9 - The Selection - Extrait 3

10 1 0
                                    

 Lettres écrites par Maxon : 



Le 26 décembre, 19 h 40

Chère America,

Je repensais à notre premier baiser. Je suppose que « nos premiers baisers » serait plus conforme à la réalité, mais celui dont je parle, c'est le deuxième, celui que vous m'avez invité à partager avec vous. Vous ai-je déjà raconté ce que j'ai ressenti ce soir-là ? Ce n'était pas un premier baiser comme les autres. Jamais je n'ai connu quelque chose d'aussi douloureusement beau que ce baiser. Si seulement je pouvais le saisir dans un filet, le faire sécher entre les pages d'un livre, le conserver puis le montrer au monde, à l'Univers tout entier, et clamer haut et fort : Voyez, voilà ce que l'on ressent quand l'amour vous saisit.

Ces lettres sont terriblement gênantes. Je vais les brûler avant votre retour.

Maxon

Le 27 décembre, 23 h 00

Ma chère America,

Je n'ai jamais écrit de lettre d'amour, alors pardonnez-moi si j'échoue...

Le plus simple, ce serait de vous dire que je vous aime. Mais cela ne se limite pas à ces trois mots. Je me suis tenu à distance par peur. Peur qu'en vous révélant l'étendue de mes sentiments, vous preniez peur, justement, et la fuite en même temps. Peur que quelque part au fond de votre cœur les braises de cet amour que vous portez à un autre ne s'éteignent jamais. Peur de commettre une erreur, une erreur monumentale qui vous poussera à vous retrancher dans ce monde silencieux qui est le vôtre. Aucune réprimande d'un percepteur, aucun coup de fouet de mon père, aucun moment de solitude ne me fait plus souffrir que la distance que vous avez établie entre nous.

Et vous prendre pour femme, c'est tout ce qui compte à mes yeux. Je vous aime. J'ai eu très longtemps peur de l'avouer, mais c'est à présent une certitude.

J'ignore combien de temps encore j'aurais hésité si je n'avais pas été obligé d'imaginer une vie sans vous. Je sais désormais que je n'en veux pas. America, mon amour, vous êtes le rayon de soleil qui transperce le feuillage. Vous êtes l'éclat de rire qui chasse la tristesse. Une brise fraîche un jour de canicule. La clarté au milieu de la confusion. Mon monde tourne autour de vous et vous êtes tout ce qui le rend vivable. Sans vous, je dépérirais.

Je vous aime, America.

À vous éternellement,

Maxon.



NOS CITATIONS FAVORITESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant