-t-il lorsque ce scénario est inversé ? Cette histoire, Yvan, un jeune garçon va la vivre à travers une aventure le plongeant a...