Prologue

12.5K 454 38
                                    

Savez-vous ce qu'était...le sentiment d'étouffé ? Harry Potter étouffait. Dans cette immense salle, entouré de personnes excentriques au possible, chaleureuses et drôles. Mensonge, tout ça n'était que des mensonges. Il le savait, oui, il le comprenait maintenant.

Il laissa son regard vert émeraude balayer les tables environnantes avant de s'arrêter sur celle des Serpentards, où l'ambiance, loin d'être aussi chaleureuse qu'à celle des rouges et ors, était à la fois emplit d'une certaine courtoisie, d'une distinction et de noblesse dans chaque geste. Salazar devait être fier d'eux...Son regard se reporta sur sa propre table. Seamus et Dean faisait les pitres alors que Ginny essayait de « subtilement » se rapprocher de lui.

Godric serait-il fier de voir que sa maison était remplit de menteurs et de raclures de la pire espèce ? Il en doutait fortement. Il baissa ensuite les yeux vers son assiette. Vide. Aussi vide que lui à présent. De toute manière, comment pouvait-il être autrement ? Ne venait-il pas d'apprendre qu'il n'était qu'un pion, une marionnette au milieu de débris qui voulaient se hissés au pouvoir ? Ne venait-il pas de comprendre qu'il n'était rien de plus qu'une arme ? Un martyr ? Un sacrifice sur l'immense autel qu'était le monde pour le bien de la communauté sorcière ?

- Hey, mon pote ! On reprend les entraînements de Quidditch la semaine prochaine ! On va enfin pouvoir mettre la pâtée à ces saletés de serpents au prochain match ?

Harry ne lui accorda même pas un regard, les yeux abaissés vers la table, il attendait juste le moment propice où il pourrait enfin retourner dans sa chambre et oublier sa vie dans le monde des rêves. Il étouffait...Pourquoi avait-il demander au choixpeau d'être à Gryffondor déjà ? Ha oui...Parce que Ron et Hermione avaient l'air de pouvoir lui offrir tellement de chaleur et d'amour.

Oui, il avait été tellement facile de distribuer les rôles dès son arrivée. Il avait à peine jeté un coup d'il, à peine eut vent de quelques vérités, qu'il s'était permit de tous les cataloguer. Il avait été tellement évident à première vue de savoir où étaient les méchants et où se trouvait le « bon côté ». Oui...Tellement évident. Même trop, mais ça, il n'avait put s'en rendre compte que trop tard.

Il l'avait tous manipulé, ils avaient tous eut le temps de manuvrer et de diriger sa vie sans même qu'il ne s'en rende compte, et ce pour qu'il arrive à ce point là, au point où il ne pouvait plus rien à faire contre son destin, ou contre sa mort imminente...Il eut un sourire amer en se rappelant les premières paroles que Draco Malfoy lui avait dit tout en lui tendant la main :

Je peux te conseiller sur les personnes à voir ou pas.

Si seulement, il l'avait écouté, si seulement il avait accepté sa main, tout serait différent maintenant. Peut être même seraient-ils les meilleurs amis du monde ? Il était sûr qu'il pourrait bien s'entendre. Mais ça, comme pour tout le reste, il ne l'avait vu que trop tard. Les seules choses qu'il voyait avant étaient les regards affectueux d'Albus Dumbledor, qu'il assimilait à l'image d'un grand-père, les blagues qu'il faisait avec Ron ou autre.

Maintenant c'était différent. Maintenant, il voyait la lueur calculatrice dans les yeux du directeur qui ne cherchait finalement qu'à se hisser comme tous les autres jusqu'au trône, il pouvait voir la jalousie briller derrière les sourires de Ron, et l'air profondément exaspéré, voir dédaigneux d'Hermione. On lui avait un jour dit que rien n'était blanc et noir...Il ne le comprenait que maintenant.

Le « bon côté », il avait cru tellement longtemps y être. Il avait cru tellement longtemps défendre une juste cause. Mais il n'était que le martyr de cette guerre de pouvoir où deux puissances s'affrontaient pour accéder jusqu'à la place de laquelle ils domineraient l'Angleterre, voir le monde. Il y avait une seule, une seule et unique différence entre ses deux camps, l'un deux affichait clairement la couleur.

La seule chose qu'il pouvait dire était qu'au moins, Voldemort n'était pas un menteur. Il affichait clairement ses intentions, et après s'être renseigner sur elles au lieu d'écouter les résumés édulcorés que l'on lui faisait, il vit que loin de plonger le monde des sorciers dans le chaos, elles pourraient même l'améliorer.

De nouveaux décrets non seulement pour les sangs purs mais aussi pour les créatures magiques...Toutes créatures magiques sont égales, soit, elles doivent partager les mêmes droits, et donc par conséquent les créatures « dites sombres » comme les loups –garous ou autres ne doivent en aucun cas être les victimes d'une ségrégation. Et même, s'il devait admettre que les méthodes utilisées étaient radicales, elles n'en étaient pas moins efficaces et surtout, clair.

Il n'y avait pas de double jeu ou d'histoire de manipulation dans ce camp. Tout était clair depuis le début. Et parfois, parfois, il se prenait à pensait qu'il aurait peut être dû accepter la proposition de Tom en première année. Mais, il déchantait vite, il n'aurait fait que mourir plus vite, Le Lord n'aurait jamais accepté son pire ennemi, ou plutôt pire parasite dans son camp alors qu'il avait été totalement manipulé pendant une année entière par Albus Dumbledor.

Car s'il y avait bien une chose qu'il avait compris c'était que les Serpentards ne faisaient jamais les choses sans y avoir pensé et tournée en boucle l'idée dans leur tête. Ils exploraient chaque possibilité, chaque moyen de fin et surtout chaque chose qu'ils auraient à gagner ou à perdre. Comme si dans leur tête tout n'était que probabilité dans leur intérêt. Harry avait souvent pensé, à cause en partie de ce qu'on lui avait rentré dans la tête, que seuls les lâches pensaient comme ça.

Son regard balaya la pièce avant de s'arrêter sur la table des professeurs où il croisa rien qu'un instant le regard du froid professeur de potions. Il s'était trompé, dieu seul savait combien il s'était trompé. Ceux qui pensait comme ça ne portait qu'un nom : les gagnants. Les gagnants, mais aussi sans doute ceux qui vivaient le plus longtemps.

Lui, il avait voulu être un soi-disant sauveur, faire l'honneur de sa maison. Et dans quelle situation se trouvait-il à présent ? Hé bien, le voilà, a à peine dix-sept ans, destiné à mourir sur un champs de batailles pour des gens qui ne le méritaient même pas. Pourquoi n'avait-il pas comprit ? Etait-il donc si bête ? Si oui, il n'en avait plus envie. On dit que la vie sourit aux ignorants, mais c'est faux.

Lui, elle ne lui a offert que souffrance et douleur. Et c'est pourquoi on l'a choisit en martyr de cette guerre. Quoi de plus simple que de faire croire à un enfant qui n'a jamais reçut ni amour, ni tendresse, qu'il en recevrait, qu'il avait une seconde chance. Qu'il n'avait qu'à libérer un monde de son fardeau pour avoir enfin ce dont il avait tant rêvé. Ça avait dût être si simple pour Dumbledor...Lui, il était tombé en plein dans le panneau, y fonçant tête la première.

Et là, aux milieux de tous ses mensonges...Il étouffait. Il avait l'impression que cette marrée humaine d'hypocrisie et de faux était en train de le noyer. S'immergeant dans son corps, tordant vicieusement son cur. Il n'en voulait plus. De cette vie, il n'en voulait plus. Qu'ils enlèvent ses sourires hypocrites de leurs visages !

Avez-vous déjà fait le souhait...de retourner dans le passé ? Harry le voulait. Il le voulait. Et...Pour une fois, il avait décidé de ne pas s'arrêter à l'utopique souhait et...d'agir.    

Eden Black❄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant