Seven

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Samira douze ans mariée de force.

C'était tout ce qui était marqué dans le petit carnet concernant sa nouvelle épouse. Ibrahim le posa sur la table. Et s'approcha de la petite.

- Bonjour

- Bonjour

Elle regardait droit devant elle, elle ne croisait pas son regard.

- Tu t'appelles comment ?

- Samira.

- C'est joli.

Il avait toujours haït son père et tout ceux qui imposaient de pareilles atrocités aux jeunes filles. Douze ans bon sang ! À cet âge il jouait dans son jardin avec ses amis lui !
Il lui prit la main.

- Je ne te veux aucun mal.

Elle ne répondit pas.

- Tu as douze ans c'est ça ?

Elle hocha la tête

- Je m'appelle Ibrahim. Je vais m'occuper de toi.

- Vous allez me faire quoi ? Croassa-t-elle.

- T'acheter des crayons de couleurs et du papier.

Elle parut surprise.

Deux heures plus tard,elle était assise à table et dessinait avec application. Lui la regardait. Il sentit alors la main de son père sur son épaule.

- Ibrahim !! Que penses-tu de ta nouvelle épouse ?

- Je pense que tu es suffisamment cinglé que pour m'en prendre une en couche-culotte la fois prochaine. Papa ! Elle n'a que douze ans !

- Elle sait tenir un ménage et peut avoir des enfants. Profites-en.

Ibrahim leva sur son père un regard horrifié.

- C'est pour ça que les Américains et les Européens nous prennent pour des sauvages papa. C'est précisément à cause de ce que tu viens de dire. C'est à cause de tous ces hommes qui pensent comme toi.

Le père pouffa.

- Tu en veux pas en fait, j'ai compris.

Avant qu'Ibrahim ai pu faire quoi que ce soit, son père Salim avait prit la petite fille par le poignet et la traînait de force vers la sortie. Ibrahim se mit à crier qu'au contraire, il en voulait, il souhaitait simplement que son père le laisse tranquille.
Salim se retourna et toisa son fils, puis lâcha la fillette qui courut à l'étage.

Au soir, dans sa chambre, elle discuta avec Lina, une jeune fille de dix-sept ans. Lina lui expliqua qu'elle adorait danser. Elle lui parla de ses films préférés, des dessins - animés qu'elle regardait, à l'âge de Samira.

L'un en particulier retint son attention. Aladdin.

La princesse de ce dessin-animé la faisait rêver. Libre de faire ce qu'elle voulait, d'épouser le voleur dont elle était amoureuse, quand elle voulait, et de l'aimer. Et d'avoir un tigre aussi.

Elle en rêvait.

Au matin, les deux filles s'habillèrent. Elles étaient contentes de s'être fait une amie.

Samira se précipita vers les crayons, et dessina tant et si bien que son poignet lui fit mal.

Alors elle montra le dessin à Ibrahim.

C'était un visage. Constitué de morceau de visages. Ibrahim reconnut Samira, Lina, et trois autres filles qu'il avait épousé sur ordre de son père. Et au dessus, était écrit

"LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ"

Il leva sur l'enfant une moue inquiète.

- Si quelqu'un voir ça tu te feras tuer ! Il est magnifique, tu dessines magnifiquement bien, et tu sais lire et écrire, c'est formidable. Tu es un vrai petit génie.

Samira sourit et retourna dessiner

Elle lui apporta un autre dessin, qui représentait Aladdin et le Génie de la Lampe.

Alors Ibrahim prit la fillette par la main.

Il l'emmena dans la cave, et sortit d'une cache une petite lampe à huile.

- C'est une lampe à vœux. Un génie vit dedans et accorde les voeux. Un par semaine.

La petite fille inspira longuement.

- Je veux mourir.

Et elle s'effondra sur le sol, morte.

Son enterrement eu lieu la semaine suivante. Ses parents n'étaient pas là.

Le soir, Ibrahim prit son Carnet.

Samira douze ans mariée de force

Il ajouta, les larmes perlant sur ses yeux :

Libre.

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