SECOND CHAPITRE

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" Jack's Restroom "


Nous pouvions lire sur l'enseigne " Jack's Restroom ". Les deux cochers rentrèrent pour prévenir le propriétaire de l'auberge, qu'ils laissaient les chevaux s'abreuver durant quelques minutes. Annie et moi leurs emboîtions le pas pour nous pauser à l'intérieur.

La pièce était assez grande, le comptoir était à notre droite, le propriétaire y était affairé à essuyer un verre. C'était un homme trapu, assez grand de taille et qui faisait son bien son poids. Il avait de petits yeux ronds, un nez imposant, sûrement dû à de la violence car on pouvait voir la bosse qui signifiait qu'il avait été cassé. On ne voyait guère sa bouche à cause d'une barbe conséquente. L'homme en question nous souhaita la bienvenue sans même daigner nous regarder.
Preuve d'impolitesse me fis-je remarquer. Annie n'était pas très à l'aise et se tenait derrière moi cramponnée à ma robe, je lui adressai un sourire bienveillant pour la détendre un peu. Elle sourit de façon crispée. En face de nous se trouvait l'escalier menant sûrement aux chambres. C'était un vieil escalier en bois qui, aurait-on dit, menaçait de s'effondrer à tout moment. À notre gauche se trouvait les tables et les chaises ainsi qu'une petite scène qui, je suppose, était présente pour accueillir les quelques danseuses qui se produisaient dans ce type d'établissement. La salle était presque vide, seule une  table accueillait des convives. Deux vieillards y étaient assis jouant aux cartes. Les fenêtres semblaient mal isolées, les vitres n'étaient pas très propres. Les tables et les chaises semblaient aussi vieilles que l'escalier, et, par endroit, des miettes de pains jonchaient le sol. L'ambiance de cette auberge était assez lugubre. De plus, il n'y avait guère de lumière. Cet endroit me faisait peur, un frisson me traversa du cou jusqu'au bas de ma colonne vertébrale...
Je pris soudain Annie par la main pour l'emmener s'asseoir avec moi à l'une des tables, près de l'entrée, car l'idée d'être loin de la seule sortie de cette pièce me mettait mal à l'aise. J'avais l'impression que quelque chose de mal pouvait nous arriver, ce qui était assez stupide d'ailleurs car personne ne nous prêtait la moindre attention.

Soudain un homme fit irruption dans la pièce...

(370 mots)

Le Temps D'une Chanson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant