𝑫𝑨𝑵𝑮𝑬𝑹𝑶𝑼𝑺 𝑳𝑶𝑽𝑬. (KIM NAMJOON)

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Ses yeux d'un gris acier observaient calmement le voile noir parsemé d'étoiles recouvrant la ville. Elle coinça une cigarette entre ses lèvres charnues à l'aide de ses doigts fins et fit jaillir la flamme de son briquet. Elle tira une taffe, appréciant le goût de la nicotine se rependre en elle et cet effet de détente la prendre de toute part. La fumée s'évapora dans l'air en même temps que les cercles qu'elle faisait en expirant. Elle posa ses avant bras sur les barrières du balcon et posa son regard sur la population vivante en contre bas, malgré l'heure tardive. Les voitures roulaient en aveuglant les passants avec leurs phares éblouissants.

- Connard ! Entendit-elle hurler.
- Quel langage...

Elle craqua un rire moqueur et tira une autre taffe en s'asseyant sur le bord du balcon, les jambes dans le vide. Sa main gauche vint attraper sa tasse de café au lait fumante. Eden ne prenait jamais de café sans lait, deux sucres et un peu de chocolat. Elle en avala une gorgée suivie d'une taffe.
La jeune femme soupira et regarda ses cheveux illuminés par la lumière de la demi lune. Un peu plus tôt dans la journée, elle était allée chez le coiffeur et avait opté pour une couleur grise tirant sur le violet et le bleu. En réalité, elle-même ne pouvait définir cette couleur. Elle changeait en fonction de la lumière.

- Mes cheveux changent plus souvent de couleur que le tempérament d'une fille quand elle a ses périodes...

Elle secoua la tête et avala une autre gorgée de sa boisson chaud. Sa cigarette consumée, elle jeta le mégot par dessus le balcon. Elle n'était pas vraiment d'humeur.
Une journée était passée depuis la journée spéciale "mise à l'épreuve" et voilà qu'aujourd'hui elle se retrouvait dans le même appartement que ces sept garçons. Sous prétexte qu'ils apprendraient à mieux se connaître, leurs chefs avaient loués un grand appartement pour eux tous et ils étaient maintenant contraint de vivre ensemble. Ironie du sort...

Namjoon frotta ses cheveux d'un faux blanc cassé et dissimula un bâillement derrière sa main. Il était à peine 00:00. Il se pencha sur son lit et attrapa son paquet de clopes posé sur la table de nuit puis sortit de la chambre en faisant attention de ne pas réveiller SeokJin et Yoongi avec qui il partageait la chambre. Il découvrit avec surprise que les néons blancs du salon étaient allumés.

- Pourquoi ne pas avoir allumer les lumières..., se demanda-t-il.

Il haussa les épaules et fit coulisser la baie vitrée donnant sur le balcon. Tout en sortant, il enfila un pull. Ses yeux se posèrent sur la jeune femme assise au bord du balcon et il s'approcha doucement, s'asseyant à côté d'elle. Il sortit une cigarette de son paquet et répéta les même geste que Eden quelques secondes auparavant.

- T'en veux une ? Demanda-t-il de sa voix grave un peu rauque.

Eden tourna la tête vers lui et acquiesça en tirant sur les manches de son long gilet de fausse fourrure bleue. C'était son gilet préféré, il appartenait à sa mère, elle lui a donné avant de partir en Afrique pour son travail. Non, Eden n'avait pas un passé sombre, on ne pouvait pas vraiment dire ça. À part ses années de lycée un peu tristes, tout allait bien. La mère de Eden était journaliste, elle voyageait énormément. Quant à son père, il avait refait sa vie et avait maintenant une femme et une fille qu'elle a eu l'occasion de rencontrer une fois. Elle n'en voulait pas à son père, a quoi cela servirait.
Namjoon lui tendit une clope qu'elle coinça entre ses lèvres puis l'alluma. Ils restèrent silencieux, observant la population se mouver sous le ciel noir.

- Tu n'as pas peur de tomber  ?
- Ça t'arrive des fois, de tellement penser qu'un mal de tête se déclenche et que tu n'arrives pas à dormir ?
- Tu n'as pas répondu à ma question.
- Toi non plus. Non, soupira-t-elle, je n'ai pas peur de tomber. Parce que cette chose qui veut que tout ce passe comme prévu, qui porte le nom de "destin" veut que nous tombions tous un jour ou l'autre. Alors si je devais tomber, autant le faire de façon cool et décontractée, donc à ma façon. A toi maintenant.
- J'aime ta façon de penser. Et oui, ça m'arrive, tout comme maintenant.