Nouvelle - Project Gevaudan

Chapitre 2: Rencontre Singulière

Je veillais sans cesse mon messager et mon rétroviseur, cherchant tantôt une trace de mon formateur tantôt les monstres que je fuyais.
Maintenant que j’y pense c’était ridicule. Il n’était que mon formateur et je ne le connaissais que depuis très peu de temps, mais il était la première personne depuis longtemps à occuper la place d’un père pour moi…..

Je repris mes esprits en sentant un filet humide couler sur mon menton. Je l’essuyai rapidement et remontant mes doigts jusqu’à ma lèvre, je trouvai la petite plaie responsable de ce sang. J’avais réussi à me mordre jusqu’au sang… Je me ressaisis, gardant fermement cape sur le village le plus proche.

J’y arrivai finalement et garai mon véhicule devant ce qui ressemblait à une mairie. Je sortis en prenant soin de ne pas oublier les clés sur le contact, et entrai dans le bâtiment.
Je pénétrai dans une salle assez sombre avec quelques chaises et un grand bureau, deux hommes semblaient se disputer.
“J’ai vu de mes propres yeux ce foutu bâtiment exploser c’est qu’une question de temps avant que ces connards d’hybrides s’échappent et viennent nous buter !
- S’il vous plaît, Monsieur, gardez votre calme ! Nous allons tous défendre la ville, comme à chaque attaque.
- Avez vous seulement une putain d’idée du nombre de mutants qui était gardé là bas ? On vas tous crever si vous n’ouvrez pas la Cave !
- La Cave détient déjà l’hybride que vous nous avez gentiment livrés il y a même pas trois heures”

L’homme assis derrière le bureau me remarque enfin.
“Veuillez repasser, s’il vous plaît, nous nous sommes occupés.
- Euh..! Attendez ! Je suis Jadan Ambroziewicz, je viens du laboratoire qui a explosé !”

Les deux hommes me considèrent étrangement, entre curiosité et méfiance.
“Je suis chercheur en biologie hybride”

Ces quelques mots suffirent à faire briller leur yeux. Ils bondirent de leur chaise et me traînèrent jusqu’à une porte, donnant sur un sombre escalier.
“QU-QU’EST CE QUE VOUS FAITES ?!
- Un hybride, Monsieur, il y a hybride que vous devez chasser! On s’en chargerait bien mais maintenant qu’il est réveillé, on peut plus ! On connait rien sur ces bêtes !” expliqua le citoyen qui se disputer avec le maire quelques minutes plus tôt

Je n’ai pas pris la peine de les corriger sur mon sexe, dans ce monde où chaque jour un nouvel individu meurt, mieux vaut ne pas être une femme.
“- Je suis scientifique pas chasseur !
C’est un peu pareil non ? Tant que vous pouvez chasser cette bête !
- Nous sommes désolé de vous demander une telle chose, Monsieur, mais le temps joue en notre défaveur et les hybrides vont bientôt arriver.
- J-Je….-”

Je n’eus même pas le temps de finir ma phrase. Les deux hommes ouvrirent la porte blindée située en bas de l’escalier que nous venions de dévaler et me jetèrent dans une vaste et sombre salle.
“Si vous avez besoin de sortir nous restons derrière, à disposition ! Bonne chance !
- NAN ATTENDEZ !”

Je me relevai vivement et courus désespérément vers la porte. Je martelai la surface d’acier en hurlant à plein poumon.
“LAISSEZ MOI SORTIR ! PITIÉ ! LAISSEZ MOI SORTIR”

A ce moment mon sang se glaça et je me retrouvai pétrifié par la terreur. Derrière moi des râles et des grognements résonnaient dans l’immensité de la Cave. Je me tournai lentement, et reculai tremblante contre la porte. Un oeil jaune à la pupille perçante, brillait dans l’obscurité. Je cherchai autour de moi, un moyen de me défendre et trouver finalement une grosse pierre. Je la pris à deux mains et la levai prête à l’envoyer sur la bête, pleurant de terreur.

Les hybrides sont tristement connu de chacun. Depuis la propagation du virus Gévaudan, le monde à sombrer dans la décadence et les massacres de masses. Les hybrides sont des humains ayant muté jusqu’à n'être qu’une bête mi-animale, assoiffé par la mort et le sang.
Si ce qui se cachait dans l’ombre était un hybride pour moi, mon heure était venue.

Je tremblais comme une folle, peinant à tenir la pierre qui me paraissait de plus en plus lourde tant je faiblissais. Bien je vis un corps, maigre semblant aussi faible que le mien, venir traînant les pieds. Son oeil droite semblait luire dans la pénombre quand son orbite gauche était vide, ensanglantée, sa mâchoire semblait tordu, deux oreilles ocres sortaient de sa chevelure ébène.
“R-RECULEZ !”

Je tremblai, pleurant toute les larmes de mon corps.
Il s’effondra devant moi.
Je sursautai.