Eternity

Chapitre 3 : A l'agonie

- Je m'appelle Raye Roguewave.

Sa voix cristalline eu du mal à atteindre mes oreilles. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres roses.
Mais pourtant, je sentais quelque chose d'étrange dans son comportement.
De la peur.

☆

- Raye, éteins-moi cette foutue lampe.

Cela faisait plus d'une heure que nos lampes de chevets devaient êtres éteintes. Et plus important encore, on devait dormir.
Notion que ma nouvelle camarade de chambre ne comprenait visiblement pas.

- Oui, attends, je termine juste quelque chose...

Je grognai, serrant mes dents dans mon oreiller. Qu'est ce qu'elle pouvait bien avoir de si important à faire ? Ça faisait bien deux jours que nous étions dans la même chambre, et pourtant elle veillait toujours après le couvre-feu. Autant dire que si on nous remarquait, on aurait droit à un sacré savon.

- Raye, s'il-te-plaît...soufflais-je entre mes dents.

Seul le silence me répondit.

D'accord, là elle m'énerve.

Je m'agrippai au rebord de son lit, avant de m'appuyer sur mes pieds pour effectuer un bond et arriver à sa hauteur.

- RAYE ! M'écriais-je, la faisant sursauter.

Dans ce qui sembla être un réflexe, elle enfoui sa tête dans ses genoux, et recouvrit ses oreilles avec ses mains.

- D'accord, d'accord...j'arrête...Mais ne crie pas...s'il-te-plaît...

- E-Eh ! Calme-toi, je ne vais pas te frapper, non plus ! Pardon si je t'ai fait peur...m'excusais-je, assez surprise de sa réaction.

Raye eu un instant d'hésitation, avant de revenir à une position normale, et de passer sa main sur sa cicatrice.
Je murmurai un "désolée..." du bout des lèvres, puis revint sous ma couette, pour me blottir contre China.

La lumière s'éteignit, et j'entendis juste quelques bruits avant de m'endormir.
On aurait dit...des sanglots.

☆

Le lendemain, les premières lueurs du jour vinrent me faire ouvrir les yeux, et la première chose que je vit fut Raye, assise en tailleur sur mon lit, et me tendant une tasse de chocolat chaud.

- Bonjour.

Un bref cri aiguë s'échappa de ma gorge, si rapidement qu'il m'avait été impossible de l'empêcher.
Mais qu'est-ce qu'elle fait là ?

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je...euh...voulais m'excuser pour hier. M'expliqua-t-elle en me tendant la tasse, que je pris à deux mains.

- Pour...La lumière ?

Elle hocha silencieusement la tête.

- Mais c'était pas la peine ! M'exclamais-je, surprise qu'elle se soit sentie obligée de se faire pardonner pour si peu.

- J'avais juste...peur que tu m'en veuilles.

- Mais non...Je ne vais pas m'énerver pour si peu ! En plus ça arrive à tout le monde de dépasser le couvre feu. Alors c'était pas la peine de...

- Non, j'y tiens ! Renchérit - elle en me tendant en plus un sac en papier marron.

Curieuse, j'ouvris le petit sac pour en apercevoir le contenu. Il fallait dire que ça sentait assez bon. Et je fus assez surprise d'y voir des croissants et autres petits gâteaux qu'on servait le matin.