Aylee respira un grand coup. Et sourit.
Elle se mît a courir dans le jardin, débordant de joie de vivre. Elle adorait l'hiver. La neige, les flocons, les moments passés avec sa sœur à patiner sur la glace, les bonhommes de neige, les anges de Noël, les batailles de boule de neige... C'était juste parfait.Elle vit Josie la rejoindre dans le jardin, et son sourire s'élargit. Les deux sœurs allaient enfin pouvoir s'amuser ensemble. Aylee rejeta sa tignasse rousse parsemée de flocons derrière elle, prête à se lancer dans une folle course poursuite, qui se solderait à coup sûr par des éclats de rire et des roulés boulés dans la neige. Josie eu un sourire goguenard et se lança à la poursuite de sa cadette, en éclatant de rire. Aylee souriait, mais aucun son ne sortait de sa gorge pour voler vers les nuages, aucun rire ne s'élevait plus haut que les oiseaux. C'était simple, Aylee était muette. Mais elle s'en fichait, ça ne la gênait pas. Josie et ses parents parlaient avec elle par le langage des signes, parfois par voie orale, puisqu'elle n'était pas sourde. Aylee aimait sa vie, du haut de ses huit ans, elle l'aimait bien plus que nombre de ses pairs plus âgés. Elle débordait de joie de vivre.
Josie bondit en avant et attrapa les jambes de la fugitive. Celle-ci se rattrapa à la balançoire et se retourna pour voir sa sœur les joues rougies par le froid et le rire. Aylee sourit à s'en décrocher la mâchoire.
Les deux filles entendirent leurs parents les appeler, c'était l'heure de dîner (nda : déjeuner pour les français). Elles enlevèrent leurs vêtements de neige, et s'installèrent devant la table, puis une fois leurs sandwichs finis, prirent leurs glaces et partirent se vautrer dans le canapé en cuir pour regarder leur dessin animé préféré. Aylee adorait cette princesse, Raiponce, c'était sa princesse préférée.
A l'école, Aylee n'avait pas beaucoup d'amis. Un seul, à vrai dire, Thomas, le seul à parler la langue des signes. Il avait une belle voix Thomas, Aylee pouvait l'écouter parler pendant des heures. Et le mieux, c'était quand il chantait. La petite muette restait sans voix quand il chantait. Elle adorait ça. C'était d'ailleurs son seul regret. Elle aurait tellement aimé pouvoir chanter, comme Raiponce, mais elle ne pouvait pas. Le docteur lui avait dit que ses corde vocales étaient cassées, qu'elle ne pourrait jamais parler. Et Aylee n'avait jamais parlé. Elle avait préféré se réfugier dans la musique, et jouait du violon depuis deux ans.
Ce jour-là, Thomas devait justement venir a la maison. Aylee l'avait invité à passer l'après midi avec elle, car Josie allait au cinéma avec son petit ami. La rouquine était fière de montrer à ses parents, Jamie et Nate, qu'elle était capable de se faire des amis.
Assise à côté de sa sœur, elle attendit patiemment que Thomas arrive. Quand son papa lui secoua l'épaule pour la sortir de sa torpeur.
- Aylee ? La maman de Thomas a appelé, la neige les bloque. Je suis désolé ma puce.
La petite fille descendit du canapé, monta les escaliers en silence, et gagna sa chambre, puis s'effondra en larmes sur son lit. C'était un avantage d'être muette, ses parents ne l'entendaient pas hoqueter.
Elle aurait tellement aimé que Thomas vienne. Elle se roula en boule dans son lit, et serra Say contre elle, le doudou qu'elle avait depuis trois ans, et qui ne la quittait jamais. Say était toujours avec elle, dans son cartable, dans sa chambre, dans la voiture.Au bout de plusieurs heures, Aylee se leva, sortit son violon de la housse qui le protégeait, et se mît a jouer un morceau qu'elle connaissait.
En bas, dans la cuisine, Jamie et Nate discutaient tout bas.
Leur petite fille débordait de joie et de bonheur, mais elle était si fragile, prête à s'effondrer au moindre impact.
Nate appela encore une fois la mère de Thomas. Mais cette fois elle ne décrocha plus. Jamie tenta alors de le rassurer.- C'est la cinquième fois que tu appelles. Je crois qu'elle est sûre de ne pas venir maintenant. Ce n'est pas grave.
- Notre fille y tenait.
- Aylee est forte, elle s'en remettra.
- Je ne pense pas.
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You're A princess
FanfictionSept petites filles. Elles rêvent d'être des princesses. Elles sont tout ce qui y a de plus normales. De simples petites filles. Mais ont leur refuse le droit d'être des princesses.