Chapitre 5

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Cette journée a vraiment été épuisante. En plus, j'ai tellement couru partout pour savoir ce qu'il était arrivé à Kidd que je n'ai même pas eu le temps de sortir mon appareil photo et une fois que j'ai su la vérité, j'avais beaucoup trop de questions en tête pour penser à la photographie. Tant pis, je vais me rattraper dans quelques minutes. Maintenant, direction le parc, en espérant revoir ce bel inconnu et son chien, tous deux très photogéniques soit dit en passant.

C'est donc d'un pas motivé que je me dirige vers le jardin public de la ville. Une fois arrivée face au portail, j'entre sans hésitation mais en essayant de me faire discrète. Je n'ai pas non plus envie de faire fuir le brun et revenir bredouille à la maison. Enfin, j'ai tenté d'être discrète, mais à croire que je ne l'ai pas assez été. Je peux le remarquer par l'énorme touffe de poils blanc actuellement sur moi, alors que je suis étalée sans aucune classe par terre. Je grommelle entre mes dents et tente de retirer l'animal qui est sur moi. Malheureusement pour moi, toute volonté de le faire partir disparaît lorsque le chien décide de me laver la figure à grands coups de langue. Beurk ! C'est dégoûtant, vraiment.

«-Bepo, viens là ! Oh, mon sauveur !

-Merci beaucoup. Il est un peu trop... affectueux. Je souris, gênée.

-Normalement il ne l'est qu'avec les gens qu'il connaît. On va dire que tu es l'exception qui confirme la règle. Me dit le mystérieux inconnu qui se trouve face à moi. En tout cas, je vois que tu comptais encore me prendre en photo sans que je ne le sache. Il me montre mon appareil d'un mouvement de tête, ses mains dans les poches de son jean.

-Eh bien... Je ne peux pas nier que c'est effectivement ce que je voulais faire, mais je pense que c'est raté du coup. Je ris nerveusement pendant qu'il pousse un soupir las.

-Bien, lève-toi, tu ne vas pas rester assise dans la terre jusqu'à la tombée de la nuit tout de même ?

-Euh... Non. Je réponds, confuse, avant de me redresser sur mes deux jambes.

-Bien. Maintenant, Miss, parlons un peu, puisque tu viens me prendre en photo en cachette.

-Eh bien... D'accord.

-Comment t'appelles-tu ? Me demande-t-il.

-Ça ne va pas tourner à l'interrogatoire de police tout de même ?Dis-je, un peu inquiète. C'est pas trop mon truc de me dévoiler à quelqu'un que je ne connais pas.

-Si demander le prénom de quelqu'un est égal à un interrogatoire, alors oui, ça pourrait en être un. Ilse moque de moi là, c'est pas possible. Surtout avec ce sourire sarcastique aux bouts des lèvres.

-Peony. Je m'appelle Peony. »

Un silence pesant prit place entre nous. Je ne sais pas comment réagir face à lui. Il a l'air de tout maîtriser et c'en est perturbant. Quand tu as quelqu'un qui donne l'impression de contrôler tout ce qui se passe, tu te retrouves facilement démunie et maladroite, et comme tout n'arrive pas seul, il faut évidemment qu'une racine me joue un mauvais tour. Me voilà donc à essayer de me rattraper sur le premier truc qu'il y a sous la main : l'Inconnu. Il se retrouve donc par terre, sur le ventre, avec ma personne étalée sur son dos. Là, je suis vraiment le pire des boulets. Je me relève en vitesse, sûrement aussi rouge que le pull que je porte, et balbutie de nombreuses excuses, plus mal-à-l'aise que jamais. Pendant ce temps, le brun s'était remis debout et enlevait la terre qui se trouvait sur ses vêtements. Il se retourne vers moi, d'un air mécontent, avant de reprendre un visage neutre.

«-Euh... Je pense que je vais rentrer, mes frères vont s'inquiéter. Encore désolée, je devrais faire un peu plus attention à où je mets mes pieds.

Une photographie digne de son nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant