N♡yl

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L'histoire d'Andreï m'a énormément émue.
J'aurais pu rester indifférente face à cela uniquement parce que je ne le connaissais pas personnellement mais l'an dernier, ma meilleure amie en était secrètement amoureuse. Elle n'avait aucune chance avec lui certes mais était folle de sa façon de ne rien ressentir, de toujours rester la tête haute.

Puis, Sara, ma meilleure amie donc, a raconté que sa manière détachée de tout l'insupportait. Je n'ai jamais compris pourquoi cette raison, qui avait été celle pour laquelle elle l'aimait justement, lui avait fait changer d'avis.

Mais quand Andreï a parlé lorsque son tour est arrivé, mon amie n'a pas quitté mon esprit. J'aurais aimé qu'elle entende l'histoire du jeune homme parce que c'était d'une tendresse et d'une douceur touchantes et révoltantes à la fois.

Ces explications m'ont déstabilisée, m'ont fait perdre pied mais en remarquant, sur son visage et à travers sa voix, son mal-être intérieur et son besoin de cesser de parler à cet instant, j'ai décidé de prendre la parole. C'était naturellement contre mon gré; je ne voulais que lui rendre service comme j'aurais aimé que l'on me fasse si j'avais eu la malchance de me retrouver dans la même situation que lui.

Alors, je me suis proposée d'accélérer le mouvement et de me presser à parler. A mon avis, parmi les vingt tables qu'il y avait, j'étais la seule à agir de cette manière.

Ça aurait pu sembler étrange et je le comprenais amplement mais j'avais l'impression qu'Andreï allait se mettre à pleurer et je voulais éviter cela.

   -Mon secret n'est pas directement lié à ma famille mais ça a quand même un petit lien avec, ai-je débuté mon monologue.

La première phrase que j'ai prononcée a fait lever les yeux de Rupert. Ce dernier avait l'air interrogatif et curieux de savoir ce que je m'apprêtais à dire.
D'une certaine manière, je comprenais le fait que ça l'interpellait.

J'ai hésité à parler durant plusieurs instants en me concentrant sur ma respiration afin de calmer le stress qui montait doucement en moi.
Après un certain temps, un peu de courage m'a incitée à parler donc je me suis lancée.

   -En fait, je ne sais pas si je parviendrai à vous raconter mon secret, ai-je franchement clamé. Je ne veux pas faire ma victime et manquer de courage mais je n'ai encore jamais raconté cette histoire de ma vie à personne.

Adélaïde avait l'air de plus en plus intriguée, ça se voyait à sa façon de plisser les yeux.
Je trouvais que les expressions faciales de cette fille la rendaient vraiment authentique.
À mon avis, j'étais la seule non-populaire à avoir une bonne estime d'Adélaïde mais je trouvais sa manière de regarder les gens ou de pincer les lèvres sincère.

Evan, par contre, qui ne quittait pas la blonde des yeux, paraissait davantage surpris par mes paroles. Comme si je venais d'avouer que je me prostituais depuis l'âge de douze ans, chose complètement folle et stupide.

   -Peut-être que nous en parler t'ôtera un poids des épaules, a avancé Cassandre.

   -Tu as raison, et je m'en rends compte, ai-je répliqué, mais je ne sais pas si je peux réellement me permettre de parler d'une telle chose à des inconnus.

Je pensais véritablement la phrase que je venais de dire mais je me rendais bien compte que s'il le fallait, les cinq personnes autour de la table seraient prêtes à argumenter autant qu'elles le pourraient pour contredire chacun de mes mots et m'inciter à parler.

   -Je ne sais pas, les gars, ai-je continué. En toute sincérité, je suis réellement effrayée à l'idée de vous parler de cela.

   -Nyl, franchement, nous jurons, a commencé Evan en lançant un regard aux quatre autres lycéens, que nous ne ferons aucune remarque et que nous garderons ce secret pour nous.

Deuxième tournéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant