Je sors, elle vient de passer alors je sors pour la suivre.
Je marche tranquillement comme d'habitude elle ne se retourne pas et je n'attend pas après. C'est devenu une habitude elle marche à quelque mètre de moi et c'est tout. Mon regard se perd sur les décors des rues. Les voitures ne cessent d'avancer. Tout le monde à quelque chose à faire. La ville se réveille et le bruit de tous les moteurs devient la seule musique humaine. Aucune personne que je croise ne parle, les gens se rendent quelque part comme chaque matin. C'est la routine, plus rien n'a l'air d'avoir d'importance. Tout le monde est réglé comme du papier à musique.
Mon esprit dérive puis je frôle l'épaule d'un étranger. Je me retourne pour voir que c'est elle, elle regarde le sol. Son téléphone vient de tomber mais elle ne fait rien. Ses yeux son encore une fois vide d'expression. Je veux continuer mon chemin et la laisser derrière moi mais quelque chose m'en empêche. Je la fixe, elle essaye de se baisser mais n'y parvient presque pas. Elle pose une main dans le bas de son dos comme pour le maintenir. Elle essaye de s'abaisser mais je vois une lueur de douleur parcourir son visage. Je m'avance et je me penche rapidement et je m'empare de son bien. Elle relève les yeux vers moi et plante son regard dans le mien. Je lui tend son téléphone qu'elle prend sans rechigner. Je me retourne et continue mon chemin. Je n'ai lu que de la peine dans son regard comme chaque matin.
Je la sens derrière moi mais elle est comme moi, elle reste loin mais pas assez car j'entends les petites talonnettes de ses chaussures cirées résonner sur le macadam.
Je rentre directement en classe, le prof ne va pas tarder. Je m'assois au fond de la salle. Elle rentre à son tour et me regarde différemment, j'aperçois une esquisse d'un sourire sur son visage. Puis elle part s'assoir.
Elle s'étire toute les deux minutes. Elle tord son dos pour mieux le remettre droit. Elle cherche une position comme elle le fait souvent, une fois appuyée sur la table ou avachie sur le dossier de sa chaise ou encore appuyée sur le mur de la pièce.
Le cours sonne, je pars donc rapidement vers la cour. Je vais au City, le terrain de basket est peut être le meilleur endroit de ce lycée. Je peux y passer des journées même si je ne devrais pas, il y a le bac à la fin de l'année. Mais je n'aime pas faire comme tout le monde.
Je dribble, je cours pour me défouler. Je shoot et je shoot encore. À chaque panier un sourire se dessine sur mon visage. C'est une satisfaction de réussir, mais pour elle ça semble normal, elle ne s'accorde pas l'échec.
Le froid commence à titiller le bout de mon nez mais mes joues brûlent. Je repasse mon pull trop grand et je me dirige de nouveau vers le lycée. Je passe par l'arrière, moins de gens. Mais étrangement je la vois, elle marche toute seule dehors derrière le lycée. Elle fixe le sol et semble marcher automatiquement. On va se croiser, je n'ai aucune idée de ce qu'elle va faire.
Elle relève la tête et soutiens mon regard, on se rapproche l'un de l'autre mais elle ne baisse pas les yeux.
Nos épaules se frôlent comme ce matin. Nous gardons tous les deux la tête face à nous, personne ne tourne la tête. Je vois dans mon champ de vision des mèches de son chignon mal fait virevolter avec le vent.
Et je l'entends souffler, non pas d'agacement mais comme un rire triste. Je continue d'avancer et l'on se sépare.
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我的故事 [Got7-Mark]
FanfictionComme on le dit; "entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas." Or, je ne l'ai jamais détesté.