Chapitre 7 : Le parasite

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- Dis-moi, Liya...Qu'est-ce qui te tente dans l'optique du voyage ?

La question d'Orianne me prit un peu au dépourvu, sachant que je n'avais pas de réponse. Je ne m'étais jamais demandé, le simple fait de faire un voyage autour du monde ne m'avait jamais traversé l'esprit. Comment lui dire "oui, alors en fait c'est pour éviter d'imploser" ?

Je me contentai donc de lui indiquer la pile de linge sale pour m'éclipser en vitesse.
Il valait mieux éviter de parler de quoi que ce soit en rapport avec le voyage, puisque j'avais de plus en plus peur de révéler quelque chose qu'il ne fallait pas à une personne -Peut-être- trop curieuse. Oui, j'avais intérêt à me taire. Vraiment.

Les valises étaient presque prêtes, mais Raye prenait un peu trop de temps. Je jetai également des coups d'oeil furtifs vers la salle de bain, afin de vérifier que China n'émettait pas trop de lumière. Elle nous avait en effet dit qu'elle chercherait le plus vite possible, mais elle n'avait pas mentionné la lumière incandescente qui se dégageait du livre lorsqu'elle se mettait au travail !
Si vous vous posez la question, eh bien non, ce n'est pas discret.

Mon regard dériva vers l'horloge murale, pour constater tristement que Raye prenait bien trop de temps, et que cela dépassait la limite du normal. Je veux dire, on a eu le temps de faire les deux valises !

- Je vais voir ce qu'elle fait. Décidai-je sans demander son avis à Orianne.

- Pourquoi ?m'interrompit immédiatement la brune en se mettant devant moi.

- Parce qu'elle met du temps. Je ne dis pas qu'on est pressées... (je regardai la salle de bain du coin de l'oeil) mais elle met du temps, et ça m'inquiète.

- Elles ont sûrement des choses à régler, ne t'en fait pas !

- Orianne. S'il-te-plaît.

Elle soupira, passant sa main dans ses cheveux. Mon esprit de persuasion était donc si puissant que ça ? Ou alors c'était juste elle qui renonçait facilement ?
Je me serai bien plongée dans ces questions fascinantes, mais actuellement, Raye m'inquiétait plus.

Évidemment, en soirée, on pourrait croire que les couloirs seraient plein. Des élèves discutant gentiment entre elles. Mais non, personne.
En passant par la salle commune, je pu m'apercevoir du même spectacle. Pas un chat.
Plus étrange encore, la télévision était allumée, et faisait un bruit monstre. Elle était censée s'éteindre après le couvre feu, mais j'aurais tout de même cru qu'un professeur ou autre l'éteindrait en voyant le manque flagrant de vie dans cette salle.

Je secouai la tête, sans plus m'en préoccuper. Le bureau de la directrice n'était plus très loin. Je devrais normalement tirer tout ça au clair dans peu de temps.

Au fur et à mesure que je me rapprochait, des étranges bruits de respiration saccadé se faisaient entendre de plus en plus distinctement. Je sentis le rythme de mon cœur s'accélérer de façon anormale, et avait de plus en plus de mal à respirer. Mais ce n'étais pas comme si l'air présent dans la salle s'évaporait. Non, j'avais l'impression qu'on me pompait directement l'air de mes poumons.

"Bonjour, Lightning..."

Une voix rauque, glaciale me sussura ses mots comme directement dans mon cerveau, et la sensation qui s'en suivit ne fut pas des plus plaisantes : mon corps m'abandonna. C'était comme si une force s'était introduite en moi et m'avait tout volé. Mes muscles étaient mous, semblaient désormais être fait de caoutchouc. Je ne pouvais pas mettre des mots dessus, tellement c'était incompréhensible.
Mais ce n'était pas la même chose qu'avant, ce n'était pas le risque d'implosion, c'était bien autre chose.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 18, 2017 ⏰

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