Regarde-moi. Regarde-moi droit dans les yeux. C'est bien, c'est ça. Laisse-moi voir ta peur, laisse-moi observer l'effet que j'ai sur toi. Laisse-moi être le témoin de ta chute. Laisse-moi savourer ta déchéance. Tu es si pathétique, si ridicule, si répugnant. Tu devrais te voir au travers de mes yeux, et là, là tu comprendrais. Là tu constaterais à quel point ton existence est minable, à quel point tu es inutile, à quel point tu es seul et misérable. Oui... je le vois dans tes yeux. Tu commences à comprendre. Tu commences à te dire que personne ne te regrettera, que tu pourrais en finir là, maintenant. Pour cela il te suffit d'un geste, un tout petit geste. Fais-le. Non... non, non, non n'ai pas peur. Il ne peut rien t'arriver de mal. Personne ne peut te faire de mal. Tu as le contrôle, tu es le seul à détenir le contrôle. Oui, c'est bien, prends confiance, raffermi ta prise. Pourquoi pleures-tu à présent ? Pour réussir tu dois être déterminé. Mais si tu as peur de le faire alors tu n'es qu'un lâche. Si tu renonces alors cela prouve que tu n'es qu'un misérable qui ne mérite pas de vivre. Toute ta vie tu as été lâche, tu as toujours renoncé, tu t'es écrasé devant les autres sans jamais suivre tes rêves, tes envies. Maintenant qu'il ne te reste plus rien, maintenant que tes rêves sont devenus irréalisables, maintenant que tout désir t'a quitté, que vas-tu faire ? Te défiler une nouvelle fois ? Ou bien montrer à tous les lourdauds de ce monde que tu n'es pas qu'un couard, que toi aussi tu peux faire preuve de courage ? Ne baisse pas les yeux. Si tu es incapable de me regarder alors qui pourras-tu regarder ? Sois un homme ! Cesse de trembler telle une fillette effrayée. Reprends-toi ! Et regarde-moi ! Surtout regarde-moi. Rien d'autre ne compte. Juste moi. C'est ça, respire, calme-toi. Chasse tes noires pensées j'en ai assez de t'entendre te complaindre sur ton désespoir. Tu. N'es. Pas. Désespéré. Tu as le contrôle. Tu as même presque l'envie de le faire. Si tu étais réellement désespéré alors tu te laisserais simplement mourir de faim, ou de soif, ou de n'importe quoi pour peu que ça ne demande aucun effort. Mais toi tu n'es pas ainsi, toi tu es fort, toi tu as le contrôle, tu n'es pas un lâche. Et c'est pourquoi tu peux le faire. Je sais que tu as ce potentiel en toi, je sais qu'au fond de toi il y a du courage. Et tu le sais également. Arrête de réfléchir, ne pense qu'à moi, et fais-le. Mais pourquoi diable tournes-tu autour du pot ? Si ça ne tenait qu'à moi tout serait réglé depuis longtemps ! Mais non toi tu ne cesses de faire un pas en avant et un pas en arrière. Incapable de prendre une décision et de s'y tenir. Tu me dégoûtes. Et maintenant tu pleures ! Pourquoi ? Parce que je crie ? Et bien je vais hurler d'autant plus si ça peut faire bouger ton petit cul de merdeux ! Tu n'as rien dans le ventre ! Tu n'es qu'un dégonflé ! Et après tu oses te demander pourquoi les autres ne t'aiment pas ! Laisse-moi rire. Même un chien te cracherait au visage. Oh mais il est inutile d'essayer de me faire taire, tu ne peux simplement pas. Ne te souviens-tu pas de tous tes échecs ? Je finis par penser que tu tiens à moi... Je ris. Crache si tu le souhaites, mais ça ne changera rien. Quoi ? Maintenant tu me méprises ? Moi ? Mais mon cher tu fais erreur, c'est moi qui te méprise toi. Tu es le pathétique dans l'histoire, c'est toi le lâche, car au cas où tu ne l'aurais toujours pas compris : je suis le seul courage dont tu sois capable, je suis ta détermination, je suis celui qui te pousse à ne plus échouer, je suis celui qui va te faire réussir. Sans moi tu n'es rien. Alors que vas-tu faire ? Tu pourrais me laisser le plein contrôle... suis-je bête, le plein contrôle je l'ai déjà pris. Inutile de me regarder de la sorte, inutile d'être surpris, ou de feindre de l'être, ce n'est que la vérité et tu le sais. Tu me fais rire quand je te vois comme ça, la colère te va habituellement comme un gant mais pas lorsqu'elle est dirigée contre moi. Ne crois pas que tu m'effraies, c'est juste que c'est à mourir de rire. Tu n'as aucune emprise sur moi, tu ne peux rien me faire. Je suis intouchable, inatteignable, imbattable. Oh mais je vois que tu rages vraiment. Tu me détestes, n'est-ce pas ? C'est bien. La haine est ton alliée. Elle t'aidera à atteindre ton but. Regarde ! Elle a déjà commencé son travail, ta prise se raffermit.
-C'est toi que je vais tuer !
Laisse-moi rire. Puis-je savoir comment tu comptes t'y prendre ? Tu es faible, tu m'es inférieur, tu ne vaux rien. Je te pisse dessus, tu entends ? Je te pisse dessus ! Tu es la merde de ce monde ! Et tu me le prouve, tu...
-Assez !
Pathétique. Tu peux briser tous les miroirs que tu le souhaites, tu ne pourras jamais me faire taire, imbécile. Sauf si... mais non, que dis-je ? Tu en es incapable. Jamais tu n'auras les couilles, comme les fois précédentes...
-Je vais le faire !
Oh, vraiment ? J'attends de voir...
...
Fais-le. Qu'attends-tu ? Veux-tu que je hurle de nouveau ? Non ? Alors appuie. Tout de suite.
Je savais bien qu'il suffisait de te pousser un peu.
-Je... l'ai... fait... J'ai... le... contrôle...
Eh bien... Pas vraiment. Je suis le seul à détenir le contrôle. Je t'ai poussé à te tuer, et toi tu l'as fait. Comme toujours tu as été incapable d'agir par toi-même.
-Mais... tu as... tu as dit que...
Il ne faut pas croire tout ce qu'on dit, crétin. Ne t'en fais pas, tu n'es pas mon premier. Et dès l'instant où tu pousseras ton dernier soupir, dès l'instant où tu inspireras ta dernière goulée d'aire, alors j'irai voir une autre âme misérable.
-Mais... tu es... en moi...
Non mon cher abruti, je ne suis pas en toi. Je suis toi. Je suis ta folie, ta détresse, ta noirceur. J'existe en chacun. On ne peut pas me détruire.
Bonne mort cher idiot, j'ai encore gagné.
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C'est L'histoire D'un Homme...
Short StoryToutes les nouvelles présentes ici sont en une partie, elles n'ont aucun lien entre-elles. Certaines se déroulent dans un monde réel et d'autres dans un monde fictif. J'en posterai au fur et à mesure que les idées viendront ;) PS : Certaines des hi...