Chapitre 3.

50 8 0
                                    

Et évidemment, il n'y a rien. Je soupire. Un soupire teinté d'inquiétude. Car, si j'ai pris, sûrement, un bonne minute d'avance sur mes poursuivants, je suis bloquée. Bien sûr, j'aurais pu me battre, mais la sortie est ici. En tout cas, c'est ce que disent les panneaux. Je sens la panique monter en moi. Je suis enfermée je ne sais pas où, dans ou vers Lyon ou, encore plus loin...
Je me force à respirer calmement, à regarder tout autour de moi. Il y a forcément une sortie, une solution, comme sur mon ordinateur.
J'observe donc et me concentre, jusqu'à remarquer deux anomalies dans ce blanc immaculé:
-premièrement, il y a, juste devant moi les contours d'une porte. Qui mène sûrement à la sortie, ou autre part.
-deuxièmement, il y a par terre, comme un plaque d'égout, comme invisible.
J'opte pour la plaque au sol. Non, pour la porte. Enfin... Je ne sais pas. J'ai peur, j'entends des voix. Je m'efforce de rester calme. Soudain, l'évidence s'impose à moi. "Ils" savent que j'allais remarquer ces deux issues, si je m'échappais. Ils s'attendent donc à ce que j'emprunte les égouts. C'est le choix le plus logique. Et comme tout les hakkeurs, je suis logique. Il faut donc que j'aille à l'encontre de mes résonnement. Que je sois illogique. Je fais coulisser la porte et sort. Et laisse la porte ouverte.
Dehors, il fait nuit, mais mes yeux n'en sont nullement incommodés. Je viens de sortir d'un entrepôt, au milieu d'un port. Et un loin, les lumières d'une ville.
Je ne suis pas à Lyon. J'en suis sûre. Il n'y a que deux port à Lyon, celui de Confluence, et celui à Gerland. Et celui dans lequel je me trouve ne ressemble à aucun des deux. Mais je n'ai pas de temps à perdre. Mes ravisseurs ne doivent pas être bien loin. J'ai plusieurs options: soit je me cache dans un des bateaux amarrés au port (ça ne sera pas difficile de forcer la porte) ;soit je vais vers la ville pour découvrir où je me trouve; soit je pars dans toutes autres directions, je ne le plus loin possible.
Encore une fois, il faut que j'aille faire un à l'encontre de mes résonnements. Mon premier choix serait d'aller vers la ville. Ça serait plus facile de se cacher là-bas. Donc je vais partir dans le sens opposé. Je vais suivre la route, qui semble longer la côte.
C'était fou comme ma vision est bonne, alors qu'il fait nuit noire. Les seules lumières viennent de la ville au loin. Aller, s'est parti. Je cours pendant au moins une demi-heure, sans me fatiguer. La route mène à une autoroute. Je continue à longer l'autoroute car il serait plus logique, que je suive un petit sentier à l'abri des regards. Mais je suis très désorientée par le fait que je que je n'ai aucune idée d'où je me trouve. Suis-je encore en France ? Dans un autre pays ? Sur un autre continent ? Dans un autre monde ? Vu tout ce qui m'est arrivé, rien ne m'étonnerais.
Au loin, je vois un grand panneau. Il doit indiquer le nom de la ville, vers laquelle je me trouve. Mais il n'est pas dans mon sens. Je dois aller de l'autre côté, pour vous ce qu'il indique. C'est ce que je fais.
Je le lis.
Ce que je lis me glace d'effroi. Pour trois raisons.
La première est que d'après cette source d'information, je ne suis plus qu'à une bonne dizaine de kilomètres de Stockholm. J'ai donc quitté la France. Lyon. Mon "chez-moi". La deuxième est que j'arrive à lire le suédois et à le comprendre. Alors que je ne l'ai jamais appris. Et pourtant, c'est comme si cette langue m'est naturelle. Je frissonne. Toute cette histoire ne rime à rien, et ne mène à rien. J'ignore trop de choses. Et surtout je suis trop seule. J'aurais besoin d'un allié qui sache ce que j'ai. Ce qui m'amène à ma troisième préoccupation. Je viens de courir 43 minutes et 31 secondes ( je sais même exactement combien de temps), pieds nus, dans une légère tunique de coton blanc pour seuls vêtements. Je sais que je devrais avoir faim, froid, soif... Et mal aux jambes. Mais je ne ressens pas la douleur, je ressens le froid sans le sentir réellement et la faim et la soif, si elles me tiraillent l'estomac, elles me dégoûtent plus qu'autre chose.
Soudain, je me fige. J'entends comme un bourdonnement au loin. Un voiture. Il faut que je l'intercepte, que je la vole et que je prenne les vêtements de son propriétaire, si je veux pourvoir aller à Stockholm. Bientôt, j'aperçois la lueur des phares de ma "proie". Car c'est bien ma proie, puisque je suis la chasseuse. Je ne sais pas ce que m'ont fait les scientifiques, je sais seulement qu'ils ont fait de moi une chasseuse, une tueuse.
La voiture arrive, elle roule lentement. C'est parfait. Des qu'elle arrive à ma hauteur, je saute sur le pare-brise et le casse à la force de mes poings, ensanglantés, qui se reforment aussitôt. Sans aucune trace de blessures. Je ne m'attarde pas sur se point, pas maintenant. Et j'assome le conducteur. Frappe de la paumé de la main au dos de la tête. Dommages: cou brisé, commotion cérébrale. Résultat: invalidité permanente ou mort. Mais qu'est ce qu'il m'arrive ? Depuis quand je m'y connais en karaté ? Et qu'est ce que c'est cette tendance à tuer sans aucun scrupule ? J'ai peur. Peur de moi-même. Je sens la panique m'envahir. Les larmes me montent aux yeux. Mais je me ressaisi d'un coup. D'où vient cette sensibilité ? Je n'ai pas le droit de paniquer. D'avoir peur. De pleurer. Je suis un chasseuse, maintenant.
Il faut que je sorte d'ici. De cet endroit. Il faut que je rentre chez moi. Je traîne l'homme hors de sa voiture. Je tâte son pouls. Il est mort. J'ôte ses vêtements, puis je les enfile. Mais je ne peux pas laisser de trace de mon passage. C'est risqué, mais tant pis: j'enroule le corps dans une couverture trouvée dans le coffre et je le met dans la voiture. Merde. J'avais oublié que j'avais brisé le pare brise. Bon, je dirais qu'un voleur l'a cassé en tentant de cambrioler ma voiture. Je me mets en route. Le fait que je sais parfaitement bien conduire alors que je n'ai jamais touché un volant de ma vie m'étonne même pas. Quelques dizaines de kilomètres plus tard, je vois un panneau indiquant qu'il y a bientôt un péage, et je ne peux pas risquer de passer un péage. Il y a de grandes chances que ce ne soit pas un péage automatique, et une fille de 16 ans au volant d'une voiture pourrait paraître suspect. Je me gare au bord de la route. Je ne sais pas quoi faire. Il faut que je continue mon chemin à pieds, ça c'est sûr, mais que faire de la voiture? Soudain, j'ai une idée. Il y a un grand fossé, juste à côté de nous. Je place le corps de l'homme à la place du conducteur, et pousse la voiture dans le fossé. On pourrait penser que l'homme a eu un accident. Puis je continue ma route, tranquillement.
Je passe le péage à côté, dans le bois puis, je reviens sur la route et cours une demi-douzaine de minutes, avant de m'arrêter. Je tâche de réfléchir. D'être illogique. Toujours.
Si je mets la main sur un ordinateur, je peux utiliser mes talents de hakkeuse pour récupérer un billet d'avion pour regagner Lyon et tout ça, en restant anonyme. Mais pour récupérer un ordinateur, il faut d'abord que je rentre dans Stockholm. Mais pas à pieds, ce serait suspect. Je décide donc de faire du stop. Rapidement, une voiture s'arrête devant moi:
-Où allez-vous ? Me demande la femme au volant en suédois.
-À Stockholm.
Mon accent suédois est parfait...
-Montez, montez très chère ! Comment vous appelez-vous ? Moi c'est Erica. Je vais à Stockholm pour prendre l'avion. Je vais à Lyon, en France voir ma fille et vous ? Qu'allez vous faire à Stockholm ? Si les questions ne sont pas indiscrète, bien évidemment!

Voilà, ce chapitre est fini. Il est plus long que les deux premier parce que, vu que cela fait longtemps que nous avons pas posté nous l'avons fait plus long. Nous espérons qu'il va vous plaire!!💗👌😘

Zara WalkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant