Et si...

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Commençons par le commencement : je m'appelle Victor, j'ai 36 ans, je suis professeur de littérature et j'habite dans une petite maison dans la ville de Toulouse. Est-ce que ces informations vous aident à comprendre l'histoire ? Je ne crois pas. Mais je vous les donne pour ne pas que vous le demandiez (même si c'est, je tiens à le préciser, totalement inutile). Donc voilà, moi Victor je prends un café dans un café, je suis installé devant la baie vitrée et je regarde les gens passer. Où est l'intérêt là-dedans ? Il n'y en a aucun. Je me sens juste un peu seul. Bien sûr je pourrais aller vers des gens et leur parler...

Je vais voir une jolie brune que je viens d'apercevoir de derrière la vitre. Elle a les cheveux relevés en une queue de cheval, son short noir moule parfaitement ses cuisses musclées et son tee-shirt rose fluo est collé à sa poitrine tellement elle transpire. Elle s'est arrêtée à l'une des fontaines pour y boire. Je l'aborde sans trop de difficultés, c'est une femme au sourire facile. Tant mieux pour moi. Je l'invite à venir boire un verre, elle accepte. Nous nous retrouvons dans le café devant lequel nous nous sommes rencontrés. Il est à peine 20 heures. Nous parlons énormément. Je découvre qu'elle a deux chiens, pas d'enfant, elle a rompu il y a peu avec son copain, elle a suivi des cours de droits dans sa jeunesse mais à présent elle est infirmière, elle a une sœur à qui elle dit tout, sa jumelle, mais elle vit à Paris... et tout un tas d'autres choses sur sa vie. Au fil de la discussion je vois qu'elle est quelqu'un de généreux, elle est amoureuse de la nature, elle a beaucoup d'humour mais ne dit rien de stupide, c'est une femme intelligente et elle le sait mais elle ne va pas en faire étalage. En bref je comprends qui elle est. Elle m'avoue avoir accepté ma proposition parce que j'avais l'air sympa et qu'elle voyait en moi quelque chose de différent. Allez savoir ce qu'elle a vu... Enfin moi je pense avoir trouvé.

Très vite la soirée passe et les 21 heures trente arrivent, je décide de l'inviter à dîner. Encore une fois elle accepte. Nous allons juste au coin de la rue, le restaurant est petit mais très bon. L'ambiance n'a pas changé, bien que le lieu si et que nous ayons déjà beaucoup parlé. Elle commande une salade et moi une bavette, rien de très intéressant. Le dessert l'est un peu plus. Elle prend un fondant au chocolat et moi une dame-blanche. Elle me demande si je veux goûter, bien sûr j'accepte. Un peu de chocolat coule au coin de mes lèvres, elle l'essuie avec son pouce avant de lécher son doigt. Qui ne comprendrait pas ce qu'il va se passer ensuite ?

Je paie et nous rentrons chez moi. Pas que je ne veuille pas aller chez elle mais avoir deux chiens qui jappent à côté non merci.

La gymnastique de la nuit ne me laisse aucune courbature et la femme un string rose.

Trois jours plus tard notre sport reprend, puis encore, et encore, et encore, et encore...

Deux semaines ont passé et je dois la retrouver dans un restaurant italien. Elle porte une petite robe noire et moi un bouquet de roses rouges. Le dîner passe et cette fois j'ai réservé une chambre dans un hôtel. Pourquoi ? Parce que je trouvais ma chambre inappropriée pour ce que nous allons faire. Entre ses cris et mes coups il faut quelque chose de bien.

Il est deux heures du matin, je suis allongé sur le lit et elle à moitié sur moi. Je caresse lentement ses cheveux de ma main droite tandis qu'elle dort sur mon torse. Je fixe le plafond et réfléchis. A quoi ? Je pense que vous n'allez pas tarder à le découvrir.

Je me détache d'elle doucement et quitte le lit. Je vais à la porte et teste la poignée, le verrou est bien tourné. Par chance la pièce est insonorisée. J'ouvre un petit placard sur ma droite et en sors un grand drap blanc. Je l'étends au sol. Je me retire sans un bruit dans la salle de bain, je ferme la porte derrière moi. Je frappe violement le miroir, il se fissure avant de se briser. Je récupère un morceau plus gros et avec un côté plus pointu. Je me blesse la main en même temps mais je m'en fiche, le sang coule mais c'est sans importance. J'inspire lentement en regardant mon reflet. Je suis banal, blond aux yeux noisette, une peau claire, des traits passe-partout, une taille normale, je ne suis pas maigre mais pas gros, je ne suis pas spécialement musclé mais je suis un nerveux. Si quelqu'un me cherche il me trouvera, même s'il ne me cherche pas d'ailleurs...

Mon retour dans la chambre se fait sans bruit, elle ne s'est même pas réveillée avec le miroir brisé, en même temps cette femme est une véritable marmotte, quand elle dort elle dort.

Je dépose mon morceau de glace sur le sol, je soulève la Belle au bois dormant et l'installe sur le drap que j'ai étendu par terre. Je reprends mon arme et la regarde un instant. Il fait sombre dans la pièce, je n'ai pas allumé la lumière. Seul le lampadaire, dans la rue, à côté de notre fenêtre, éclaire la scène. Il projette sa lumière blanche et synthétique sur nous et sur mon fragment de miroir. Ce dernier reflète mon visage dans la pénombre, mon visage sombre, ne révélant que mes yeux étincelants et mes dents blanches. Oui on voit mes dents, car je souris. Un sourire tendre, un sourire heureux, un sourire qui dit qu'il va enfin obtenir le plaisir suprême.

Lentement je m'accroupis près de mon amante, de ma main gauche je caresse sa joue ; je fais descendre mes doigts le long de son cou où je sens nettement son pouls ; mon index passe au creux de sa poitrine, entre ses deux seins ; ma main dévie ensuite sur sa hanche pour finir sur sa cuisse tendre. Je décide de retracer le même chemin dans l'autre sens avec mon autre main.

A peine ai-je touché sa cuisse du tranchant de mon arme qu'elle se réveille. Elle essaie de bouger mais comment le pourrait-elle puisque je lui ai fait avaler un paralysant il y a quelques heures ? Pourtant elle crie... Très fort... ce son est si doux à mes oreilles que j'en souris d'avantage. Je sens des frissons me parcourir l'échine lorsque j'arrive à sa poitrine. Sa peau est déchirée, rouge et si belle...

Alors que ses larmes roulent dans ses cheveux et que ses cris redoublent de puissance j'arrive à son cou. Je sais quelle aimerait supplier, tout le monde supplie, mais elle ne peut pas... La douleur est trop grande. Les cris sont mon péché mignon. Et les larmes... Voir la peur, l'impuissance, la douleur...

Son cou est rouge, si beau... Mais je la sens qui s'épuise, elle n'a plus de voix. Sa mort a commencé. Mais pas encore. Il faut que j'arrive au visage... Je trace un long sillon sur sa joue qui s'arrête à sa pommette. Son sang se confond à ses larmes, il coule sur l'arête de son nez et dans ses cheveux qui se teintent de son liquide vital.

Je retire la pointe de mon arme de sa peau et la regarde. Elle est silencieuse à présent. Mais ça y est, j'ai atteint l'extase. J'ai joui. Car c'est ainsi que j'éprouve du plaisir : dans la douleur des autres. Dans leurs souffrances et leurs malheurs.

Je souris en voyant son dernier regard. Puis en voyant le voile sur ses yeux. Morte.

Bien sûr je pourrais aller vers des gens et leur parler... mais je pourrais également rester ici. Ne pas bouger de ma chaise, boire tranquillement mon café. Rester dans ma solitude, dans ma solitude forcée. Car si je sortais de ma solitude mon sadisme reviendrait. Je le sais. C'est mon fardeau. Mon plaisir...

Je porte mon café à mes lèvres de ma main gauche, je suis droitier mais ma main est blessée. 

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 25, 2018 ⏰

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C'est L'histoire D'un Homme...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant