Jaune. Orange. Rouge. Un éclat magnifique le privait de sa vue. Sous ses doigts se trouvait de l'or. De l'or doux, fin, qui glissait tendrement sur sa paume. La tête levée, il observait l'éclat de cet astre insolent, et quand il tournai la tête, il pouvait voir la lune douce et apaisante. Elle semblait réprimander le soleil pourtant insolent.
En dessous se trouvait un horizon azur qu'il connaissait si bien, et qu'il admirait tant.Ici, allongé dans cet or modeste, il s'autorisait à se souvenir de lui. Il se souvenait des baignades nocturnes où ils avaient appris à se connaître.
Dans cette même Mer, ils s'étaient découvert de façon charnelle pour la première fois. Cachés par les bras protecteurs des vagues. Ils n'avaient plus honte d'être amants. Son cœur se serra à cette pensée, et le ciel, maintenant orange semblait être le seul à comprendre ses émotions.Il avait l'impression de pouvoir sentir sa présence à ses côtés. Quand il fermait les yeux, il pouvait sentir sa main sur son flanc, sa bouche contre son dos qui lui murmurait des paroles douces.
Le soleil semblait avoir arrêté ses moqueries, lassé de n'obtenir aucune réaction chez le garçon.
Le vent paraissait caresser son visage, et les vagues frottaient ses pieds pour le réconforter.
Sur cette plage, il se sentait en harmonie. Il avait sa place parmi les oiseaux bavards et les poissons fêtards. La lune était désormais le seul éclairage, son apaisant visage se reflétait dans la Mer noire. Et au milieu, un lit de vagues semblait n'attendre que lui.
Il se revoyait dans ce berceau bleuté, dansait et chantant comme il le pouvait. Il le revoyait s'esclaffer assis au bord de cette étendue, des creux se formaient sur ses joues et ses cheveux s'emmêlaient à cause de ses brusques gestes.Tandis qu'il se levait, d'autre souvenirs refaisaient surface. Il lui disait dans cesse que si ce n'était qu'un rêve, il tuerait quiconque oserait le réveiller. Puis il le prenait dans ses bras et l'enlaçant comme si son existence dépendait sa pauvre vie.
Il arriva finalement au bord de la Mer, et sans qu'il ne s'y opposât, la laissa le bercer de ses bras. Et alors qu'il filmait paisiblement, des perles salées se mélangèrent à ses sœurs plus nombreuses.
Il se sentait à sa place dans cette Mer qui lui remémorait son amour perdu.
